Rect’Angle
Par Mohamed Mouloudj
Novembre, c’était ce mouvement insurrectionnel qui avait surgi, bouleversant les structures et l’ordre établis et définissant les règles du jeu. Avec audace et détermination, il avait remis à plat les inégalités, donnant voix aux opprimés et brisant les chaînes. À travers la lutte armée et la solidarité révolutionnaire, les moudjahidine avaient réussi à instaurer un nouvel équilibre, où la détermination, l’égalité, la paix et la sérénité se sont imposées comme les nouvelles valeurs fondatrices d’une société transformée de fond en comble. Ce vent de changement a montré que la révolte peut mener à l’harmonie, transformant le chaos en espoir, l’asservissement en affirmation de soi et les pleurs en joie. C’était cela l’esprit de Novembre. C’était cela son message. C’était une remise en cause dans sa profondeur du système colonial. C’est dire que la violence de Novembre était telle que rien ne pouvait l’arrêter. Elle était une exigence de l’histoire. Cette violence n’était que la réponse à une autre plus brutale et injustifiée. Illégitime qu’elle était la violence coloniale, celle de Novembre était une rupture épistémologique. Un changement radical de paradigme, de vie, de façon d’être et de s’affirmer. Ce n’était ni plus ni moins qu’une renaissance. Une régénération. Le message était assez clair. L’objectif aussi. Novembre est né dans un contexte tumultueux. Il avait exigé un esprit capable de transcender les clivages de la société. La demande n’a jamais été aussi pressante qu’en ce début de la seconde moitié du siècle dernier. L’esprit s’était défini par sa capacité à rassembler et à unir autour d’un objectif, un lieu où chaque voix trouvait écho, où les différences étaient valorisées et non stigmatisées. Novembre était un cadre révolutionnaire, rebelle et émancipateur. Novembre était l’ouverture pour construire un avenir commun. De l’esprit de Novembre, nous apprenons que chaque jour qui passe sans un véritable effort pour apaiser les tensions est une occasion manquée. La nécessité d’un dialogue inclusif, d’une écoute active et d’une volonté politique réelle est plus urgente que jamais. Cela aussi s’inspire de l’esprit de Novembre. En transcendant nos clivages, nous pouvons bâtir un avenir qui incarne la liberté d’expression pour tous, qui saura répondre aux défis. Apaiser la situation interne, c’est non seulement un acte de sagesse, mais aussi un impératif moral inspiré de Novembre. Ne laissons pas les conflits définir notre avenir. Travaillons ensemble pour construire un espace où chaque voix compte, où chaque citoyen peut s’exprimer librement. C’est ainsi que nous forgerons un Etat véritablement inspiré des sacrifices des enfants de Novembre. C’estaussi le message et l’esprit de Novembre !