Menaces sur le match de football France-Israël de jeudi prochain à Paris

Une rencontre à risques multiples

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Au lendemain des violents affrontements entre supporters de l’Ajax Amsterdam et du Maccabi Tel-Aviv en Ligue Europa, la France se prépare à accueillir, jeudi prochain, le match France-Israël au Stade de France. Alors que l’attention internationale se tourne vers la France pour cet événement, la rencontre France-Israël représente un défi pour les autorités françaises qui redoutent des débordements pouvant même menacer sa sécurité nationale. La capitale française, qui abrite une forte communauté maghrébine, tout aussi bouleversée par la guerre totale que mène l’État sioniste à Ghaza et au Liban, et traumatisée par les pertes humaines dans ces deux pays, peut devenir un champ de bataille à défaut des Champs- Élysées. Un affrontement entre les supporters maghrébins et israéliens est plus qu’évident. La charge émotionnelle aidant une confrontation violente n’est pas à écarter. Les affrontements entre les supporters du club israélien et l’Ajax d’Amsterdam ont marqué les esprits et peuvent être réédités à l’occasion. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, malgré les inquiétudes, a fermement écarté l’idée de déplacer cette rencontre, affirmant que la France «ne céderait ni aux menaces de violence ni aux actes antisémites». Beaucoup de personnalités ont demandé à ce que le match soit délocalisé ailleurs qu’à Paris, dans une autre ville française, mais le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau,insistepour que le match se joue à Paris. Il a réagi sur son compte X pour souligner que «certains demandent la délocalisation du match France-Israël. Je ne l’accepte pas : la France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme». Le ministre a précisé que le préfet de police prendra les mesures de sécurité nécessaires pour assurer le bon déroulement de la rencontre au Stade de France. Mais la raison d’Etat peut l’emporter sur les déclarations farfelues du ministre. Il n’est pas exclu que le président Macron intervienne en personne pour déplacer le match ailleurs qu’à Paris. Le président français, en proie à une fronde générale en France et au plus bas dans les sondages, ne peut se permettre le luxe de voir une «guerre civile» se déclencherà Paris, que tout le monde d’ailleurs redoute sauf Retailleau le va-t-en-guerre. Ce ministre aux idées extrémistes et proche du RN, rêve depuis longtemps d’en découdre avec les communautés issues du Maghreb. Jeudi dernier, les supporters de l’équipe de football israélienne Maccabi Tel-Aviv ont semé le chaos dans la capitale néerlandaise, Amsterdam, à la suite du match qui a opposé leur équipe à l’Ajax en Ligue Europa.En marge du match, cinq personnes ont été hospitalisées et soixante-deux autres arrêtées, selon les autorités néerlandaises. La position de Retailleau, qui insiste sur la capacité de la France à assurer la sécurité des événements, vise à rassurer les supporters des deux nations. Pour les autorités françaises, déplacer ce match serait un aveu de faiblesse face à la violence, une perspective que Retailleau rejette catégoriquement. Le ministre a également souligné que le pays mettrait en place des mesures de sécurité renforcées afin de garantir la sécurité des joueurs et des spectateurs. La chaîne israélienne de gauche Canal 12 a rapporté que des affrontements ont éclaté dans le centre d’Amsterdam entre les supporters du Maccabi Tel-Aviv et des Maghrébins, pour la plupart d’origine marocaine, après que les supporters israéliens ont arraché un drapeau palestinien accroché à un bâtiment et provoqué des chauffeurs de taxi néerlandais d’origine arabe. Plusieurs extraits vidéo relayés sur les réseaux sociaux montraient un grand nombre de supporters israéliens scandant des slogans hostiles aux Arabes et aux Palestiniens. Avant le coup d’envoi du match, les supporters israéliens ont provoqué leurs homologues néerlandais dans les tribunes en refusant d’observer une minute de silence en hommage aux victimes des inondations dévastatrices qui ont endeuillé l’Espagne. Les supporters du Maccabi Tel-Aviv ont perturbé la minute de silence en déclenchant des feux d’artifice pendant ce moment solennel, selon d’autres séquences vidéo relayées sur les réseaux sociaux.De son côté, le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé, dans un communiqué, que«dix Israéliens ont été blessés» dans les heurts qui ont suivi la rencontre, tandis que «le contact avec deux autres citoyens a été perdu». Selon KAN, les autorités néerlandaises ont procédé à 57 arrestations en lien avec ces incidents.

S.F.