Maroc : l’adultère et les conflits d’intérêts minent l’Exécutif

La ministre chargée de la Transition énergétique en est l’illustration parfaite

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L’affaire de la ministre de la Transition énergétique du Makhzen n’est finalement que l’arbre qui cache une jungle où évoluent des responsables sans scrupule. La ministre en question n’est autre que Leila Benali, chargée de la Transition énergétique, mais la protégée du chef du Makhzen n’est pas seulement accusée d’atteinte «aux bonnes mœurs», mais bien plus. En effet, elle est soupçonnée de conflit d’intérêts. Selon des médias européens, la photo révélée par la presse australienne il y a un peu plus d’une semaine, où l’on voit un homme et une femme s’embrasser, ne suffisait pas pour porter l’accusation contre la ministre. Les mêmes médias ont annoncé qu’il s’agirait d’Andrew Forres, deuxième fortune d’Australie et fondateur du groupe minier Fortescue Metals. Les mêmes sources avancent que la liaison entre la ministre du Makhzen et l’homme d’affaires australien «pose un sérieux problème» du fait que le royaume a annoncé en avril «une future collaboration entre l’Office chérifien des phosphates (OCP) et le groupe minier australien Fortescue Metals». Ce groupe appartient à l’amant de la ministre marocaine, qui est, elle également, membre du conseil d’administration de l’OCP et responsable du développement de l’hydrogène vert dans le royaume. Leila Benali est sommée de s’expliquer, mais nie être la femme sur la photo et assure respecter «les bonnes mœurs». Face à la déferlante contre les agissements des responsables marocains, ce sont des associations de défense des droits des femmes qui sont venus à la rescousse de la ministre. En effet, ces associations ont dénoncé le fait que «l’affaire est amplifiée par sexisme». «Si c’était un homme, personne n’aurait cherché à accabler l’accusé», ont-elles dénoncé, affirmant que «le Makhzen est miné par des histoires d’adultère», mais «aussi de conflits d’intérêts» que les services du roi ont vite fait de «noyer». Ghizlane Mamouni, présidente et fondatrice de l’Association Kif Mama kif baba pour l’égalité femmes-hommes, a rappelé qu’avant l’histoire de Leila Benali, «des hommes politiques ont fait l’objet de graves soupçons de conflits d’intérêts, mais leurs dossiers n’ont pas eu de couverture médiatique comparable». Précisons que ce n’est pas la première fois que le Makhzen fait face à des accusations, notamment de corruption et de conflits d’intérêts.

L. Hichem