Malika Boudalia (Neuro-linguiste, spécialiste de l’Education, élue femme de l’année 1889Auteur du livre « l’Ecole algérienne »)

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Nous vivons un contexte de guerre planétaire médiatique et il est nécessaire que l’Algérie se dote de
moyens à la mesure de sa politique. Or, possédons-nous un système média performant ? Je suis
obligé de demeurer sceptique. Pourquoi nous ne possédons pas un système média performant ? Est-

ce la faute des journalistes ? Non, car il faut revenir en arrière pour apprécier le problème. Il faut
revenir à l’école, aux tout petits pour comprendre que le cheminement a été biaisé à la source.
Il fut un temps, sous Boumédiène, où l’Algérie produisait non pas des ingénieurs, mais des ingénieux.
Un part des lycéens était destiné à devenir agriculteur, et les jeunes appréciaient, car le secteur
primaire était valorisé et respecté. Un autre tiers partait pour l’université, et un dernier tiers pour les
professions techniques et les industries. Et c’était un partage efficace.
L’école a choisi, à un certain moment de sa jeune existence de copier littéralement l’école française
et ce fut un choix improductif, car basé sur des normes qui ne correspondaient pas à l’enfant
algérien ; puis par la suite, la transmission orale de la culture a été rompue et nous avions assisté aux
générations d’enfants (futurs adultes, dont nous parlons) en rupture de ban avec leur culture, leurs
valeurs et leurs traditions. Ils avaient le cartable bourré de livres, d’exercices inefficaces, et n’étaient
plus disponibles pour écouter ce que disaient leurs grands-mères.
Il s’agit d’une chaine des valeurs culturelles qui a été rompu, et ce que nous vivons, ce que nous
voyons, n’est que le résultat d’un faux départ, de choisis discutables et de décisions improductives ».