Une sanction de 30 ans d’emprisonnement pour tout commerçant appréhendé
en train de s’adonner à des pratiques spéculatives, et même aller au-delà, s’il le
faut, pour mettre un terme à ce fléau qui ne cesse de ronger notre économie
nationale.
En effet, face à ce « premier ennemi de l’économie nationale », le Président de
la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de durcir le ton.
Lors de l’entrevue accordée aux représentants de la presse nationale, diffusée
dimanche soir sur les chaînes de la télévision et radio publiques, le chef de
l’État a promis de sévir contre les spéculateurs, qu’il a qualifié d’« ennemi juré
de l’économie et de peuple » et aussi d’« intrus » voulant provoquer « la
confusion » dans le pays.
Le Président de la République a décidé des mesures très strictes dont des
peines de prisons de 30 ans et même plus à l’encontre des spéculateurs.
Tebboune a révélé que derrière la hausse des prix à la consommation se cache
« des calculs politiciennes », visant à perturber l’État.
Il a souligné que des « intrus » ont provoqué la hausse des prix des produits à la
consommation pour servir leurs intérêts occultes.
Les professionnels veulent leur implication dans l’action de lutte contre la
spéculation
Pour Djamel Tiklisht, porte parole de l’Union nationale des commerçants et artisans algériens, le gouvernement devra impliquer les organisations
professionnels des agriculteurs et commerçants dans la commission
interministérielle, installée récemment, visant à coordonner l’action au niveau
des secrétaires généraux pour lutter contre le phénomène de la spéculation et
la monopolisation ayant récemment marqué le marché.
« Si la Commission qui est en voie de constitution n’englobera pas les
opérateurs et les organisations professionnelles qui sont bien au fait de secteur
et de ses problèmes, nous obtiendront un résultat nul », a-t-il expliqué.
« Il faut passer de la gestion purement administrative. Nous avons vu durant le
mois de ramadan dernier, dans le dossier de l’importation des viandes,comment les ministères de l’agriculture et de commerce se jettent la responsabilité, et en fin de compte le citoyen est la seule victime », a-t-il ajouté, tout en lançant un appel au Président Tebboune pour intervenir auprès de ces deux ministères pour une meilleure coordination avec les professionnels de secteur.
Il a estimé que « le Président de la République a promis et toujours œuvré,
depuis sa campagne électorale, pour en finir avec la spéculation ».
Cependant, a pointé Djamel Tiklisht, « nous constatons que nous sommes
devant une opération systématique visant à déformer le programme du
président et de nuire à sa crédibilité ».
Djamel Tiklisht a estimé qu’il est urgent aujourd’hui que les autorités
concernées procèdent à sortir les stocks de la pomme de terre pour revenir à la
stabilisation des prix de ce produit, ou, comme deuxième choix, le ministère de
Commerce devrait importer des cargaisons de ce produit.