Une cérémonie empreinte d’émotion s’est tenue samedi au cimetière de Sidi M’Hamed à Alger, où l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA) a organisé un recueillement solennel à la mémoire de la chahida Hassiba Ben Bouali, figure emblématique de la Révolution algérienne.
Cet hommage, coïncidant avec la célébration de la Journée internationale de la Femme, a rassemblé plusieurs personnalités.
La ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, a honoré l’événement de sa présence, aux côtés de nombreuses moudjahidate et parlementaires venus se recueillir devant la tombe de celle qui demeure une icône de la résistance féminine algérienne.
Dans une allocution émouvante, Nouria Hafsi, secrétaire générale de l’UNFA, a évoqué avec déférence les sacrifices consentis par Hassiba Ben Bouali, la décrivant comme « un symbole de sacrifice et une icône pour l’émancipation ». Elle a souligné que « les femmes algériennes poursuivent le parcours de défense de la patrie, suivant l’exemple de cette héroïne, dont le nom est gravé en lettres d’or dans l’histoire ».
La moudjahida Houria Toubal a pris la parole pour exhorter les femmes algériennes à « poursuivre le parcours de lutte pour la préservation de l’Algérie », rappelant que la chahida Hassiba représente « un symbole de courage et de sacrifice pour la patrie ».
L’engagement précoce de Hassiba Ben Bouali dans la lutte pour l’indépendance reste un exemple inspirant pour les nouvelles générations. À seulement 17 ans, elle avait rejoint les rangs de la Révolution. En 1956, elle devint un membre actif au sein du groupe des fidayine chargés de fabriquer et de transporter les bombes, mettant à profit son emploi à l’hôpital « Mustapha Pacha » pour se procurer des produits chimiques nécessaires à la fabrication d’explosifs.
Son rôle dans le déclenchement de la Bataille d’Alger fut déterminant. Elle collabora étroitement avec plusieurs moudjahidine avant de tomber au champ d’honneur le 8 octobre 1957, lors du bombardement par l’armée coloniale française de l’immeuble où elle se trouvait. Dans ce même lieu, périrent également Ali la Pointe, Mahmoud Bouhamidi et Omar Yacef, surnommé « Petit Omar », un enfant de 13 ans seulement.
Cette commémoration intervient dans un contexte où l’Algérie continue de valoriser l’apport des femmes à la lutte de libération nationale. Hassiba Ben Bouali, dont le nom orne aujourd’hui de nombreuses écoles, rues et places publiques à travers le pays, symbolise la participation active des femmes algériennes au combat libérateur.
Née le 18 janvier 1938 à El Asnam (actuelle Chlef), Hassiba Ben Bouali avait grandi dans une famille nationaliste qui l’avait sensibilisée très tôt aux questions d’indépendance et de liberté. Son parcours fulgurant mais intense au sein de la Révolution témoigne de l’engagement sans faille des femmes algériennes pour l’indépendance de leur pays.
Soixante-huit ans après sa disparition, l’héritage de Hassiba Ben Bouali continue d’inspirer les luttes féminines en Algérie, où sa mémoire est célébrée comme celle d’une héroïne nationale qui a sacrifié sa jeunesse pour que vive l’Algérie libre et indépendante.
S.T