Louisa Hanoune, Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a été investie, officiellement, candidate à la candidature pour la présidentielle de septembre prochain. C’est hier, lors de la clôture de la session ordinaire du Conseil national et du Comité central du PT que la décision a été prise à l’unanimité des membres de ces deux instances délibérantes de cette formation. Youcef Taazibt, cadre du parti, a estimé que le choix porté sur Mme Hanoune n’est surtout pas fortuit. Il s’agit, selon lui, «de présenter un cadre capable de relever le défi», mais aussi «à porter haut la voix du parti». Après avoir présenté un résumé d’un demi-siècle du combat de la candidate du PT, Youcef Taazibt a appelé les militants et les sympathisants du Parti des travailleurs à se mobiliser aux côtés de la candidate. Lors de sa prise de parole, Mme Hanoune a expliqué que la décision du PT de prendre part aux joutes de septembre est motivée principalement par «la situation internationale», faite, a-t-elle dit, «de menaces mortelles sur la civilisation humaine» menée «par un impérialisme ravageur». «Il s’exprime, a encore expliqué Mme Hanoune, par la volonté des Etats-Unis d’étendre les guerres à tous les pays» et maintenir «sous pression les nations qui refusent de se soumettre à la volonté impérialiste». Elle a rappelé, à ce propos, la situation qui prévaut à Ghaza, où l’entité sioniste «massacre impunément un peuple». Mme Hanoune a indiqué que le PT fera de la prochaine présidentielle «une tribune pour défendre la cause palestinienne», laquelle, a-t-elle souligné, «est une cause centrale au sein du PT». «La cause palestinienne est la nôtre», a-t-elle encore martelé, appelant les militants de son parti «à plus de mobilisation pour porter la voix des Palestiniens soumis à une barbarie sioniste aidée par les pays impérialistes».
Provoquer la rupture
Mme Hanoune ne perd pas de vue la responsabilité devant laquelle les instances du parti l’ont mise. Consciente des enjeux, mais aussi du poids d’une participation à la présidentielle, Mme Hanoune a indiqué que l’objectif est de «provoquer une rupture totale avec les pratiques héritées du parti unique». Toujours fidèle à son discours, Mme Hanoune n’a pas hésité à égratigner les tenants de la décision politique, en appelant d’abord «à la libération des détenus d’opinion et politiques». Elle a appelé, également, à «redresser certaines décisions socioéconomiques» qui ne «cadrent pas avec les principales orientations du pays», lesquelles orientations, a-t-elle rappelé, sont «puisées du combat libérateur et de la Révolution». «C’est une mission, certes, difficile, mais le parti recèle assez de cadres pour relever le défi et mener le combat pour une Algérie forte et capable d’imposer ses propres solutions», a dit Mme Hanoune, considérant que «rien ne fera reculer le PT de sa mission de défense du pays et de sa souveraineté». «C’est un combat pour l’existence. Pour la défense de l’unité de la nation, des droits des Algériens», a-t-elle encore annoncé, rappelant que le PT «a toujours milité pour en finir avec les politiques régressives et la préservation des acquis de l’indépendance». Par ailleurs, Mme Hanoune a rappelé que son parti s’était mis au-devant dans la lutte contre «l’oligarchie comprador» qui «s’était, sous l’ancien régime, accaparée les leviers de la décision politique», qualifiant «de pouvoir du fait accompli» celui qui s’était «substitué à celui de Bouteflika jusqu’à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019». «Notre but est de rendre espoir aux jeunes, aux travailleurs et aux larges couches de notre société», a-t-elle encore précisé, estimant que cette mission passe principalement par «la consolidation de l’indépendance nationale».
Une participation stratégique
Mme Hanoune considère que la participation du PT à la présidentielle n’est surtout pas «tactique». Elle est encore moins «idéologique». «Elle est, selon ses dires, stratégique», expliquant que «la situation mondiale, conjuguée aux innombrables soucis que nous vivons, exigent de nous tous un engagement sans faille pour préserver notre pays». «Nous allons adopter une posture offensive» dans «la défense des principes qui fondent notre parti», a-t-elle dit, indiquant que la posture choisie par son parti «est un moyen d’aider le peuple qui s’était révolté en février 2019». Par ailleurs, Mme Hanoune a souligné qu’elle est consciente des conditions «peu favorables» dans lesquelles aura lieu la présidentielle, annonçant, au passage, la décision du PT de prendre part à la rencontre entre le président Tebboune et la classe politique, demain, à Alger. A préciser que Mme Louisa Hanoune se portera candidate pour la 4e fois à la magistrature suprême. Elle s’était portée candidate en 2004, en 2009, et ensuite en 2014.
M. Mouloudj