L’odyssée inachevée d’une nation

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Par Yacine Merzougui

Le combat du peuple sahraoui pour son autodétermination s’inscrit dans la plus pure tradition des luttes anticoloniales. Alors que la Cour de justice de l’Union européenne vient d’invalider les accords commerciaux UE-Maroc incluant illégalement le Sahara occidental, la légitimité de cette quête de liberté s’impose avec une force renouvelée sur la scène internationale.

La résistance prend de multiples visages. Des militants suédois parcourant 30 000 kilomètres à vélo aux batailles juridiques menées dans les plus hautes instances internationales, en passant par les opérations militaires de l’Armée populaire de libération sahraouie, ce peuple démontre une détermination sans faille.

L’histoire nous enseigne que les droits des peuples sont rarement accordés, ils sont conquis. Le Sahara occidental ne fait pas exception. Dernier territoire africain en attente de décolonisation, il cristallise les contradictions d’un ordre international où les intérêts économiques priment trop souvent sur le droit.

Le pillage des ressources naturelles sahraouies illustre parfaitement ce paradoxe. Quand une compagnie maritime norvégienne persiste à transporter du poisson pêché illégalement dans les eaux territoriales sahraouies, elle ne fait que perpétuer une forme moderne de colonialisme, désormais condamnée par la justice européenne.

Le droit à l’autodétermination n’est pas négociable. Il constitue le socle du droit international moderne, inscrit dans la Charte des Nations unies. Les récentes décisions de la CJUE ne font que réaffirmer cette vérité fondamentale : le peuple sahraoui est seul maître de son destin.

L’engagement de la jeunesse universitaire mondiale pour cette cause témoigne de sa dimension universelle. De l’Indonésie au Japon, des étudiants choisissent d’analyser cette lutte qui transcende les frontières et les générations. Car le combat sahraoui est celui de tous les peuples épris de justice et de liberté.

Face aux tergiversations de la communauté internationale, le peuple sahraoui poursuit sa résistance multiforme. L’histoire jugera ceux qui, par leurs actes ou leurs silences, auront retardé l’inévitable victoire du droit sur la force.

La question sahraouie nous renvoie à nos propres valeurs. Elle interroge notre conception de la justice internationale et notre capacité collective à faire respecter les principes fondamentaux du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

L’heure n’est plus aux demi-mesures. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination. C’est une exigence de justice, c’est un impératif de dignité.

Dans cette attente, le peuple sahraoui continue d’écrire son histoire, celle d’une nation debout, qui refuse de céder sur l’essentiel : le droit de choisir son avenir en toute liberté

Y.M