Les progrès considérables réalisés par l’industrie financière islamique et son rôle grandissant dans le développement économique des États ont été au cœur des débats lors du 16ème congrès international sur « L’économie et la finance islamiques », qui s’est ouvert mardi à l’Université Ferhat-Abbas de Sétif.
Ce rendez-vous scientifique d’envergure internationale, organisé en coordination avec l’Association internationale de l’économie islamique, a rassemblé des académiciens, des chercheurs et des professionnels venus de plusieurs universités algériennes et étrangères, notamment de Turquie, du Pakistan, de Tunisie et de Malaisie. L’objectif principal était de faire le point sur les avancées accomplies dans ce secteur en pleine expansion, d’analyser ses perspectives d’évolution et d’identifier les défis à relever ainsi que les opportunités à saisir. Dans son intervention, le Professeur Azzouz Menasra de la Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion de l’Université Batna 1, a souligné que « le système institutionnel de l’industrie financière islamique en Algérie a réalisé des pas importants ». Il a toutefois estimé que « ce système se parachèvera par la publication de la loi sur les Sukuk », mettant en exergue
l’importance de ce cadre législatif pour compléter l’architecture financière islamique dans le pays.
Pour ce spécialiste, « le défi actuel est de valoriser les acquis et de méditer l’expérience faite pour rechercher des voies de son évolution et en faire un outil efficace de financement du développement économique en Algérie ». Abordant une dimension plus pratique, Moussa Abdelaoui, chercheur en industrie financière, a identifié deux défis majeurs pour l’avenir de la finance islamique dans le pays. Le premier concerne la formation des ressources humaines aux principes de la charia, un domaine où les chercheurs universitaires ont un rôle crucial à jouer. Le second défi porte sur la nécessité pour les banques islamiques algériennes d’adopter des solutions technologiques puissantes pour s’adapter aux transformations mondiales liées aux nouvelles technologies.
De son côté, le Professeur Ilyès Derdori, spécialiste en jurisprudence islamique de l’université Ez-zitouna de Tunisie, a mis l’accent sur l’importance d’évaluer les points positifs et négatifs de l’expérience accumulée depuis le lancement de cette industrie. Une telle démarche permettrait, selon lui, de « rapprocher les vues entre les divers acteurs, aplanir les problématiques et ouvrir des perspectives pour le succès de ce type d’industrie financière ».
Selon le Professeur Chawki Bourakba, président de cette rencontre scientifique, les travaux de la première journée ont abordé plusieurs thématiques essentielles, parmi lesquelles « l’évolution de l’industrie de la finance islamique après cinquante ans de pratique », « les étapes dans l’évaluation de l’évolution de la finance islamique en Algérie », « le rôle de la gouvernance et des institutions de contrôle », « les banques centrales dans l’industrie financière islamique » et « les banques islamiques entre théorie et pratique ».
L.A