L’industrie extractive en Algérie, qui englobe principalement les secteurs du pétrole, du gaz naturel et des mines, a traversé plusieurs phases de fluctuations importantes ces dernières années. L’analyse des données économiques montre des variations marquées dans la contribution de ce secteur au Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, allant de pics significatifs à des baisses notables. Cette dynamique reflète non seulement l’impact des facteurs externes, tels que les prix mondiaux des hydrocarbures, mais aussi les efforts du gouvernement pour relancer et diversifier l’économie nationale.
En 2018, l’industrie extractive représentait 14% du PIB algérien, avec une valeur ajoutée de 3 150 milliards de dinars. Ce chiffre marquait un bon niveau de performance pour le secteur, soutenu par les revenus des hydrocarbures. Cependant, dès 2019, une baisse significative est observée, le PIB du secteur chutant à 2 766 milliards de dinars, soit une contribution réduite à 12% du PIB national. Ce recul est accentué par la pandémie de COVID-19 et la chute des prix du pétrole qui ont affecté le secteur de manière durable.
L’année 2020 a été particulièrement difficile pour l’industrie extractive algérienne, avec un PIB qui s’est réduit à seulement 1 542,6 milliards de dinars, soit seulement 7% du PIB global. Cette contraction, bien plus marquée que celle des années précédentes, a été causée par la crise sanitaire mondiale, qui a entraîné une réduction drastique de la demande en hydrocarbures et un effondrement des prix du pétrole. Ce déclin a révélé la vulnérabilité du pays face aux fluctuations externes et à la forte dépendance de l’économie nationale aux ressources naturelles.
En 2021, le secteur extractif algérien a montré des signes de reprise, avec une augmentation du PIB atteignant 3 260,5 milliards de dinars, soit 13% du PIB global. Ce redressement est dû à la remontée progressive des prix des hydrocarbures, mais aussi à la mise en place de politiques visant à soutenir le secteur.
L’année 2022 a marqué un tournant, avec une forte reprise de l’industrie extractive, dont la contribution au PIB a augmenté à 20%. Le PIB a atteint un total impressionnant de 6 278,3 milliards de dinars, une performance soutenue par la hausse continue des prix mondiaux des matières premières. Cette dynamique a été accompagnée du lancement de plusieurs mégaprojets stratégiques, dont l’exploitation du minerai de fer de Gara Djebilet, l’un des plus grands gisements mondiaux situé à Tindouf. Ce projet symbolise l’orientation de l’état vers la diversification économique et le renforcement de la contribution des richesses minières à l’économie nationale, en soutenant les secteurs manufacturiers et agricoles.
L’année 2023 a vu l’industrie extractive maintenir une forte contribution au PIB, atteignant 4 831,5 milliards de dinars, soit 14% du total. Ce résultat a été marqué par une croissance du PIB réel de 4,9%, qui a permis à l’Algérie de stabiliser son économie après les turbulences des années précédentes.
Toutefois, le premier trimestre de 2024 a révélé une légère baisse, avec un PIB de 1 035,1 milliards de dinars, enregistrant un taux de croissance réel de -1%. Cette légère régression suggère une fragilité persistante du secteur, particulièrement liée aux fluctuations des prix mondiaux des hydrocarbures et aux défis internes liés à la diversification.
Le secteur extractif algérien, bien que toujours stratégique, est appelé à évoluer dans un contexte économique de plus en plus tourné vers la diversification. Le gouvernement algérien, dans le cadre de son plan d’action pour la période 2020-2024, met l’accent sur la valorisation des ressources minérales non exploitées, en particulier le minerai de fer de Gara Djebilet et d’autres gisements, afin de soutenir les secteurs manufacturiers et d’autres industries non extractives. Cela constitue un des axes principaux de la stratégie nationale de diversification de l’économie.
Bien que le secteur extractif ait montré une résilience face aux crises mondiales, il reste impératif pour l’Algérie de réduire sa dépendance aux hydrocarbures. La poursuite de la diversification industrielle et la mise en place de politiques d’investissement plus efficaces dans des secteurs alternatifs seront essentielles pour garantir une croissance durable à long terme.
Sonia.H