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Les violences continuent pour le 5e jour consécutif en Palestine La trêve est encore loin

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Les violences continuent pour le 5e jour consécutif en Palestine La trêve est encore loin

Les échanges de tirs de roquettes et de missiles entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens dans la bande de Ghaza ont repris samedi matin. L’aviation israélienne a poursuivi ses bombardements dans l’après-midi des zones habitées, causant la destruction de nombreuses maisons et commerces. 

Depuis le déclenchement, mardi, d’une opération militaire israélienne contre le Jihad islamique, 33 Palestiniens, dont 6 enfants et 18 femmes, sont tombés en martyrs dans les affrontements à coups de roquettes et de missiles entre l’armée israélienne et des groupes armés de Ghaza.

Parmi les morts figurent six commandants militaires du Jihad islamique directement visés par Israël, mais aussi des civils ainsi que des combattants du Jihad islamique et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), autre groupe armé palestinien.

Acculé par des attaques qui gagnent en intensité par le Jihad islamique, Israël fait dans la rétorsion d’informations et annonce une personne tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par un tir de roquette ayant frappé un immeuble habité. Les sirènes n’arrêtent pas de retentir…

Vers une guerre d’usure

L’armée israélienne, qui continue ses bombardements aériens, annonce avoir intercepté 340 roquettes par le Dôme de fer sur les 1099 tirés par les groupe armés palestiniens. Entre jeudi et vendredi, le Dôme de fer a connu des dysfonctionnements.

Après une nuit relativement calme, les violences ont repris entre Israël et les groupes armés palestiniens. Des activistes palestiniens de la bande de Ghaza ont tiré, samedi 13 mai, des roquettes en direction de l’entité sioniste après des bombardements aériens israéliens contre des cibles liées au Jihad islamique au cours de la nuit.

Dans le nord de la Cisjordanie occupée, deux hommes âgés de 19 et 32 ans ont été tués par des soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse, où l’armée a effectué un raid en début de matinée avant de se retirer. Le Fatah a annoncé que les deux hommes étaient membres de sa branche armée les Brigades des martyrs d’El Aqsa.

Dans la bande de Ghaza, des témoins ont fait état en début de matinée de plusieurs frappes israéliennes sur des zones inhabitées à l’est de la ville, et dans le nord du territoire, alors qu’en Israël, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti à plusieurs reprises depuis 6h du matin (3h GMT) dans les zones limitrophes avec la bande de Ghaza.

Dans cette ambiance de guerre, le Jihad islamique annonce que le mouvement peut tenir des mois en réponse à l’agression sioniste et pouvoir répondre à ces agressions.

La résistance estime qu’elle peut «tenir tête» à l’armée israélienne et promet des «surprises» en avançant qu’il y a «un net progrès tant quantitatif que qualitatif» dans son arsenal d’artillerie qui peut non seulement déjouer le Dôme de fer israélien, mais aussi atteindre désormais d’autres «zones sécurisées» et des «colonies très éloignées des points ciblés» habituellement par les missiles palestiniens. Les Jihadistes assurent posséder des missiles de longue et moyenne portées.

Aussi, une nouvelle stratégie est mise en place pour contrer la défense antiaérienne et met à mal les tactiques du Tsahal, habitué à bombarder Ghaza et faire tant de mal aux Palestiniens sans riposte.

On s’achemine vers une guerre d’usure sachant que le potentiel de la résistance palestinienne gagne en précision des tirs vers Israël, ce qui pousse ce dernier à négocier une trêve, sans présenter le profil de perdant.

Un cessez-le-feu peine à prendre forme

L’Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s’active pour obtenir une trêve qui mettrait fin à cette nouvelle escalade de violence entre Ghaza et Israël, la plus grave depuis août 2022.

Selon une source palestinienne proche des pourparlers, «l’Egypte a présenté [vendredi] soir une nouvelle formule de cessez-le-feu». «La partie palestinienne va l’étudier et l’Egypte attend aussi une réponse d’Israël», a-t-on indiqué de même source, alors que selon la télévision publique israélienne, une offre égyptienne de cessez-le-feu «améliorée» a été transmise à l’Etat hébreu.

Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, est au Caire depuis jeudi. Il a dit à l’AFP vouloir «un accord honorable qui reflète les intérêts [du] peuple [palestinien] et de la résistance».

Mais le gouvernement israélien a signifié, vendredi soir, à l’Egypte la suspension des contacts pour une trêve bilatérale, en référence à la force militaire avérée du Jihad islamique, aidé indirectement par le Hamas, pas encore impliqué dans les combats. C’est d’ailleurs le souhait de Tsahal qui évite de frapper les fiefs de la mouvance du Hamas.  

Des appels vains pour la cessation des hostilités

Washington a «fermement condamné» vendredi soir les tirs de roquettes sur Israël depuis Ghaza et «insisté sur l’urgence de parvenir à un accord de cessez-le-feu». Pourtant, le Jihad islamique est considéré comme une «organisation terroriste» tant par les Etats-Unis, l’Union européenne que par Israël.

L’Union européenne a, pour sa part, condamné, puis appelé à l’arrêt des affrontements dans la région à proximité de la bande de Ghaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, est soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du mouvement islamiste Hamas en 2007.

Par ailleurs, plusieurs manifestations agitent des capitales européennes, animées par un mot d’ordre pour l’arrêt des agressions des civils alors que les populations dans capitales arabes hibernent en expectative, observant les choses évoluer au moment où la plupart des gouvernants se contentent de condamner par des communiqués laconiques l’agression sioniste.

Hormis l’Algérie, le Qatar et l’Egypte qui coordonnent leurs actions pour une sortie de crise rapide et la cessation des hostilités et se solidariser d’une manière ou d’une autre avec le peuple palestinien, les pays arabes, plongés dans leurs problèmes, à l’instar du Soudan en guerre, l’Arabie Saoudite dans les préparatifs du prochain Sommet arabe, les normalisants suivent la politique de l’autruche.

Dans cette ambiance, les forces sionistes tentent le tout pour le tout pour pousser la région dans une guerre dont seuls les Palestiniens en payeront le prix.

Le territoire a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008. En août 2022, trois jours d’affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d’après l’ONU. Plus d’un millier de roquettes avaient été tirées de Ghaza vers Israël, faisant trois blessés.

S.B.