Une expertise entièrement nationale dans la conception et la réalisation des infrastructures stratégiques de dessalement d’eau de mer s’affirme désormais comme une véritable école algérienne en matière de grands projets. C’est ce qu’a souligné le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors de l’inauguration de l’usine Cap Djinet 2 dans la wilaya de Boumerdes hier mardi.
« L’étude est algérienne, la réalisation aussi et les techniciens, les cadres et les travailleurs sont tous Algériens », a déclaré avec fierté le chef de l’État, mettant en avant cette prouesse technique nationale concrétisée en seulement 26 mois. Cette nouvelle usine s’ajoute aux trois précédemment inaugurées, consolidant ainsi la stratégie nationale d’indépendance hydrique face aux aléas climatiques. Avec ce nouvel apport de Cap Djinet, les quatre usines de dessalement d’eau de mer produisent à elles seules, la modique quantité de 1.2 milliards de litres par jour, soit 1.2 millions de mètres cube quotidiennement. Une prouesse purement algérienne qui va mettre le pays définitivement à l’abri des risques et menaces de sécheresse.
L’ancrage historique, un lourd héritage
La cérémonie d’inauguration a été l’occasion pour le président de la République d’établir un lien symbolique entre ces réalisations contemporaines et le sacrifice des martyrs de la Révolution. « C’est une immense fierté de remplir un devoir pour lequel nos valeureux chouhada se sont sacrifiés durant la Révolution. Aujourd’hui, nous concrétisons leurs rêves, particulièrement en ce mois de mars, mois des chouhada durant lequel la plupart des chefs de la glorieuse Révolution de libération sont tombés en martyrs », a-t-il souligné.
Cette mise en perspective historique prend une résonance particulière dans le contexte de la commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954. Le président a ainsi appelé à « relier les événements et les réalisations afin de nous souvenir de ce qu’ont accompli nos aïeux, qui ont affronté les armées les plus puissantes durant la glorieuse Révolution ».
Pour le chef de l’État, ces projets stratégiques s’inscrivent dans une vision à long terme qui vise à assurer la sécurité hydrique du pays face aux défis du changement climatique. Il a précisé que la multiplication des usines de dessalement répond à un double objectif : « pallier les conséquences du manque de précipitations et préserver la nappe phréatique ».
Boumerdes ressuscitée
Le choix de Boumerdes pour cette nouvelle infrastructure n’est pas anodin. Le président a rappelé que cette wilaya « a accusé un certain retard pendant la période de la tragédie nationale, dans les années 1990 », mais qu’elle « commence aujourd’hui à bénéficier de différents projets de développement ». Une forme de réparation historique qui s’inscrit dans une politique d’aménagement équilibré du territoire national. Après avoir suivi deux exposés techniques détaillant le fonctionnement et les modalités de réalisation de l’usine Cap Djinet 2, le président Tebboune a tenu à féliciter les citoyens pour cette réalisation d’envergure. Il a réaffirmé que la satisfaction des besoins des citoyens à travers l’ensemble du territoire national demeurait « sa principale préoccupation ».
Cette nouvelle infrastructure hydrique, entièrement conçue et réalisée par des compétences nationales, constitue selon le président « le rêve de tout Algérien ». Elle illustre la volonté de l’État de rattraper les retards accumulés dans différents secteurs stratégiques pour « rejoindre les pays émergents et avancés ». « Nous sommes sur la bonne voie », a conclu le chef de l’État en renouvelant ses remerciements à l’ensemble des cadres et travailleurs impliqués dans la concrétisation de ce projet.
Cette inauguration représente une étape supplémentaire dans la concrétisation de la stratégie nationale visant à garantir l’indépendance hydrique du pays face aux défis climatiques, tout en constituant un modèle de réussite pour d’autres grands projets stratégiques.
Y.M