Les ressources criminelles des « caisses noires » du Maroc 

Elles servent à attaquer  l’Algérie via la diplomatie parallèle

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Close-up of Lighting Up a Marijuana Joint.

      Bon an mal an, ce sont des dizaines de quintaux de drogue marocaine qui sont déversées sur l’Algérie. L’objectif en est de saturer le marché et d’influer sur les jeunes, premières cibles d’un plan qui est loin d’être anodin. Loin s’en faut, la jeunesse étant le pilier du pays et le bras travailleur de l’Etat.

    L’argent généré par ces « caisses noires » sert à recruter des armées de lobbyistes, de journalistes, de cyberactivistes, d’eurodéputés, d’hommes politiques et de personnages publics. De même, le Maroc est le premier client africain des groupes de lobbys israéliens installés aux Etats-Unis. Le Sahara occidental en est l’objectif à abattre ; par ricochet, l’Algérie est politiquement et diplomatiquement ciblée.

  Ces armées de groupes de pression pro-marocains sont grassement payées. Comment ? Par plusieurs ressources, mais d’abord – et surtout – par le biais des « caisses noires ». Et ce n’est pas l’Etat qui renfloue la trésorerie.

   Aujourd’hui, il serait judicieux de savoir que 1500  hectares sont destinés à la culture du cannabis dans la seule région du Rif marocain, ce qui en fait le plus gros producteur de cannabis au monde avec 47 000 tonnes de cannabis, surtout à Cherfchaoun, El Hoceima et Taounata, dans le Rif, une des régions les plus pauvres dans tout le Maghreb arabe, une région qui n’a pas connu de développement notable depuis un siècle.

    Rien qu’au Rif, plus de 800 000 exploitants agricoles vivent de la seule culture du cannabis et font tourner la machine de cette grosse production, qui, au final, ne bénéficie pas aux plus pauvres, qui bradent leur production pour survivre au profit de gros acheteurs, connus des services de renseignement marocain.

    Le cannabis rapporte « seulement » 200 millions de dollars aux paysans marocains, mais plus de 12 milliards de dollars aux trafiquants et « exportateurs », soit 50 fois plus que ceux qui le cultivent, le sèchent et le travaillent. De l’autre côté de la mer, en Espagne, des gardes civils sont achetés et payés pour réceptionner la marchandise ou pour fermer les yeux. Les saisies sont rares.

Au Maroc, les saisies sont plus nombreuses, mais ce sont des saisies sélectives. Ce sont les plus démunis qui sont touchés. Et les tonnes de saisies sont recyclées via d’autres « exportateurs », clients du système, qui les rachètent à la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), le service de renseignement intérieur du Maroc, chargé officiellement de la sécurité territoriale, pour les revendre en Europe, et, depuis peu, en Afrique subsaharienne.

Les bénéfices tirés chemin faisant entre exploitants agricoles et gros « exportateurs » génèrent des milliards d’euros, dont une partie est prélevée par les « caisses noires », un fonds étatique ultra-secret destiné aux menées parapolitiques et paradiplomatiques dans le monde occidental, une sorte d’outil de propagande pro-marocain très efficace, mais légalement anticonstitutionnel, criminel et au final dangereux, même pour l’Etat marocain.

O.Fayçal