Impactées par les conséquences de la crise sanitaire du Covid-19 et du confinement, les petites, moyennes et toutes petites entreprises (PME-PMI, TPE) ont vu leurs parts de marchés et de commandes publiques chutées, ce qui a mené à des plans de licenciements massifs.
Avec les débats sur le PLF 2022 et les axes apportés sur le chapitre de la relance économique, de nombreux entrepreneurs sollicitent un meilleur accompagnement de l’État, sans lequel leur existence serait même menacée.
En effet, la majorité des micro-entreprises, créée dans le cadre de l’ANSEJ (ancêtre de l’ANADE, Agence Nationale d’appui au développement de l’entrepreneuriat), est « défaillante », a estimé Akram Zaïdi, secrétaire général de la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE).
« La raison derrière ces échecs et défaillances est l’absence d’accompagnement effectif », a expliqué Zaïdi. « Les jeunes porteurs de projets doivent bénéficier d’un meilleur accompagnement auprès des dispositifs de l’État d’aides aux entreprises, afin de garantir un climat entrepreneurial favorable », a-t-il recommandé.
« L’accompagnement est un facteur essentiel pour la relance de tissu entrepreneurial, car cela contribuera dans la concrétisation de nouveaux investissements et la mise en exécution de nouvelles idées », a-t-il ajouté. Et pour cause, « il y a de plus en plus de jeunes porteurs de projets d’investissement, mais c’est à l’État de leur assurer une meilleure orientation », a-t-il noté. Toutefois, le problème ne date pas d’aujourd’hui, mais la pandémie du Covid-19 a beaucoup fragilisé le secteur des PME-PMI.
En 2017, a rappelé Akram Zaïdi, la FNJE a récolté des statistiques sur l’ensemble des micro-entreprises créé dans le cadre de l’ANSEJ, devenu récemment l’ANADE, avec une conclusion inquiétante : 80 % de ces entreprises sont défaillantes ou font face à des difficultés financières.
Le même constat a été établi par le ministère délégué chargé des micro- entreprises, qui a fait état d’environ 70 % des PME-PMI créées dans le cadre du dispositif de l’ANSEJ sont « défaillantes », a précisé la même source.
La FNJE : 1,4 million micro-entreprises privées en Algérie
Pour décortiquer ce fait, Zaïdi a souligné que les gouvernements précédents avaient une approche beaucoup plus social qu’économique, car le lancement des dispositifs d’aides des jeunes pour la création de leurs entreprises avait coïncidé avec le déclenchement des événements des printemps arabes.
En revanche, « depuis son arrivée au Pouvoir, le Président Tebboune a incité le gouvernement et les institutions concernées des micro-entreprises à l’impératif que l’accompagnement et le financement des projets des jeunes créateurs d’entreprises soient selon un cadre et une logique beaucoup plus économique », a-t-il fait observer, soulignant que « les micro-entreprises sont le noyau dur dans chaque puissance économie ».
Par Hamid Mecheri