Les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont salué, mercredi lors de leurs débats autour du Plan d’action du gouvernement, le non-recours à l’endettement extérieur en dépit des difficultés financières auxquelles fait face l’Algérie, suite au recul des cours de pétrole, appelant à ce propos, à trouver d’autres ressources financières en vue de financer et diversifier l’économie nationale.
La majorité des formations politiques constituant la Chambre basse du parlement, toutes tendances confondues, ont unanimement mis en avant l’importance de cette décision en terme de préservation de » la souveraineté nationale » de l’Algérie, et ce, en dépit des besoins de l’Algérie en d’autres ressources financières pour financier son économie qui est complétement dépendante des revenus pétroliers.
A ce titre,le député El Houari Tighersi (FLN) a salué la décision du gouvernement qui consiste à refuser le recours à l’endettement extérieur, mettre l’accent sur les moyens de financement » non conventionnels » et à ajuster sa politique financière en vue de faire face à la crise suite au recul des revenues pétroliers de près de 50%.
Considérant le plan d’action du gouvernement comme une feuille de route pour la prochaine étape, M.Tighersi ajoute que le partenariat privé-public (PPP), la politique de cofinancement privé-public, l’attrait de épargne, et la réactivation de la Bourse d’Alger sont parmi les alternatives qui devraient financer l’économie nationale sans recourir à l’endettement extérieur.
La députée du RND (Rassemblement national démocratique), Mme Fouzia Sadi, a salué pour sa part, l’orientation générale du gouvernement visant la rationalisation des dépenses et le non-recours à l’endettement extérieur, dans une souci de préservation de « la souveraineté nationale », a-t-elle indiqué, avant d’appeler à mobiliser des ressources financières supplémentaires existantes sur le marché interne, en vue de concrétiser l’équilibre budgétaire du pays, à travers la prise de mesures » audacieuses », telles que la lutte contre l’évasion fiscale, l’amélioration du système bancaire, outre la révision des dispositifs des subventions en vue de faire profiter ceux qui sont dans le besoin, des transferts sociaux.
En outre, Mme Sadi considère qu’accorder des prérogatives et une décentralisation de la décision aux Collectivités locales devrait faciliter la création d’investissements, en particulier productifs.
Pour sa part, le député Hicham Chelghoum (Parti des travailleurs), a salué, en dépit de ses réserves sur quelques points du plan d’action du gouvernement, la détermination du même gouvernement à ne pas recourir à l’endettement extérieur qui constitue une menace pour la souveraineté » économique » et » politique », a-t-il dit.
Le même député propose des solutions à même de constituer des ressources de financement alternatives, telles que les impôts non recouverts, les droits douaniers et les créances non perçus, a-t-il poursuivi.
Dans leurs interventions, certains députés de l’Assemblée ont mis l’accent sur la nécessaire révision de la politique des subventions, appliquée actuellement par le Gouvernement, comme moyen de rationaliser les dépenses, à l’instar du député Amar Bouilfane ( RND), qui a affirmé la nécessité de faire profiter uniquement ceux qui ont besoin des transferts sociaux.
Pour la députée du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mme Chettouh, le plan d’action du gouvernement se veut » un plan bis » des gouvernements qui se sont succédés.
En outre , le plan d’action n’a pas abordé le bilan de l’ancien gouvernement et l’évaluation de ses réalisations, a-t-elle ajouté, indiquant à ce propos, que ce plan est superficiel et dénué d’objectifs et de mécanismes d’application.
Un avis partagé par la députée Beldia Khoumri, de l’Union Ennahda-Adala-Bina, qui considère que ce plan est dominé par des généralités sans que des objectifs et des résultats en soient fixés.