Les capacités de production d’électricité en Algérie

0


L’Algérie, riche en ressources énergétiques fossiles, poursuit son développement dans le secteur de la production d’électricité, avec
des ambitions croissantes pour répondre à la demande intérieure et aux besoins futurs en énergie. Bien que le pays soit un acteur majeur dans la production d’énergie, il fait face à plusieurs défis en matière de diversification énergétique et de transition vers des sources renouvelables.
En 2022, l’Algérie a produit environ 91,6 TWh d’électricité, marquant une progression de 7,3 % par rapport à l’année précédente et un
bond de 60 % par rapport à 2012. Cependant, l’Algérie reste largement dépendante des combustibles fossiles, principalement le
gaz naturel, pour produire son électricité. En effet, 98,6 % de la production d’électricité provient de sources fossiles, avec le gaz
naturel dominant à hauteur de 80,36 TWh.
Les autorités algériennes ont pris des mesures pour diversifier leur mix énergétique. En 2012, le gouvernement a lancé le Programme
national de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (PENREE), visant une production d’électricité
renouvelable de 22 000 MW d’ici 2030. Ce programme ambitieux inclut une large part de solaire photovoltaïque, avec une capacité
prévue de 13 575 MW, ainsi que des projets d’éolien, de solaire thermodynamique et de biomasse.
Toutefois, l’Algérie peine à atteindre ses objectifs. En 2019, la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité restait
minime, avec seulement 0,8 % provenant du solaire et 0,01 % de l’éolien. Malgré cela, des projets importants sont en cours,
notamment la construction de centrales photovoltaïques et solaires thermodynamiques dans le sud du pays, des régions particulièrement adaptées à l’exploitation de ces sources d’énergie.
Pour atteindre ses objectifs ambitieux, l’Algérie a ouvert ses portes aux investissements étrangers et nationaux dans le domaine des
énergies renouvelables. Des incitations financières ont été mises en place, telles que des tarifs d’achat garantis sur 20 ans pour les
producteurs d’électricité solaire et éolienne. L’objectif est d’encourager les entreprises privées à investir dans la création de
nouvelles capacités de production d’électricité à partir de sources renouvelables.
Le groupe Sonelgaz, principal acteur de l’électricité en Algérie, a déjà pris des mesures pour augmenter la capacité de production
d’électricité verte. Le groupe a lancé plusieurs projets de centrales solaires, dont les plus importantes sont installées dans le désert
algérien, où l’ensoleillement est optimal. Ces initiatives contribuent à la transition énergétique du pays, bien que des défis subsistent en
termes de financement et de technologie.
Malgré les progrès réalisés, plusieurs défis entravent la diversification du mix énergétique algérien. L’un des principaux obstacles reste la dépendance au gaz naturel, qui représente encore plus de 80 % de la production d’électricité. Ce modèle, bien que peu coûteux à court terme, ne garantit pas une sécurité énergétique à long terme, surtout avec la volatilité des prix du pétrole et du gaz à l’échelle mondiale.
De plus, l’intégration des énergies renouvelables nécessite des investissements massifs dans les infrastructures, notamment les
réseaux de distribution capables d’acheminer l’électricité produite à partir de sources intermittentes comme le solaire et l’éolien. Les défis logistiques et techniques sont donc importants, mais le potentiel solaire de l’Algérie pourrait permettre au pays de devenir
un leader régional dans la production d’énergie propre.
Vers une production électrique plus moderne et diversifiée
En 2023, la capacité installée de production d’électricité de l’Algérie est de 25 180 MW, une puissance capable de répondre aux besoins
internes du pays, tout en offrant des perspectives d’exportation. Le parc de production est constitué de diverses centrales réparties
selon plusieurs types de technologies. Les centrales thermiques à vapeur (TV) et à turbine à gaz (TG) sont les plus nombreuses,
représentant respectivement 20 % et 30,5 % de la capacité totale.
Les centrales thermiques à vapeur comptent 8 unités pour un total de 5 035 MW. Ces installations sont essentiel dans la stabilité du
système électrique, surtout en période de pointe. Les centrales à turbine à gaz, quant à elles, sont au cœur du mix énergétique, avec
21 unités totalisant 7 697 MW. Elles sont utilisées principalement pour leur flexibilité et leur capacité à répondre rapidement aux
besoins en électricité, particulièrement en période de forte demande.
Les cycles combinés (une technologie alliant turbines à gaz et turbines à vapeur pour maximiser l’efficacité de production) comptent 5 centrales avec une capacité totale de 5 007 MW. Ces centrales combinent des cycles thermiques pour produire une électricité à la fois plus efficace et moins polluante. En 2021, les centrales hydrauliques, bien que minoritaires avec seulement 229 MW, apportent une touche d’énergie renouvelable, contribuant ainsi à la diversification des sources de production d’électricité en Algérie.
Avec la transition énergétique en marche, l’Algérie explore également les énergies renouvelables. La centrale hybride de Hassi R’Mel, par exemple, est un projet innovant intégrant du solaire et du gaz avec une puissance de 150 MW. De plus, la production solaire
atteint désormais 300 MW, et plusieurs projets sont en cours pour augmenter cette capacité, afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles et de répondre à la demande croissante d’énergie propre.
Le gouvernement algérien a lancé plusieurs projets pour renforcer le système énergétique national. Parmi ces initiatives figure la
construction de nouvelles centrales à turbine à gaz et de centrales hybrides à travers tout le pays. Des projets comme la centrale de
Bellara à Jijel (1399 MW) ou celle de Kaïs à Khenchela (1 000 MW) illustrent l’ampleur de l’investissement en infrastructures pour
satisfaire la demande énergétique interne et soutenir la croissance industrielle.
Les nouvelles centrales mobiles à turbines à gaz, telles que celles prévues pour Ghardaïa et BordjChegga, viennent compléter l’arsenal
énergétique national, offrant flexibilité et rapidité dans les zones éloignées et isolées du pays. Ces nouvelles capacités devraient
réduire les tensions sur le réseau et améliorer l’approvisionnement en électricité, même dans les régions les plus reculées.
Malgré ces avancées significatives, le secteur énergétique algérien fait face à plusieurs défis, notamment en matière d’efficacité du
réseau de transport et de distribution d’électricité. Avec un réseau de transport de 33 775 km et un réseau de distribution de 383 014
km, la gestion et l’entretien de ces infrastructures restent une priorité. De plus, le pays doit relever le défi de la diversification de
son mix énergétique pour intégrer davantage d’énergies renouvelables, tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles.
Sonia.H