Les autorités veillent au grain !

Tentatives de spéculation ou simple période momentanée de pénurie de café ?

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Tentatives de mise en place d’un réseau de spéculation ou simple période momentanée de pénurie de café ? L’interrogation taraude actuellement l’esprit de beaucoup de consommateurs que nous avons approchés ces derniers jours. Traditionnellement à quelques encablures de l’entame de chaque mois de Ramadhan, il se trouve que certains grossistes et commerçants profitent de cette
occasion pour préparer leur ignoble plan pour réaliser des profits spéculatifs sur certains produits alimentaires très prisés durant le mois sacré du jeûne. Coïncidence ou pas avec la rédaction de cet article, il s’avère que selon nos sources, plusieurs échos qui nous sont parvenus font état présentement d’une certaine tension sur le marché, du moins pour certaines marques de café.

Sachant qu’une bonne catégorie de produits de large consommation sont subventionnés par l’Etat parmi lesquels le café, cela ne veut aucunement dire un gaspillage dans l’importation de la matière première de ce breuvage qui fait souvent parler de lui à la moindre perturbation du marché mondial ou national. En effet, bon an, mal an, l’Algérie importe annuellement 130 000 tonnes de café, pour
une facture de 300 millions de dollars, alors que les prix de cette matière demeure très volatil en fonction des fluctuations de la bourse. Vraisemblablement, dans ce cas de figure, les autorités ne ménagent aucun effort pour annihiler toute tentative de spéculation ou d’augmentation abusive des prix en vigueur. Qu’il s’agisse du ministère de la Justice ou de celui du Commerce intérieur, ces
derniers sont constamment sur le qui- vive pour rétablir les choses selon la réglementation du marché. Concernant le ministère de la Justice, ses services ont instruit les magistrats de veiller à « préserver les droits du citoyen à la sécurité, à la santé et à l’alimentation, en appliquant strictement la loi » dans toute sa rigueur à l’encontre de quiconque tente de spéculer sur les prix ou créer des pénuries. Quant au ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, il a annoncé récemment que son département envisageait de renforcer les mesures de contrôle pour lutter contre les pratiques commerciales illicites, le monopole et la spéculation, et veiller au respect des prix et des marges bénéficiaires, notamment concernant les produits alimentaires de large consommation. Le décret exécutif n° 24-279 du 20 août 2024 fixant le prix plafond du café à la consommation et les marges bénéficiaires plafonds à l’importation ainsi qu’à la distribution, aux stades de gros et de détail, est très explicite dans ce sens. Le présent décret a pour objet de fixer le
prix plafond du café à la consommation et les marges bénéficiaires plafonds à l’importation ainsi qu’à la distribution, aux stades de gros et de détail. En outre, les prix plafonds du café, toutes taxes comprises, à la consommation, sont fixés selon un tableau bien spécifié. Par ailleurs, « Il est entendu par compensation des prix du café vert importé, au sens des dispositions du présent arrêté, la prise en charge, par l’État, du différentiel entre le prix de revient réel du café et le prix de vente plafond, hors taxe, après déduction du montant de la marge bénéficiaire, appliqué par l’opérateur concerné par la compensation », précise le décret. Néanmoins, il est stipulé dans l’article 15 du que toute infraction aux dispositions du présent décret est constatée et sanctionnée conformément à la législation en vigueur, notamment la loi n° 04-02 du 23 juin 2004, modifiée et complétée, susvisée.
Sur fond de flambée des prix sur le marché international Dans le même sens, mardi dernier, les contrats à terme sur le café à New York ont bondi de plus de 6% sur la bourse ICE, atteignant un sommet historique au-delà de 4,30 dollars la livre. La tension sur l’offre et les craintes d’une pénurie ont provoqué une véritable fièvre sur le marché, selon plusieurs acteurs du secteur. Pour la treizième séance consécutive, les contrats à terme sur le café arabica ont atteint un nouveau record. Un climat anormalement chaud et sec qui s’installe au-dessus des principales régions caféières du Brésil inquiète les investisseurs, d’autant que les producteurs brésiliens, premiers fournisseurs mondiaux, rechignent à vendre leurs stocks. “La panique s’est enfin installée, et les prix vont continuer à grimper”, prévient Bob Fish, cofondateur de la franchise Biggby Coffee, qui exploite 350 magasins aux États-Unis. Selon lui, seuls deux facteurs pourraient freiner cette hausse. Soit une récolte exceptionnelle au Brésil et au Vietnam, qui ne serait pas attendue avant août 2026. Soit une chute massive de la demande, provoquée par la flambée des prix dans les pays consommateurs. Dans ce contexte, Fish recommande aux coffee shops d’augmenter leurs prix pour éviter de voir leurs marges s’effondrer. Ainsi, les contrats à terme sur le café, référence mondiale pour la fixation des prix, ont atteint un pic de 4,2410 dollars la livre avant de clôturer en
hausse de 6,2%, à 4,211 dollars. Le contrat au comptant, qui expire en mars, a brièvement touché 4,3195 dollars. Depuis le début de l’année, les prix ont bondi de 35%, après une envolée de 70% en Le marché reste préoccupé par la faiblesse des stocks au Brésil, qui fournit près de la moitié de l’arabica mondial. À ce jour, environ 85% de la récolte actuelle ont été vendus, et les producteurs ne
semblent pas pressés de céder le reste.
Rabah Karali