Un événement dramatique a secoué la ville de Béchar dans la soirée du vendredi 18 octobre 2024. Un immeuble de quatre étages s’est effondré dans la nouvelle zone urbaine de Lahmar, au nord de la commune. Fort heureusement, grâce à la réactivité des autorités locales, aucune victime n’est à déplorer dans cet incident qui aurait pu avoir des conséquences tragiques.
Une évacuation préventive salvatrice
Dès vendredi matin, les services de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Béchar avaient reçu un signalement inquiétant faisant état de fissures au niveau des piliers de l’immeuble. Sans tarder, des techniciens de l’Organisme national de contrôle technique de la construction (CTC) ont été dépêchés sur les lieux pour évaluer la situation.
Face au constat d’un risque imminent, les autorités ont pris la décision cruciale d’évacuer non seulement les 16 habitants de l’immeuble menacé, mais également les résidents de l’immeuble adjacent, soit un total de 32 familles. Cette décision, prise en coordination avec les autorités locales, s’est révélée salvatrice quelques heures plus tard lorsque l’immeuble s’est effectivement effondré.
L’incident a déclenché une réaction rapide au plus haut niveau de l’État. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, a immédiatement présidé une réunion d’urgence pour faire le point sur la situation. Il s’est personnellement assuré auprès du wali de Béchar, Mohamed Saïd Benkamou, que tous les résidents avaient été mis en sécurité.
Sur le terrain, le wali, accompagné des autorités locales, s’est rendu sur les lieux du sinistre. Il a promis de reloger rapidement les familles sinistrées dans de nouveaux logements situés dans la zone urbaine de « Tighaliine », au nord-est de Béchar, démontrant ainsi la volonté des autorités de prendre en charge les victimes de cet effondrement.
Une enquête approfondie en cours
Le ministre de l’Habitat n’a pas tardé à ordonner l’envoi d’une commission d’experts, dirigée par le directeur général de l’Habitat au ministère, Mohamed Mordjani. Cette commission, composée de cadres du CTC et d’experts techniques spécialisés, a entamé ses travaux dès le samedi matin.
Les premiers constats de la commission pointent du doigt des modifications effectuées par des commerçants au rez-de-chaussée de l’immeuble. Ces travaux pourraient être l’une des causes principales de l’effondrement, bien que l’enquête se poursuive pour déterminer avec précision l’ensemble des facteurs ayant conduit à cette catastrophe.
Le ministre a également donné instruction de déposer une plainte contre X auprès des services compétents, une fois l’expertise du CTC achevée, démontrant la volonté des autorités de faire toute la lumière sur cet incident et d’en tirer les conséquences judiciaires nécessaires.
Des questions sur la qualité de la construction
L’effondrement de cet immeuble, construit entre 2013 et 2016, soulève des questions importantes sur la qualité de la construction et le respect des normes de sécurité dans le secteur du bâtiment en Algérie. Cet incident rappelle la nécessité d’un contrôle rigoureux et continu des constructions, ainsi que l’importance de la maintenance des bâtiments existants.
Alors que l’enquête se poursuit, cet événement dramatique servira sans doute de leçon pour renforcer les normes de sécurité et les procédures de contrôle dans le secteur de la construction en Algérie. Il met également en lumière l’importance de la réactivité des autorités face aux signalements de risques, une réactivité qui a permis, dans ce cas précis, d’éviter une tragédie humaine.