Par Yacine Merzougui
L’Algérie, pays en pleine expansion, fait face à un contexte économique complexe. A la fin de juillet 2024, les divers indicateurs financiers et économiques, publiés cette semaine par la Banque d’Algérie, sont tous dans la zone verte et promettent une avancée réelle à court terme.
Croissance de la masse monétaire (M2)
La croissance de la masse monétaire M2 s’établit à 9,11%. Une hausse rarement égalée dans notre économie. Cet indicateur révèle une augmentation significative de la liquidité dans l’économie. Une telle croissance peut être interprétée comme un signe de soutien à l’investissement et à l’extension de l’outil national de production.
Circulation fiduciaire en hausse
La circulation fiduciaire a connu une augmentation de 8,38%. Cela indique que les Algériens ont davantage recours à des espèces pour leurs transactions.Donc, ils consomment et dépensent plus et participent au développement de l’économie.La circulation fiduciaire désigne l’ensemble des billets de banque et des pièces de monnaie en circulation dans une économie. Elle représente la quantité de monnaie physique que les agents économiques (particuliers, entreprises) utilisent pour effectuer des transactions quotidiennes.
Caractéristiques de la circulation fiduciaire :
- Monnaie physique : elle englobe uniquement les espèces, excluant la monnaie scripturale (dépôts bancaires, virements).
- Moyen d’échange : la circulation fiduciaire sert de moyen d’échange pour les biens et services, facilitant les transactions entre les acteurs économiques.
- Contrôle monétaire : les Banques centrales surveillent la circulation fiduciaire pour gérer la politique monétaire, influencer l’inflation et répondre aux besoins de liquidité de l’économie.
Croissance du crédit à l’économie
Le crédit à l’économie a crû de 4,19%. Bien que cette croissance soit positive, elle est relativement modeste par rapport à la croissance de la masse monétaire. Cela signifie que la plupart des banques ne suivent pas correctement la tendance haussière de l’économie en général et exigent des conditions très contraignante pour l’accès au crédit.
Taux directeur
Le taux directeur est maintenu à 3%. Ce taux, fixé par la Banque centrale, est un outil très important pour réguler la politique monétaire. Un taux bas peut encourager l’emprunt et l’investissement, tandis qu’un taux élevé vise à contrôler l’inflation. Actuellement, le maintien de ce taux à un niveau bas pourrait viser à stimuler l’économie en période de croissance.
Indicateurs de la balance des paiements au 1ertrimestre 2024
Solde du compte capital
Le solde du compte capital s’élève à 52 millions de dollars. Ce chiffre indique une entrée de capitaux, ce qui est généralement positif pour l’économie. Cela peut refléter des investissements étrangers directs ou des transferts de fonds, qui sont cruciaux pour financer des projets de développement.
Solde global
Le solde global pour la même période est de 329 millions de dollars. Un solde global positif est un signe de santé économique, indiquant que le pays reçoit plus de fonds qu’il n’en dépense. Cela renforce davantage les réserves de change qui doivent, en principe, dépasser le seuille de 73 milliards de dollars.
Solde extérieur courant
Le solde extérieur courant est de 278 millions de dollars. Un solde extérieur courant positif est essentiel pour maintenir la stabilité de la monnaie nationale et pour financer le déficit commercial, le cas échéant.
Indicateurs du secteur réel
Croissance du PIB
La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) pour le 1er trimestre 2024 est de 3,8% (Base 2001). Ce chiffre, bien qu’encourageant, doit être analysé dans le contexte des besoins de développement économique. Une croissance solide est essentielle pour réduire le chômage et améliorer le niveau de vie.
Taux d’inflation
Le taux d’inflation en glissement annuel pour juillet 2024 est de 5,7%. Bien que ce chiffre puisse sembler relativement modéré, il est important de garder un œil sur les tendances inflationnistes, car une inflation supérieure à la croissance des salaires peut éroder le pouvoir d’achat des ménages.
Analyse et perspectives
L’économie algérienne, malgré des indicateurs monétaires et économiques positifs, fait face à plusieurs défis. La croissance de la masse monétaire et de la circulation fiduciaire suggère un soutien à la consommation, mais la prudence dans l’emprunt indique une incertitude parmi les banquiers qui sont toujours hésitants en dépit des messages de réconfort que distillent les hautes autorités du pays.La modulation du taux directeur par la Banque d’Algérie reflète une volonté de stimuler l’économie tout en surveillant l’inflation.Les indicateurs de la balance des paiements montrent une entrée nette de capitaux, ce qui est un signe encourageant pour les investissements à long terme. Toutefois, le pays doit continuer à diversifier son économie pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures et créer des emplois durables.La croissance du PIB et le taux d’inflation soulignent la nécessité d’une vigilance continue. Pour maintenir un développement économique soutenu, il est essentiel que les politiques économiques soient adaptées aux réalités du marché et aux besoins de la population.Les données financières et économiques de l’Algérie à fin juillet 2024 révèlent une économie à la croisée des chemins. Les indicateurs montrent des signes de croissance et de résilience, mais des défis subsistent. La poursuite de réformes économiques, l’amélioration de l’environnement des affaires et la diversification de l’économie seront essentielles pour garantir un avenir prospère. Les décideurs doivent rester attentifs aux évolutions du marché et adapter leurs stratégies pour favoriser un développement inclusif et durable.
Y.M.