Le coup d’envoi du Recensement général de l’agriculture (RGA) en Algérie est imminent, puisqu’il est prévu qu’il débute le 19 mai prochain et sera clôturé le 17 juillet 2024. Cette annonce a été faite lors de la 5e réunion de la Commission nationale du RGA, présidée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa. Selon les organisateurs, cette initiative va bien au-delà d’une simple collecte de données. En effet, cette opération d’envergure revêt une importance stratégique pour l’économie nationale, surtout dans un contexte où l’Algérie cherche à renforcer sa souveraineté alimentaire. Au cours des 3 dernières années, le secteur agricole algérien a connu des évolutions notables, marquées par la diversification de la production agricole et l’émergence de nouveaux pôles de développement, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. La méthodologie de recensement repose sur un questionnaire détaillé, conçu pour recueillir des informations précises sur les exploitations agricoles et les activités qui s’y déroulent. Des équipes spécialisées mèneront des entretiens directs avec les exploitants agricoles pour garantir la qualité et l’exactitude des données collectées. Ces données seront ensuite traitées et analysées par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, les résultats étant attendus vers la fin de l’année. En identifiant les besoins et les potentiels du secteur agricole, le recensement vise à élaborer des stratégies et des programmes pour promouvoir une agriculture durable et compétitive, tout en garantissant la sécurité alimentaire et le bien-être des populations rurales. Présidant l’ouverture d’une rencontre de sensibilisation régionale des wilayas de l’Ouest sur le recensement général de l’agriculture 2024, le Secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdellatif Dilmi, a souligné l’importance de cette opération pour le fonctionnement de l’agriculture sur des bases solides en vue de réaliser une sécurité alimentaire durable. Parallèlement, les Directions des services agricoles (DSA) des différentes wilayas du pays ont commencé à organiser des ateliers de formation pour les superviseurs de l’enquête statistique, et des journées de sensibilisation pour les professionnels du secteur dans toutes les communes afin de garantir le succès de cette opération d’envergure nationale. Le Directeur des statistiques, de la numérisation et de la prospective au ministère de l’Agriculture, Ahmed Tifouri, a récemment annoncé que toutes les préparations pour le lancement du Recensement général de l’agriculture, prévu pour le 19 mai prochain, ont été finalisées. Environ
6000 agents, 1200 superviseurs, 120 observateurs et 29 superviseurs nationaux ont été recrutés pour encadrer et suivre cette opération d’une importance stratégique majeure, considérant l’année 2024 comme une année charnière pour l’élaboration de nouvelles politiques et programmes basés sur des données précises pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Dans une interview accordée au journal «El Chaab», Ahmed Tifouri a détaillé les différentes dispositions prises pour garantir le succès du Recensement agricole général. Il a souligné que le Comité national chargé de la préparation et de l’exécution du recensement, présidé par le ministre de l’Agriculture en collaboration avec la ministre chargée de la Numérisation, Meriem Benmouloud, a travaillé en étroite collaboration avec les secteurs ministériels concernés, les Chambres nationales d’agriculture, l’Union nationale des agriculteurs algériens, ainsi que des institutions nationales telles que l’Office national des statistiques, l’Agence spatiale algérienne, la Direction générale des domaines de l’Etat, et l’Institut national de cartographie. Ce comité a supervisé la mise en place des comités provinciaux et communaux chargés de la coordination locale du recensement. Sur le plan opérationnel, Ahmed Tifouri a expliqué que chaque wilaya sera supervisée par un observateur principal et un observateur adjoint, avec la possibilité d’ajouter un troisième observateur adjoint dans les régions à forte densité agricole. Les agents de recensement, au nombre d’environ 6000, seront répartis en fonction de la densité des investissements agricoles ciblés, avec un contrôleur supervisant chaque groupe de cinq agents. Cette approche vise à garantir la précision des données collectées et à permettre des corrections immédiates si nécessaire. Pour faciliter la collecte des données, un questionnaire papier a été développé et sera utilisé par les agents statistiques lors de leurs entretiens avec les investisseurs agricoles. Les données seront ensuite saisies dans une plateforme numérique développée spécialement pour cette opération, puis envoyées au serveur central du ministère de l’Agriculture pour analyse. Ces données serviront à élaborer de nouvelles politiques de développement sectorielles, à déterminer les besoins en ressources agricoles et à soutenir les programmes de développement durable. En conclusion, le Recensement général de l’agriculture en Algérie constitue une étape cruciale pour l’élaboration de politiques agricoles et de développement durable basées sur des données précises. L’engagement et la coordination des différents acteurs impliqués dans cette opération sont essentiels pour garantir son succès et contribuer à la croissance économique du pays.
Sonia H.