Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, Mohamed Arkab, a inauguré ce dimanche à Alger un atelier de travail dédié au développement de la filière lithium en Algérie. Cet événement marque une étape cruciale dans l’élaboration d’une feuille de route visant à exploiter et valoriser ce métal stratégique, contribuant ainsi à un avenir prometteur pour l’énergie et l’économie nationales.
L’atelier a rassemblé une élite de scientifiques et d’experts algériens, dont le professeur Karim Zaghib, spécialiste international des technologies des batteries, et le professeur Kamal Youssef Toumi, chercheur et inventeur de renommée mondiale. Ces intervenants, aux côtés d’autres spécialistes, ont partagé leurs visions et recommandations pour optimiser l’exploitation du lithium en Algérie.
Selon les déclarations du ministère de l’Énergie et des Mines, les résultats préliminaires des explorations menées dans les wilayas de Tamanrasset et d’In Guezzam, annoncés en mai dernier, sont très encourageants. Ces découvertes ouvrent la voie à une exploitation
significative du lithium, un minerai stratégique au cœur des technologies modernes.
Le lithium est devenu un élément clé dans de nombreuses industries, civiles et militaires. Il est notamment utilisé dans la fabrication des batteries des voitures électriques, des smartphones, des tablettes, des ordinateurs portables, des appareils photo numériques,
ainsi que dans les serveurs internet. Ce métal joue également un rôle central dans les technologies visant à réduire les émissions de carbone, conformément aux objectifs mondiaux de transition vers une économie verte et des énergies propres.
Le professeur Karim Zaghib, expert international en technologies des batteries, a affirmé que le lithium constitue une alternative stratégique pour accélérer la transition énergétique en Algérie. Il a souligné que ce métal joue un rôle crucial dans le stockage de l’énergie verte issue des sources renouvelables disponibles à travers le pays. Le professeur Zaghib, basé au Canada, a mis en lumière l’importance de développer les batteries lithium-ion pour garantir la pérennité des énergies renouvelables. Il a particulièrement évoqué les batteries dites LFP (lithium, fer, phosphate), reconnues pour leur sécurité et leur densité énergétique.
Il a également abordé les innovations technologiques nécessaires pour transformer le minerai brut de lithium en matériaux utilisables dans la fabrication des batteries, tout en insistant sur les multiples usages de ce métal, tels que la fabrication de verre et de
céramique, la purification de l’air, ainsi que des applications dans le domaine médical.
Le professeur Zaghib a appelé à investir dans le capital humain en Algérie et à encourager le recyclage des équipements usagés, comme les téléphones, les ordinateurs et les batteries. Il a expliqué que recycler 28 tonnes de batteries permettrait de récupérer une tonne de lithium, une solution qui réduirait la dépendance aux importations et augmenterait la valeur des ressources locales.
Il a également insisté sur la nécessité de concevoir une carte nationale des matières
premières rares afin de mieux exploiter les gisements de lithium, qui peuvent être extraits de différentes sources, telles que les eaux salées des chotts, les roches, l’argile, voire l’eau de mer.
Malgré les investissements conséquents que nécessite le développement de cette filière, le professeur Zaghib a souligné que les retombées économiques seraient rapides, faisant du lithium un secteur rentable à long terme. Ce développement positionnerait l’Algérie comme un acteur clé dans la transition énergétique mondiale et le marché des énergies renouvelables.
Sonia.H