Par Yacine Merzougui
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a approuvé, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée hier dimanche, l’importation d’un million de têtes de bétail, en prévision de l’Aïd El-Adha.
L’importation de ce bétail sera exonérée des droits et taxes afin que les prix soient accessibles aux citoyens.
Cette mesure décidée par le Président de la République participera certainement à la baisse des prix, puisqu’il s’ait de supprimer la TVA qui était de l’ordre de 9% et des droits de Douane qui se situaient à hauteur de 11%. Ainsi, le citoyen bénéficiera d’un rabattement de 20% sur le prix du mouton, arrivé au port algérien.
Selon les estimations de nos spécialistes le prix du mouton livré au consommateur se situera à partir de 45.000 dinars, pour un ovin vif de 45 kilogrammes. Ces estimations sont réalisées sur la base des offres financières des fournisseurs qui tournent autour de 5 dollars le kg pour un ovin vif.
Un défi astronomique pour le bien du citoyen Il s’agit ici, d’une opération d’envergure sans précédent qui se dessine sur le marché algérien de la viande ovine. Quatre entreprises publiques économiques ont lancé une consultation internationale pour l’acquisition d’un million de têtes ovines destinées à l’abattage, une initiative qui s’inscrit dans la stratégie nationale dictée par le président de la République, visant à réguler les prix des viandes rouges, particulièrement en prévision des fêtes de l’Aïd El Adha.
Comme annoncé sur e-Bourse la semaine dernière, les quatre entreprises publiques concernées par cette opération sont l’EPE ALVIAR SPA, l’EPE SARPA et l’EPE CETRAD SPA, filiale de FRIGOMEDIT. Ces dernières sont toutes placées sous la tutelle du groupe AGROLOG. La quatrième étant l’EPE GLOBAL AGRI FOOD, qui relève du groupe MADAR HOLDING. Ces quatre entreprises publiques ont constitué
un groupement d’intérêt commun (GIC) et ont élaboré un cahier des charges détaillé pour encadrer cette importation massive. Ce groupement d’intérêt est généralement utilisé comme instrument de pression baissière sur les prix à l’achat.
Nous apprenons d’ailleurs, qu’au-delà du groupement, des quotas en interne ont été accordés pour chaque entreprise. Pour le groupe MADAR, un quota de 300.000 têtes a été accordé à la filiale GLOBAL AGRI FOOD. Alors que pour le groupe AGRO-LOG, le reste des 700.000 têtes a été dispatché comme suit :
300.000 à ALVIAR
200.000 à CETRADE pour le compte de FRIGOMEDIT
200.000 à SARPA.
Les pays retenus pour l’importation des ovins, dans le cadre de la présente opération, sont la Roumanie, le Portugal et l’Espagne. D’ailleurs, dans la soirée du samedi, à l’occasion du point de presse avec les médias nationaux, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a confirmé les accords en cours avec l’Espagne, en vue de la fourniture d’un quota d’ovins à l’occasion de l’Aid El Adha.
Des ovins conformes à la Chariâ
Le document contractuel, qui définit les modalités de cette fourniture, prévoit des livraisons partielles d’ovins conformément aux prescriptions techniques et aux dispositions réglementaires en vigueur du droit algérien. Les entreprises publiques économiques engagées dans cette opération ont pris le soin de spécifier avec précision les caractéristiques des animaux à importer.
Selon le cahier des charges, les ovins importés devront répondre à des critères stricts : ils devront être de race à viande, exclusivement de sexe mâle et non castrés. L’âge minimum requis est de six mois, avec un poids variant entre 35 et 45 kilogrammes. Par ailleurs, les animaux devront être exempts de tout défaut apparent, notamment des problèmes de vision, de maladies visibles ou de boiterie. Ces critères obéissent d’abord aux percepts de la Chariâ pour le choix du mouton destiné au sacrifice à l’occasion de l’Aid El
Adha.
Cette initiative intervient dans un contexte où le marché national de la viande connaît régulièrement des tensions sur les prix, particulièrement à l’approche des fêtes religieuses. L’importation massive d’ovins vise à augmenter l’offre sur le marché local et à contribuer ainsi à la stabilisation des prix.
Une logistique de guerre
Les ports algériens désignés pour le débarquement des ovins sont répartis sur tout le littoral : Ghazaouet, Oran, Mostaganem, Ténès, Alger, Béjaia, Jijel, Skikda et Annaba. Cette répartition géographique permettra une distribution optimale sur l’ensemble du territoire national.
Il y a quelques jours, le ministre du transport Said Sayoud avait déclaré que 5 ports étaient déjà fin prêts pour accueillir ces flux, avec toute l’assistance sanitaire et logistique nécessaires pour la réussite de cette opération d’envergure.
Pour la première fois depuis des décennies, le citoyen est mis à l’abri de la spéculation en matière de sacrifice de l’Aid. Par ces mesures exceptionnelles, l’Etat a instauré un système social épargnant les petites bourses et surtout préservant de la dignité du citoyen qui aura toute la latitude de choisir la bête, à même de procurer la joie à sa famille. Y.M