La chose paraissait anodine en ce jour de 25 décembre 2023, lorsque le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait décidé de s’adresser à la Nation à travers la convocation, en congrès, des deux chambres du Parlement. Ce n’était jamais arrivé, puisque depuis 1977, aucun chef de l’Etat n’avait procédé de la sorte, excepté en 2002, après les événements tragiques du printemps noir de Kabylie, lorsque les deux chambres du Parlement s’étaient aussi réunies pour constitutionnaliser Tamazight en tant que langue nationale. Une seconde fois en 2008, lorsqu’il était question de faire sauter les verrous de la limitation des mandats. Les députés et les sénateurs étaient présents pour triturer la loi fondamentale et offrir plus de deux mandats présidentiels au défunt Abdelaziz Bouteflika. Néanmoins, depuis 2019, la donne est tout autre. Le président Abdelmadjid Tebboune a décidé d’instaurer la réunion en congrès des deux chambres, pour en faire une tradition, comme un événement politique majeur dans la vie de la Nation. Il est à la fois une occasion de s’adresser à la Nation, mais aussi une halte pour présenter les grandes lignes du programme devant les élus du peuple. Pour cette année, le président Tebboune présentera, non seulement la déclaration de politique générale, mais aussi le bilan de son premier mandat. C’est un engagement de campagne que le Président tiendra, puisqu’il a déjà instauré la tradition de laquelle il ne compte pas se dérober. A partir de demain, les députés des deux chambres devraient se pencher sur plusieurs projets de lois, comme le code communal et de wilaya, mais surtout cette «descente» présidentielle au Parlement qui sera une occasion pour les élus d’interagir avec la déclaration de politique générale et le discours présidentiel adressé à la Nation. Il est fort probable que l’exercice interviendra vers la fin de l’année en cours, soit après l’installation d’un nouveau staff gouvernemental. Pour cette session, le Parlement aura certainement une activité soutenue, comptetenu des engagements de campagne pris par le Président, mais surtout la tradition instaurée de telle sorte que le Président légifère par voix référendaire et non par ordonnance. Il faut noter que la session ordinaire du Parlement s’ouvrira demain lundi, et ce, conformément aux dispositions de l’article 138 de la Constitution et de l’article 5 de la loi organique 16-12 du 25 août 2016, définissant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la Nation, ainsi que les relations fonctionnelles entre les deux chambres du Parlement et le gouvernement.
L. Hichem