Le président Abdelmadjid Tebboune relance le dispositif du Guichet unique

Simplification administrative présidentielle

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier lundi une réunion de travail consacrée à la réactivation du service du Guichet unique pour l’investissement. Cette initiative marque une volonté présidentielle de simplifier les démarches administratives des citoyens et des entreprises, dans la continuité des réformes engagées depuis son accession au pouvoir suprême en décembre 2019. La tenue de cette réunion au plus haut niveau de l’État témoigne de l’importance accordée par les autorités à la modernisation de l’administration publique, enjeu stratégique pour l’amélioration du climat des affaires et la satisfaction des usagers.
Le concept de Guichet unique visait initialement à regrouper en un seul lieu l’ensemble des formalités nécessaires à la création d’entreprises ou à l’obtention de documents administratifs. Cette approche révolutionnaire pour l’époque s’inspirait des expériences réussies de pays développés, où la centralisation des services avait considérablement réduit les délais et les coûts de transaction. L’objectif était de rompre avec la tradition du parcours administratif labyrinthique, source de découragement pour les investisseurs et les porteurs de projets. Cependant, la mise en œuvre de ce dispositif avait rencontré de nombreux obstacles, liés notamment à la résistance au changement de certaines administrations et à l’insuffisance des moyens technologiques. Les difficultés de coordination entre les différents services impliqués avaient progressivement érodé l’efficacité du système, conduisant à son essoufflement dans de
nombreuses wilayas. Cette situation avait généré une frustration croissante chez les usagers, contraints de reprendre les circuits traditionnels pour accomplir leurs démarches. La réactivation du Guichet unique intervient dans le cadre de la transformation numérique de l’administration algérienne, chantier prioritaire du quinquennat de M. Tebboune. Cette modernisation administrative répond à une double exigence : améliorer la qualité des services publics et lutter contre la bureaucratie, fléau identifié comme l’un des principaux obstacles au développement économique du pays. L’expérience internationale démontre que la simplification des procédures administratives constitue un levier puissant pour stimuler l’entrepreneuriat et attirer les investissements. L’initiative présidentielle intervient également dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. La facilitation des démarches administratives pour les entrepreneurs constitue un préalable indispensable à l’émergence d’un secteur privé dynamique, capable de créer des emplois et de générer de la richesse. Les statistiques internationales établissent une corrélation directe entre la qualité de l’environnement administratif et la compétitivité économique des nations.
La tenue de cette réunion au niveau présidentiel souligne aussi l’impatience des autorités face aux lenteurs administratives qui handicapent le développement économique national. Cette approche volontariste rappelle les méthodes employées par les pays émergents qui ont réussi leur transformation économique, en plaçant la réforme administrative au cœur de leurs stratégies de
développement. La Corée du Sud et Singapour, notamment, avaient fait de la modernisation de leurs administrations publiques un pilier de leur miracle économique. L’expérience algérienne en matière de Guichet unique remonte à la création de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) en 2001, qui avait pour mission de centraliser les procédures d’investissement. Cette institution pionnière avait permis des avancées significatives dans la simplification des démarches, avant de connaître des difficultés liées à l’extension de ses prérogatives et à la complexification de l’environnement réglementaire.
La digitalisation progressive des services publics offre aujourd’hui de nouvelles opportunités pour optimiser le fonctionnement du Guichet unique. Les technologies de l’information permettent désormais de dématérialiser la plupart des procédures administratives, réduisant considérablement les délais de traitement et les risques d’erreur. Cette révolution numérique transforme radicalement la relation entre l’administration et les usagers, en offrant des services accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’enjeu de cette réactivation dépasse le cadre strictement administratif pour toucher aux fondements du contrat social entre l’État et les citoyens. Une administration efficace et transparente constitue un facteur déterminant de la confiance des citoyens envers leurs institutions publiques. Cette dimension revêt une importance particulière dans le contexte algérien, où la légitimité de l’action publique se mesure notamment à sa capacité à répondre aux attentes quotidiennes des citoyens. La réussite de cette initiative nécessitera une coordination sans faille entre les différents départements ministériels concernés, défi récurrent dans la mise en œuvre des politiques publiques transversales. L’histoire administrative algérienne est jalonnée de projets ambitieux qui ont échoué faute de coordination efficace entre les acteurs impliqués. Cette fois, l’impulsion présidentielle directe pourrait constituer le facteur décisif pour surmonter les résistances traditionnelles.
L’impact économique attendu de cette réactivation se mesure en termes de gain de temps, de réduction des coûts et d’amélioration de la compétitivité. Les études internationales estiment qu’une réduction d’une journée des délais de création d’entreprise peut augmenter le taux de création de 6 à 8%. Ces gains de productivité administrative se répercutent directement sur l’attractivité du territoire et sa capacité à générer de l’emploi.
Y.M