Le pétrole a terminé en légère baisse mardi à New York et à Londres, les investisseurs restant prudents en attendant le rapport hebdomadaire sur les stocks aux Etats-Unis alors que se multiplient les signes d’une augmentation de la production dans le monde.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, a perdu 16 cents pour clôturer à 50,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 56,00 dollars, en baisse de 12 cents par rapport à la clôture de lundi.
« Le marché s’est consolidé en attendant la publication des rapports sur les niveaux des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis » de la fédération professionnelle du secteur API mardi soir et surtout du département américain de l’Energie mercredi en cours de séance, a estimé Kyle Cooper d’IAF Advisors.
« On devrait voir les effets des ouragans Harvey et Irma vraiment s’estomper », a-t-il souligné.
Après leur passage, la suspension des activités de plusieurs raffineries de la côte texane avaient notamment fait grimper les stocks de brut et chuter les réserves d’essence.
Selon un consensus d’analystes interrogés par l’agence Bloomberg, les réserves de brut devraient avoir baissé de 500.000 barils la semaine dernière, tandis que les réserves d’essence sont attendues en hausse de 1 million de barils et celles de produits distillés en recul de 1,5 million de barils.
« Il sera intéressant de regarder les chiffres sur les importations et les exportations, ces dernières ayant grimpé à un record la semaine dernière, ainsi que les chiffres sur la production, qui s’approche de niveaux jamais atteints auparavant », a relevé M. Cooper.
« Les prix ont récemment fortement progressé en se basant sur la baisse de production observée en Arabie saoudite et plus généralement au sein de l’Opep, ainsi que sur l’anticipation d’une demande plus forte que prévu en 2017 et 2018 », a rappelé Gene McGillian de Tradition Energy.
« La forte baisse des réserves de produits raffinés aux Etats-Unis a renforcé cette tendance », a-t-il ajouté.
Toutefois, « depuis que le Brent est monté à son plus haut niveau en deux ans et le WTI à son plus haut niveau en cinq mois, les signes d’une augmentation de la production inquiètent et tirent le marché vers le bas », a relevé M. McGillian.
Au-delà des Etats-Unis, où la production de pétrole s’approche de niveaux records, l’exploitation de brut continue à progresser au Nigeria et en Libye en dépit d’interruptions sporadiques. Et l’extraction d’or noir au sein des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) serait selon des informations de presse repartie à la hausse en septembre.
L’organisation s’est associée fin 2016 à d’autres producteurs, dont la Russie, pour limiter leur production et tenter de rééquilibrer le marché mondial, mais certains pays du cartel ne respecteraient pas les objectifs chiffrés qu’ils se sont fixés.
« Si la Libye et le Nigeria ne deviennent pas des participants fiables de l’accord, le pic des prix de lundi dernier ne va pas être atteint dans les mois à venir », ont jugé les analystes de PVM.