eBourse-Le ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base déploie un ambitieux programme
de dragage des ports, répondant aux directives présidentielles du 8 décembre 2024.
Cette initiative, présentée le 14 décembre par le ministre Lakhdar Rekhroukh lors d’une journée d’étude
à l’École supérieure de management des travaux publics, marque un tournant dans la gestion des
infrastructures portuaires nationales.
Un plan stratégique à triple dimension
Le programme, fruit d’une réflexion approfondie, s’articule autour de trois axes stratégiques. Le
premier concerne le renouvellement et le renforcement des équipements de dragage, avec un plan
d’investissement substanciel pour l’acquisition de matériel de dernière génération. Le deuxième
axe mise sur la valorisation des compétences nationales, à travers un programme de formation
intensif visant à créer une expertise locale en matière de dragage portuaire. Enfin, le troisième
volet adopte une approche environnementale responsable, soucieuse de préserver l’écosystème
marin.
Des réalisations concrètes
Le bilan des opérations déjà réalisées témoigne de l’ampleur des travaux engagés. Pas moins de
34 opérations de dragage ont été menées dans 25 ports, permettant l’extraction de plus de six
millions de mètres cubes de sédiments. Des interventions majeures ont été effectuées dans
plusieurs ports stratégiques : Ras Djennet à Boumerdes, Tigzirt à Tizi-Ouzou et Boudis à Jijel
ont bénéficié de travaux de protection contre l’ensablement.
Une nouvelle vague de chantiers
Le programme se poursuit activement avec des chantiers en cours dans de nombreuses
infrastructures portuaires. Le port de pêche et de plaisance de Djamila à Alger, les installations
de Palm Beach, La Madrague, et Sidi Fredj dans la capitale, le port de Zemmouri à Boumerdes,
celui de Beni Saf à Aïn Témouchent, les infrastructures de Sidi Lakhdar et Salamandre à
Mostaganem, ainsi que les ports de La Marsa et Beni Haoua à Chlef font l’objet d’interventions
importantes. L’ancien port d’El Kala dans la wilaya d’El Tarf n’est pas en reste, bénéficiant
également de travaux de réhabilitation.
Le patrimoine portuaire algérien compte 52 installations, illustrant la diversité des activités
maritimes du pays. Cette infrastructure comprend 11 ports commerciaux, constituant les
poumons économiques du littoral, 37 ports et abris de pêche, supports essentiels à l’activité
halieutique, deux ports pétroliers stratégiques pour l’exportation des hydrocarbures, et deux ports
de plaisance développant le tourisme nautique.
Parmi ces installations, 11 ports font face à un défi récurrent : l’ensablement. Ce phénomène
naturel nécessite une vigilance constante et des interventions régulières pour maintenir la
navigabilité et l’efficacité opérationnelle des installations. La société algérienne de dragage des
installations maritimes et hydrauliques « Aldiph », filiale du groupe public des travaux maritimes
(GTM), joue un rôle central dans ces opérations. Cette entreprise, qui célèbre ses 25 ans
d’existence, capitalise sur une expertise précieuse dans le domaine.
Le ministère affiche une volonté ferme d’atteindre des niveaux élevés de performance et
d’innovation. L’accent est mis sur le renforcement de la coordination entre les différents acteurs
du secteur, condition sine qua non pour assurer la durabilité des infrastructures et réaliser les
objectifs ambitieux fixés pour ce secteur vital de l’économie nationale.
L’enjeu est de taille : maintenir et développer la capacité d’accueil des navires et des
marchandises dans des conditions optimales. Cette mission s’inscrit dans une vision plus large de
développement du secteur maritime algérien, secteur clé pour l’essor économique du pays et son
rayonnement régional.
A.D