Depuis la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv, et même avant, Israël avait utilisé le Royaume comme une rampe de lancement vers l’espace maghrébin et sahélien. La méthode utilisée, entre autres, était la société de cybersécurité, secteur ou les Israéliens et leurs agents excellent particulièrement.
De ce fait, on observe un nombre de plus en plus croissant d’entreprises israéliennes de cyberdéfense qui s’implante au Maroc, le marché marocain étant particulièrement ouvert aux juifs.
Le géant Check Point Software s’est le premier implantée, puis, dans le sillage de Check Point Software, d’autres sociétés y ont pris racine, comme NSO, productrice de Pegasus, CyberArk, Profero, etc.
En début d’année, Cyber Week, carrefour du cyber au Maroc, avait été « phagocyté » par les Israéliens. Toutefois, c’est Check Point, le leader mondial de la cybersécurité, qui inquiète le plus. Ses premiers directeurs, Gil Shwed et Shlomo Kramer (qui va créer Imperva en 2003) sont d’anciens officiers du renseignement militaire israélien. L’actuel directeur Nadav Zafrir (depuis juillet dernier), cofonder de Team8, a passé 25 ans dans l’unité d’élite du renseignement militaire 8-200, où il a créé le Cyber Command de l’armée israélienne, avant de prendre sa retraite en tant que général de brigade.
Zafrir a été président de dix-sept firmes de cybersécurité ; il a coaché des centaines de jeunes soldats israéliens dans le désert du Neguev au profit du renseignement électronique israélien, agents qu’il a ensuite, à la fin de leur service militaire, « dispersé » dans le monde ; il avait aussi conseillé et encadré des dizaines d’entreprises technologiques, avant de prendre la relève de Shwed (officier en retraite de l’unité 8-200).
Check Point Software (CPS) a ouvert ses bureaux à Casablanca d’où il a une vue sur tout le Royaume alaouite.
Le problème est même lorsque d’autres grandes entreprises de cybersécurité s’implante au Maroc, il y a toujours des agents du Mossad pour n gérer le contenu. Prenons par exemple le cas du français Thalès, le géant de la cybersécurité.
Thalès s’est implanté au Maroc en avril 2022, avec le premier centre opérationnel de cybersécurité d’Afrique construit à Rabat ; s’agissant d’une entreprise française, Thales ne soulève pas d’inquiétude outre-mesure. Mais attention, il y a un dessous de cartes. Car si Thalès est réellement – comme le dit la notice de présentation de l’entreprise – un groupe d’électronique français spécialisé dans l’aérospatial, la défense, la sécurité, etc. il faut rappeler qu’elle a racheté l’éditeur américain de solutions Imperva pour plus de 3,5 milliards de dollars, le sixième de son réseau international. Or Imperva est une entreprise créé par Shlomo Kramer, un ancien du renseignement électronique israélien, considéré comme le « parrain » du cyberespionnage. En créant Imperva, il avait pris bien soin de recruter en bon nombre tous les anciens de 8-200 et du renseignement électronique de Tsahal. C’est ainsi que Thalès est rongé jusqu’à los, comme l’, dont le directeur de la section sécurité n’est autre de Guy Rosen, un ancien de 8-200, qui recruté en nombre important ses anciens équipiers en Israël.
La présence israélienne au Maroc et sa volonté de prendre une expansion maghrébine, sahélienne et africaine procède de sa politique de peser sur la région, voire sur le continent en entier, car plus loin du Maghreb, il y a des pièces qui sont mis en place ou en chantier, en Libye, au Soudan, au Kenya, l’objectif prochain étant de retenter de s’immiscer dans l’Union Africaine, après ses précédentes et vaines tentatives. Le Mossad joue dans ce système le rôle d’éclaireur diplomatique.
A partir de la zone Maghreb-Sahel, d’autres pirates, flibustiers, boucaniers et autres corsaires israéliens prennent le relais, comme le très inquiétant Ari Ben-Menash et son entreprise canadienne Dickens and Madson. Celui-ci avance bien en Afrique sous faux pavillon, et il a déjà diné à la table d’une bonne dizaine de chefs d’Etats africains, en attendant de contracter d’autres marchés : l’or, le diamant, les armes, le lobbying, les médias, etc. c’est son affaire. Un véritable « pirate politique » comme seul le Mossad est capable d’en créer…
Cyberint prend le relais de Check Point en Afrique centrale et de l’est grâce aux opérateurs de la téléphonie mobile. Cyberint, plateforme israélienne de renseignement, signale les tentatives de cyberattaques en temps réel, afin de les résoudre avant qu’elles ne deviennent problématiques, dit-elle. Son accord avec la société de télécommunications etisalat by e& basée aux Émirats arabes unis pour protéger son infrastructure inquiète. Il s’agit d’un contrat de trois ans qui a été estimé à plusieurs millions de shekels. Ce qui inquiète, c’est que Cyberint, fondée en 2010 par Itay Yanovski et Raz Alon, est connecté directement aux renseignements israéliens.
Basé à Abu Dhabi, etisalat by e&, connu auparavant sous le nom d’Etisalat Group, est le pilier télécom du groupe. Il a été créé il y a plus de quarante ans aux Émirats arabes unis et compte 155,4 millions d’abonnés dans 16 pays à travers le Moyen-Orient, l’Asie et l’Afrique, et compte des abonnés à la téléphonie mobile, à la télévision et à l’internet, ainsi que des centaines de milliers d’entreprises utilisant ses services numériques, d’informatique dématérialisée et de communication. Grace à cette seule société émiratie, Cyberint jouera en terrain conquis en Afrique. Ni vu ni connu.
Fayçal Oukaci