Le déluge de roquettes tirées par le Hamas, samedi 7 octobre, dans les territoires israéliens longeant la bordure de Ghaza, à l’instar des villes comme Sderot ou Netivot, les kibboutz ou les bases militaires, est un véritable désastre pour l’armée et le gouvernement israéliens. Le mot «désastre» s’avère beaucoup trop faible pour qualifier le chaos qu’a connu Israël à l’aube de cette journée.
Stupéfaits, tétanisés, les Israéliens ne comprennent pas. Ni le Mossad, encore moins Tsahal n’ont rien vu venir du «Déluge d’Al-Aqsa» orchestré par les branches de la résistance armée en Palestine. Les dégâts humains et matériels de l’attaque en disent long sur ce déluge «invisible» sur les radars sophistiqués israéliens. Selon le ministère de la Santé de l’entité sioniste, 660 Israéliens, entre civils et soldats, ont péri. Plus de 2156 ont été blessés, dont beaucoup grièvement, ayant afflué dans les hôpitaux du sud, et des dizaines de civils et de soldats kidnappés, puis exfiltrés de force à Ghaza. L’arrogance et le mythe de l’invincibilité du grand Israël viennent évidemment d’être brisés.
Un tournant historique
Un tournant qui ne laisse sûrement pas indifférent le Hezbollah libanais, qui ne s’est pas contenté de diffuser des communiqués. Le Mouvement de Nasrallah ne pouvait s’empêcher de prendre ce tournant historique à la manière fort attendue par sa branche armée, tant l’occasion s’y prête pour prendre en étau son ennemi juré de toujours pour venger, quelque peu, les victimes libanaises des guerres précédentes au Sud Liban. En effet, le Hezbollah a revendiqué, dimanche matin, des tirs sur Israël, visant des positions militaires au nord d’Israël, auxquelles l’armée a répondu par des frappes sur le Sud Liban, où la population a été évacuée loin de la bande frontalière. La milice chiite libanaise a déclaré «agir par solidarité avec la résistance palestinienne», au lendemain de l’opération du Hamas qui a fait au moins 660 morts et plus de 2156 blessés en Israël. Côté palestinien, le bilan s’élève à au moins 370 morts dont 20 enfants et 20 000 déplacés. Le groupe armé libanais du Hezbollah a tiré des dizaines de roquettes et d’obus dimanche sur trois positions israéliennes dans un secteur contesté à la frontière entre les deux pays. Dans un communiqué en réaction à cet événement, diffusé samedi, le Hezbollah a félicité le Hamas pour l’offensive «héroïque à grande échelle» contre Israël. L’artillerie israélienne a frappé dimanche matin le Sud Liban en réponse à des tirs en provenance de cette zone, a fait savoir Tsahal dans un communiqué publié tôt le matin. «L’artillerie israélienne est en train de frapper la zone du Liban d’où sont partis des tirs», dit le texte, sans plus de précision sur la nature de cette attaque. Tsahal accuse le Hezbollah d’abriter le Hamas et d’autres mouvements palestiniens engagés dans la lutte armée contre Israël dans le Sud Liban.
L’Iran avec «la légitime défense des Palestiniens»
L’Iran, premier allié des deux mouvements palestiniens, est l’un des premiers pays à saluer l’offensive du Hamas lancée samedi. «L’Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne», a déclaré le président iranien Ebrahim Raïssi, en appelant «les gouvernements musulmans» à affirmer aussi leur soutien, au lendemain de l’attaque lancée par le Hamas. Le président Raïssi a fait cette déclaration après s’être entretenu par téléphone avec les chefs des mouvements armés palestiniens Hamas, Ismaïl Haniyeh, et du Jihad islamique, Ziad al-Nakhala, qu’il avait accueillis séparément en juin à Téhéran. «Le régime sioniste et ses partisans (…) doivent être tenus pour responsables dans cette affaire», a estimé le président Raïssi dans son message adressé aux Palestiniens. Le président de la République islamique conclut son message en saluant nommément le Hamas et le Jihad islamique : «Salutations à la résistance de la Palestine, du Liban et de la Syrie (…), salutations à Ghaza héroïque et résistante, salutations au Hamas et au Jihad et à tous les groupes de résistance». Ghaza continue de faire face à des bombardements israéliens aériens ciblant depuis avant-hier soir des bâtiments commerciaux et résidentiels, causant la mort d’environ 370 personnes, dont 20 enfants, et en blessant environ 2000 autres.
Pas d’implication de l’Iran
Sur CNN, le Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a déclaré dimanche qu’il ne voyait aucune preuve que l’Iran était derrière l’attaque lancée par les Brigades Al-Kassam contre Israël, malgré l’existence de vieilles relations entre le Hamas et Téhéran. Il a ajouté que l’attaque contre Israël hier (samedi, ndlr) était la pire depuis 1973, la qualifiant d’«acte terroriste», soulignant que les Etats-Unis faisaient tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir qu’un autre front n’émerge dans ce conflit, allusion faite au Hezbollah. Dans le même sillage, Blinken a souligné que «des informations font état d’Américains tués et portés disparus lors des attaques, et nous travaillons pour confirmer la véracité de ces informations». Il a également annoncé que les Etats-Unis fourniraient «très probablement» des détails sur une nouvelle assistance militaire et financière à Israël.