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mercredi, février 19, 2025

Le Hamas poursuit son offensive contre les forces israéliennes

Alors que l’armée et les services de renseignement israéliens tentent de se remettre du choc et commencent à chercher des réponses à ce qui a pu se passer sans que personne n’ait rien vu venir, et comment le Hamas a pu s’infiltrer depuis Ghaza, réussir à percer ses clôtures «hyper-surveillées et intelligentes» et prendre les Israéliens au dépourvu, et admettre enfin son échec colossal, beaucoup de Palestiniens ont accompli samedi dernier à El Qods Salat Al Feth (Prière de la Conquête), que les musulmans n’avaient pas effectuée depuis près de 339 ans. Samedi matin à l’aube, les Israéliens ont été réveillés par des scènes et des bruits d’explosions et de tirs de roquettes, alors que les colonies juives limitrophes de la bande de Ghaza subissaient des tirs d’armes à feu, après que les forces de la résistance palestinienne se soient infiltrés dans plusieurs endroits de l’intérieur de l’Etat hébreu. Précisément 50 ans après la Guerre d’octobre 1973, Israël a été attaqué par surprise, non pas par des armées arabes, mais par la branche armée du mouvement de libération palestinien (Hamas). Alors que les sirènes retentissaient dans tout Israël et que le bruit sourd des impacts et des interceptions de roquettes résonnait, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, enchaînait les réunions avec les responsables sécuritaires pendant de longues heures, avant de paraître en public samedi soir. Entre-temps, des vidéos diffusées en boucle sur les réseaux sociaux montraient les résistants palestiniens attaquant les forces de police et armée israéliennes, tuant et prenant en otages plusieurs d’entre eux. Ce qui était inimaginable 24 heures plus tôt, ni Tsahal (renseignements israéliens), ni la CIA n’ont vu rien venir.  Reconnaissant une «journée noire» dans l’histoire de l’Etat hébreu, Netanyahu a promis une guerre sans merci pour se venger de cette défaite colossale. Samedi soir, il s’est engagé à déployer toute la force de l’armée israélienne contre le Hamas, avertissant les Israéliens des jours difficiles qui les attendaient. «Tsahal agira immédiatement pour détruire les capacités du Hamas», a déclaré Netanyahu dans une allocution télévisée, alors que les forces du Hamas étaient toujours déployées à l’intérieur d’Israël et continuaient à alourdir le bilan des pertes humaines dans les rangs des forces spéciales israéliennes.

Pluie de roquettes

En même temps, des milliers de roquettes en provenance de Ghaza ont frappé le sud des territoires occupés par l’Etat juif dans le sud  et des régions aussi éloignées que Tel-Aviv et Jérusalem lors de cette attaque sans précédent.  L’armée israélienne a admis dans un communiqué que le colonel Roy Levy, commandant de l’unité interdimensionnelle d’élite, également connue sous le nom d’unité «Fantôme», a été tué lors des combats avec des combattants du Hamas dans la région israélienne de Re’im. Le ministère israélien de la Défense a publié des photos de près d’une centaine de soldats et agents de sécurité israéliens tués ou détenus par le Hamas. «Nous allons les paralyser sans pitié et venger ce jour noir qu’ils ont infligé à Israël et à ses citoyens», s’est engagé Netanyahu. «Les habitants de Ghaza doivent partir maintenant. Nous serons partout et de toutes nos forces», a-t-il ajouté, alors que des milliers de réservistes se dirigeaient vers les bases militaires en vue d’une contre-offensive largement attendue. Après que la résistance palestinienne a réussi à piétiner l’image de l’armée invincible et des services de renseignement les plus puissants dans le monde, Netanyahu n’a pas trouvé mieux que de jouer sur les sentiments des Européens pour l’assister à combattre le Hamas. «C’est un ennemi qui assassine des enfants et des mères hors de leur maison, hors de leur lit. Un ennemi qui kidnappe des personnes âgées, des enfants, des jeunes. Des meurtriers qui massacrent nos citoyens, nos enfants qui voulaient simplement s’amuser pendant une fête», a déclaré Netanyahu. «Ce qui s’est passé aujourd’hui n’a jamais été vu en Israël et je veillerai à ce que cela ne se reproduise pas», a-t-il répété. En colère, essayant de se montrer comme un dirigeant qui contrôle tout, Netanyahu n’a même pas pu vaincre ses peurs, notamment lorsqu’il a évoqué un «coût élevé» de la guerre contre le Hamas. «Cette guerre prendra du temps. Elle sera difficile. Des jours difficiles nous attendent», a-t-il admis. Pour aider les Israéliens – dont beaucoup ont afflué vers les aéroports pour quitter le pays – à surmonter leurs cauchemars, le Premier ministre israélien a rappelé que le président américain Joe Biden et d’autres dirigeants mondiaux avec lesquels il s’était entretenus avaient «promis qu’Israël aurait la liberté d’agir pour poursuivre cette guerre». «Tous les endroits où le Hamas se déploie dans cette ville maléfique, tous les endroits où le Hamas se cache, où il opère, nous les réduirons à l’état de ruines», a-t-il juré. Quelques heures plus tard, après s’être entretenu avec ses ministres et ses chefs de la sécurité, Netanyahu a déclaré dans un message distinct qu’Israël «s’engageait dans une guerre longue et difficile» qui lui était «imposée par une attaque meurtrière du Hamas». La première phase de la guerre, a-t-il écrit sur X, consiste à «détruire la plupart des forces ennemies» qui se sont infiltrées en Israël. Israël a également entamé une offensive dans la Bande de Ghaza «qui se poursuivra sans hésitation et sans répit – jusqu’à ce que les objectifs soient atteints», a affirmé le Premier ministre israélien. De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a déclaré que tuer des civils sous couverture internationale constitue un «crime de guerre», mettant en garde contre tout mandat accordé à Israël pour assassiner le peuple palestinien, ajoutant que les réactions des pays occidentaux ignorent le nombre de victimes palestiniennes et les destructions causées par les bombardements israéliens dans leurs terres.  Dans un communiqué, le ministère palestinien des Affaires étrangères a averti contre l’octroi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’un mandat international lui permettant de commettre des massacres contre les Palestiniens au nom du «droit de légitime défense», indiquant que si cela se produisait, la communauté internationale serait complice de tels crimes.

« Clause 40 »

Hier, le cabinet militaro-politique israélien a adopté la «clause 40» de la Loi fondamentale du gouvernement, qui implique une transition vers un état de guerre, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien. «Le cabinet militaro-politique a approuvé l’état de guerre et, par conséquent, le début d’opérations militaires majeures. Ceci est conforme à l’article 40 de la Loi fondamentale du gouvernement», a-t-il déclaré dans un communiqué. Selon un communiqué du bureau du Premier ministre israélien, l’Etat sioniste a décidé de couper l’approvisionnement en électricité, en carburant et en produits alimentaires de la bande de Ghaza. Les médias hébreux s’en sont vivement pris au Premier ministre Netanyahu, lui amputant la totale responsabilité de la «défaillance sécuritaire». Le journal «Haaretz» a écrit dans son édito : «Le désastre qui a frappé Israël est la responsabilité d’une seule personne : Benjamin Netanyahu». Il a poursuivi : «Le Premier ministre, qui se targue de sa vaste expérience politique et de sa sagesse en matière de sécurité, n’a absolument pas réussi à identifier les dangers dans lesquels il conduisait consciemment Israël en formant le gouvernement et en nommant Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir à la tête du gouvernement dans des ministères-clés, tout en adoptant une politique étrangère qui ignore ouvertement l’existence et les droits des Palestiniens».

Combats sur plusieurs fronts

Le porte-parole de la brigades Ezzedine Al-Qassam, branche armée du Hamas, a affirmé hier que ses moudjahidine, dans le cadre de la bataille en cours du «Déluge d’Al-Aqsa», sont engagés dans des affrontements violents et continuent de se battre sur plusieurs fronts, «approfondissant les pertes et blessures» dans les rangs ennemis. «Le commandement d’Al-Qassam a pu, depuis hier soir [avant-hier], remplacer certaines forces de combat par d’autres forces et en envoyer d’autres. L’artillerie d’Al-Qassam fournit également un appui-feu avec des obus de mortier et des roquettes, la dernière opération était de soutenir les moudjahidine dans la colonie de Sderot». Il a appelé «notre peuple dans tous les territoires de la nation à s’engager dans cette bataille, que l’histoire immortalisera et que les générations s’en souviendront». Hier soir, les médias hébreux évoquaient 700 Israéliens tués par le Hamas, tandis que 2 autres ont été assassinés par un officier égyptien à Alexandrie. Hier toujours, les frappes aériennes de représailles de l’armée israélienne sur la bande de Ghaza se poursuivaient toujours depuis samedi soir, ciblant des bâtiments commerciaux et résidentiels, entraînant la mort d’environ 370 Palestiniens, dont 20 enfants. Les raids israéliens ont visé les maisons des dirigeants du Mouvement de la résistance palestinienne (Hamas) dans la bande de Ghaza, détruisant 10 bâtiments résidentiels, ainsi que le siège du gouvernement du mouvement situé à l’ouest de la bande.

 Hamid Mecheri

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