Insoumission et prédation
Par M. Mouloudj
«Si vous ne grandissez pas, vous mourrez. Si vous ne développez pas une entreprise, petit à petit elle périclite, puis s’effondre !», telle est la ligne de conduite de Pierre Castel, fondateur de Castel Afrique. Néanmoins, la devise de Castel ne résume pas la vraie stratégie de cette entreprise française en Afrique. Le patron de Castel Afrique a sciemment omis d’y ajouter d’autres «engagements» des plus sérieux du groupe français qui semble réussir ses affaires sur le continent africain. Ainsi, il faut rajouter l’insoumission, les passe-droits jusqu’à la prédation et le pillage. Cela est conforme, notamment à Castel Algérie, lequel groupe fait mine d’ignorer qu’il est soumis, comme toute autre entreprise étrangère, aux lois nationales. Pour Castel, l’entrée au début des années 2000 sur la scène économique algérienne avec les avantages et les privilèges dont il a bénéficiés doit se poursuivre. Castel s’était installé sous l’ancien régime connu par une gestion oligarchique de l’économie nationale. Castel est un produit d’un contexte politique complexe, fait principalement par le manque de l’intégrité des processus d’investissement et de gestion des entreprises. Castel en avait bénéficié et veut encore en bénéficier. Tous ces avantages ont fait que le groupe français spécialisé dans les boissons et les brasseries se comporte en «maître» des lieux. Prédation à la limite du pillage, le cas de Castel soulève des questions fondamentales sur la conformité et l’éthique des pratiques commerciales. Des accusations sur une évasion fiscale, sur le non-respect des normes de travail et d’autres violations réglementaires sont préoccupantes. Un tel comportement compromet non seulement la justice économique, mais également la confiance des consommateurs et des autres acteurs du marché. Les lois algériennes sont conçues pour garantir une concurrence loyale, protéger les travailleurs et veiller à ce que les entreprises contribuent à l’essor économique national. Lorsque des entreprises comme Castel semblent ignorer ces règles, cela crée un précédent dangereux et renforce l’idée que les grandes entreprises peuvent fonctionner en dehors des normes établies. Rappeler Castel à l’ordre est une action proactive pour corriger les écarts de conformité identifiés. Il était temps de mettre fin à cette insoumission !
M.M
L’économie algérienne débarrassée d’un virus dangereux
Il y a quelques jours, le groupe français Castel a vendu tous actifs en Algérie, au profit d’une multinationale britannique, Brasseries Internationales Holding (BIH).En 25 ans de présence en Algérie, le groupe français est parvenu à occuper une place prédominante sur le marché des boissons, notamment la bière qu’il produisait à travers deux sociétés. La première étant la société des Nouvelles Brasseries et la seconde étant «Algerian Bavaroise» dont le siège social se trouve à Rouiba.Avec l’acquisition de NCA Rouiba, qui appartenait à Slim Athmani, le groupe français a étendu sa domination et son influence sur le marché des boissons non alcoolisées.Mais, avant de dévorer la société familiale qui produit les jus de fruits Rouiba, le groupe Castel avait subrepticement tissé un deal avec Coca Cola en s’introduisant dans le capital, à hauteur du tiers, de sa filiale Skikda Bottling Company, une société qui réalise un chiffre d’affaires de 11 milliards DA, soit l’équivalent de 83 millions de dollars…Outre les boissons, le groupe français s’est lancé dans la production de l’emballage, toujours avec Coca Cola. Après la crise ukrainienne et la hausse vertigineuse des prix de l’énergie en Europe, les dirigeants de Castel ont longtemps fait les yeux doux à la famille Benhamadi de Bordj Bou Arréridj. En effet, le groupe Condor dispose d’une société de verre dotée d’un excellent gisement naturel de matière première. Ceci représentait une opportunité pour Castel afin de produire, à bas prix, la bouteille de verre en Algérie, en vue de l’exporter vers ses usines de bière et de vins en Europe. «Niet !», dira le groupe Condor. On ne vend pas l’usine Alver !Bien chouchouté du temp de la«issaba», notamment grâce à Abdeslem Bouchouareb, les responsables de Castel sont pratiquement tombés de l’arbre en 2019, lorsque M. Abdelmadjid Tebboune est élu président de la République. Plus de privilèges, plus de matière première de contrebande et surtout une obligation de respecter les lois du pays hôte. Castel a dû recevoir des gifles pour ne pas s’immiscer dans les relations algéro-espagnoles et encore plus pour ne pas réclamer la levée des sanctions de la Banque d’Algérie lorsqu’elle a interdit la domiciliation des marchandises qui transitent par les ports marocains.En août dernier, le groupe Castel a fini par céder tous ses actifs algériens au groupe britannique qui compte uniquement sur la valeur du travail et ne cherche aucun privilège supplémentaire. Toutes les procédures de cession ont été clôturées il y a quelques jours seulement, et voilà l’économie nationale qui se voit débarrassée d’un dangereux virus.
Yacine Merzougui
Castel El Djazair
Un hameçon invisible
Dans un contexte économique très favorable aux étrangers, le groupe Castel était en passe de compléter le puzzle de l’empire.La Société Castel El Djazair a été immatriculée le 27 mars 2023, en tant qu’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée, ce qui lui confère une flexibilité dans sa gestion tout en limitant la responsabilité de son propriétaire. Son siège a été choisi à Rouiba, dans un bien appartenant à NCA Rouiba.Dotée d’un capital de 1 million DA, Castel El Djazair est engagée dans plusieurs activités, notamment :
- Agence de publicité (Code Activité 605001)
- Bureau d’étude et de conseil en informatique (Code Activité 607001)
- Bureau d’études en organisation, études de marchés et sondages (Code Activité 607006)
- Conseil, assistance, évaluation et conception de programmes de formation (Code Activité 607030)
Il y a un mois, cette société a enregistré le changement du gérant non associé. Cette opération a été réalisée dans le cadre de la cession de tous les biens du groupe Castel au profit des nouveaux acquéreurs britanniques.
Pour l’heure,on ignore les motivations de la création de cette société de communication, mais tout semble converger vers la manipulation du marché dans le sens favorable aux affaires du groupe français.
Y.M.
Les marques qui tracent la route du succès en Afrique
Du vin au soda, en passant par la bière, Castel s’impose comme un leader incontournable en Afrique grâce à une stratégie d’expansion audacieuse et une offre diversifiée adaptée aux goûts locaux. Le groupe Castel, fondé en 1949 par Pierre Castel, est un acteur majeur dans le secteur des boissons, avec une présence significative en Afrique. Le groupe, devenu un empire de l’industrie des boissons, est particulièrement réputé pour ses marques de bière, de vin, de boissons gazeuses et d’eau. Cette diversité de produits témoigne de son empreinte indélébile sur le marché africain. Castel Afrique est largement reconnu pour ses marques de bières qui ont conquis le continent. Parmi les marques les plus emblématiques se trouvent Castel Beer, 33 Export, Beaufort, Pelican, Bavaroise et Schem’s. Bien que moins dominant en Afrique que dans d’autres régions, le Groupe Castel maintient une solide présence dans le secteur du vin. Le groupe propose des marques prestigieuses telles que Baron de Lestac, Malesan, et Sidi Brahim. Ces marques sont appréciées pour leur qualité et leur savoir-faire, reflet d’une longue tradition viticole française. Outre la bière, Castel Afrique se distingue également dans le secteur des boissons gazeuses. Le groupe est un important embouteilleur des marques Coca-Cola et Orangina en Afrique francophone. Cette collaboration renforce sa position sur le marché des sodas, complétant son portefeuille de produits. Bien que Castel ait vendu sa participation dans le secteur des eaux en 2008, il reste associé à des marques emblématiques telles que Marwa, Safia, et Vichy. Ce segment a constitué un pilier essentiel du groupe avant que Castel ne recentre ses activités sur les boissons alcoolisées et les produits de grande consommation. Aujourd’hui, Castel est un leader sur le marché des boissons en Afrique, générant plus de 80% de son chiffre d’affaires sur le continent. L’entreprise reste fidèle à ses valeurs fondamentales : écoute, pragmatisme, volontarisme, et efficacité. Avec une forte présence en Algérie à travers ses filiales telles que SNB et ALBAV, Castel emploie plus de 1000 personnes et continue de consolider sa position de leader dans le secteur des boissons en répondant aux attentes des consommateurs et en maintenant un volume de production élevé.Le groupe Castel, avec ses marques diversifiées et son empreinte significative en Afrique, illustre un succès durable dans l’industrie des boissons, soutenu par une vision stratégique et une adaptation constante aux marchés locaux.
SoniaH.
