Le génocide israélien contre les Palestiniens et l’hypocrisie du monde

Une Europe fractionnée, représailles sionistes, le procureur de la CPI sous enquête

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Ali Lahrouchi
Ali Lahrouchi

Par Ali Lahrouchi*
Depuis le début de l’opération militaire israélienne à Ghaza le 7 octobre 2023, plus de 14.500 enfants palestiniens ont perdu la vie, selon l’Unicef et d’autres organisations des Nations unies. De plus, environ 23.000 enfants ont été blessés, et des milliers d’autres sont portés disparus ou pourraient être coincéssous les décombres. La situation est particulièrement désastreuse : de nombreux enfants souffrent de malnutrition sévère et n’ont pas accès aux soins médicaux.
L’Unicef rapporte que certains enfants sont tellement affaiblis qu’ils ne peuvent même plus pleurer. La crise humanitaire continue de s’aggraver, avec une grave pénurie de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux, ce qui réduit encore les chances de survie des enfants.
Selon les données de la Commission des affaires des prisonniers et de l’Association des prisonniers palestiniens, début mars 2025, plus de 9.500 Palestiniens étaient détenus dans des prisons israéliennes, des centres de détention et des camps militaires. Ce nombre comprend : plus de 350 enfants, au moins 21 femmes et 3.405 personnes en détention administrative (sans inculpation ni procès), ainsi que 1.555 prisonniers de Ghaza détenus en vertu de la loi israélienne sur les « combattants illégaux ».
Augmentation du nombre de détenus Avant l’escalade du conflit en octobre 2023, environ 5.250 Palestiniens étaient en détention israélienne, dont 40 femmes, 170 enfants et environ 1.320 prisonniers administratifs. L’augmentation du nombre de détenus est principalement due aux campagnes d’arrestation intensifiées en Cisjordanie et à Ghaza depuis le début du conflit.
Il est important de noter que ces chiffres sont susceptibles de changer quotidiennement en raison des arrestations et détentions continues. De plus, il existe une transparence limitée sur le sort de nombreux détenus, en particulier ceux arrêtés à Ghaza et qui pourraient être détenus dans des installations militaires sans enregistrement formel ni accès à une assistance juridique.
La Cour internationale de justice (CIJ) a imposé des mesures provisoires à l’entité sioniste le 26 janvier 2024 dans l’affaire intentée par l’Afrique du Sud pour des violations présumées de la Convention sur le génocide à Ghaza. Bien que la Cour n’ait pas rendu de jugement définitif sur la question de savoir si l’entité sioniste commet un génocide, elle a estimé que les accusations étaient suffisamment graves pour obliger l’entité sioniste à prendre immédiatement des mesures pour protéger la population palestinienne. La Cour a, notamment, ordonné à l’entité sioniste de : prendre toutes les mesures possibles pour prévenir le génocide ; empêcher les appels au génocide ; permettre une aide humanitaire suffisante à Ghaza ; rendre compte des mesures prises dans un délai d’un mois.
Bien que la CIJ n’ait pas imposé un cessez-le-feu explicite, les mesures ordonnées sont telles que l’entité sioniste devrait considérablement adapter ses opérations militaires pour s’y conformer. Sans une réduction substantielle de la violence, la conformité à ces mesures semble difficilement réalisable.
L’entité sioniste a fermement rejeté les accusations de génocide, les qualifiant de « juridiquement et factuellement infondées » et de « moralement répréhensibles ». Le Gouvernement israélien a souligné que ses actions militaires visent à se défendre contre le Hamas et non à nuire à la population palestinienne. L’affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ) est toujours en cours, et un jugement définitif sur la question de savoir si l’entité sioniste est coupable de génocide pourrait prendre des années. En attendant, la Cour continue de surveiller la situation et peut imposer des mesures supplémentaires si nécessaire. La communauté internationale, y compris les Pays-Bas, suit de près les développements et insiste sur le respect du droit international.

La cohésion de l’UE en matière de droit international et de justice sous pression L’Union européenne (UE) est divisée sur l’exécution du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l’ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes de guerre à Ghaza. Alors que certains pays ont exprimé leur volonté d’exécuter le mandat, d’autres sont réticents ou refusent de le faire, mettant ainsi la cohésion de l’UE en matière de droit international et de justice sous pression. Plusieurs États membres de l’UE ont indiqué qu’ils respecteraient et exécuteraient le mandat d’arrêt de la CPI.
Le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Caspar Veldkamp, a confirmé que les Pays-Bas arrêteraient Netanyahu s’il visite le pays, conformément aux obligations en vertu de la CPI. Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a déclaré que la Belgique assumerait ses responsabilités et exécuterait le mandat d’arrêt. Le Premier ministre d’Irlande, Simon Harris, a confirmé que la police irlandaise arrêterait Netanyahu s’il arrivait en Irlande. Les pays comme Espagne, Slovénie et Lituanie ont exprimé leur soutien à la CPI et ont indiqué qu’ils exécuteraient le mandat d’arrêt. Bien que le Gouvernement autrichien ait qualifié le mandat d’arrêt de « incompréhensible » et « absurde », il a reconnu qu’en tant que partie à la CPI, l’Autriche est obligée d’exécuter le mandat. La Suède et le Danemark, quant à eux, ont exprimé leur soutien au travail de la CPI, mais n’ont pas confirmé explicitement s’ils arrêteraient Netanyahu lors d’une visite.
Reconsidérer les relations entité sioniste-UE
Certains États membres de l’UE ont réagi avec prudence ou se sont opposés au mandat d’arrêt. Bien que la France soutienne la CPI, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que le mandat d’arrêt est une question « juridiquement complexe » et n’a pas précisé s’il serait exécuté. L’Allemagne reconnaît ses obligations en vertu de la CPI, un porte-parole du Gouvernement a indiqué qu’il serait « difficile d’imaginer » que l’Allemagne arrête Netanyahu. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré que l’Italie évaluerait le mandat d’arrêt avec ses alliés et a souligné que la CPI doit jouer un rôle juridique et non politique. Le Premier ministre Viktor Orbán a rejeté le mandat d’arrêt comme « brutal » et « cynique » et a invité Netanyahu à visiter la Hongrie, indiquant ainsi qu’il ne l’exécuterait pas.
Josep Borrell, l’ex-haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré que le mandat d’arrêt de la CPI est une décision contraignante que tous les États membres de l’UE doivent respecter et exécuter.
La relation entre l’Union européenne (UE) et l’entité sioniste est historiquement solide, notamment dans les domaines du commerce, de la recherche et de la diplomatie. Cependant, les récentes actions militaires de l’entité sioniste à Ghaza ont entraîné des tensions croissantes et des appels au sein de l’UE pour reconsidérer cette relation.
Depuis 2000, l’UE et l’entité sioniste sont liés par l’Accord d’association UE-entité sioniste, qui régit le commerce et la coopération politique. En 2022, l’UE représentait près de 30% du commerce total de l’entité sioniste en biens, faisant d’elle l’un de ses principaux partenaires commerciaux. De plus, l’entité sioniste reçoit des fonds de recherche européens importants, dont plus de 238 millions d’euros depuis octobre 2023 via le programme Horizon.
Crise humanitaire et actes de génocide
La campagne militaire israélienne à Ghaza, lancée après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, a entraîné une grave crise humanitaire et des actes de génocide. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, plus de 53.000 personnes ont été tuées, principalement des civils. L’Onu avertit que sans aide humanitaire immédiate, jusqu’à 14.000 nourrissons pourraient mourir dans les 48 heures.
Cette situation a conduit à une critique croissante au sein de l’UE. Des pays comme les Pays-Bas et l’Irlande plaident pour une révision ou une suspension de l’Accord d’association, invoquant de possibles violations des droits de l’Homme par l’entité sioniste. La cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, a indiqué que la situation est « insoutenable » et que l’UE « doit en faire plus ». Une révision de l’Accord
d’association pourrait être envisagée, ainsi qu’une cessation des livraisons d’armements. Au sein de l’UE, un débat est en cours sur la suspension ou non de l’Accord d’association avec l’entité sioniste, principalement en raison de préoccupations concernant les violations des droits de l’Homme à Ghaza.
L’article 2 de l’accord stipule que la coopération repose sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques.
Certains États membres de l’UE, dont les Pays-Bas, ont suspendu leurs exportations d’armements vers l’entité sioniste en raison de craintes que ces armes puissent être utilisées pour violer le droit
international humanitaire.
Il n’y a pas de consensus au sein de l’UE sur la manière de traiter l’entité sioniste. Tandis que certains pays plaident pour des mesures plus strictes, d’autres sont plus réservés, ce qui entraîne une division et affaiblit la position commune. L’UE reste le principal donateur d’aide humanitaire aux territoires palestiniens, avec plus de 450 millions d’euros d’aide depuis 2023. De plus, certains États membres de
l’UE, comme l’Irlande et l’Espagne, envisagent de reconnaître la Palestine en tant qu’État indépendant.
Les Pays-Bas ont durci leur position concernant l’Accord d’association UE-entité sioniste. En mai 2024, le ministre des Affaires étrangères par intérim, Hanke Bruins Slot, a annoncé que les Pays-Bas remettraient en question le traité d’association avec l’entité sioniste au sein de l’UE. Cette décision a été prise en raison du manque de soins de l’entité sioniste pour les besoins fondamentaux tels que l’eau, la
nourriture et l’hébergement des réfugiés palestiniens à Rafah. Le ministre a souligné que cette décision découle du manque d’autres moyens efficaces pour exercer une pression sur l’entité sioniste. D’autres États membres de l’UE ont pris des mesures. En février 2024, l’Irlande et l’Espagne ont demandé formellement à la Commission européenne de réviser et de suspendre l’accord d’association avec l’entité sioniste, invoquant des violations des droits de l’Homme par l’entité sioniste. Cet appel a été soutenu par plus de 250 parlementaires de 17 pays de l’UE, qui ont insisté en janvier 2025 pour la suspension de l’accord en raison des violations alléguées de l’article 2, la clause des droits de l’Homme du traité.
Le procureur de la CPI, Karim Khan, sous enquête Malgré ces appels, la majorité des États membres de l’UE n’ont pas encore trouvé de consensus sur la suspension de l’accord d’association avec l’entité sioniste. En novembre 2024, une proposition du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, de geler le dialogue politique avec l’entité sioniste a été rejetée par la plupart des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’UE. Ils ont préféré maintenir les relations diplomatiques et politiques avec l’entité sioniste, malgré des préoccupations sérieuses concernant de possibles violations du droit international humanitaire à Ghaza.
La situation reste complexe, avec des divisions au sein de l’UE sur la manière d’aborder l’entité sioniste.
Tandis que certains pays et parlementaires appellent à des mesures plus strictes, d’autres choisissent de maintenir les relations existantes et le dialogue.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, qui a émis le mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l’ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, s’est retiré de ses fonctions en raison d’une enquête en cours sur des accusations de mauvaise conduite sexuelle.
Une ancienne collaboratrice l’accuse d’agression sexuelle et d’intimidation lors de missions internationales et à La Haye. Khan nie toutes les accusations. L’enquête est menée par le Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (UN OIOS) et est en phase finale. Pendant son absence, des procureurs adjoints prennent la direction de la CPI. Cette situation survient à un moment de pression
politique accrue sur la CPI, notamment après l’émission de mandats d’arrêt contre des responsables israéliens. Les États-Unis ont imposé des sanctions à Khan et à d’autres fonctionnaires de la CPI, ce qui a entravé le fonctionnement de la cour.
La coïncidence entre les accusations contre Khan et les mandats d’arrêt contre des responsables israéliens a suscité des spéculations sur des motifs politiques possibles. Néanmoins, la CPI souligne que l’enquête sur Khan est menée de manière indépendante et que les poursuites contre les responsables israéliens se poursuivent sous la direction des procureurs adjoints.
Les Pays-Bas ont reçu un soutien suffisant pour leur proposition d’une enquête de l’Union européenne sur les violations du droit humanitaire par l’entité sioniste. La cheffe de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, a décidé de mener une enquête. Il s’agit d’un « signal » de l’Union européenne à l’entité sioniste. Malgré cela, l’État néerlandais ne prend pas suffisamment de mesures face à la situation à Ghaza et ne respecte, donc, pas la convention de 1948 sur le génocide. D’éminents professeurs, avocats et historiens l’ont déclaré à RTL News. La Convention sur le génocide stipule que les pays ont l’obligation de prévenir et de punir le génocide. Selon les experts, les Pays-Bas et de nombreux autres pays ne respectent pas actuellement cette obligation d’efforts.
Représailles de l’entité sioniste à l’encontre de la CPI
Les questions qui demeurent sont les suivantes : pourquoi ces accusations contre Karim Khan émergent- elles maintenant et non auparavant ? Ne s’agit-il pas là de représailles de l’entité sioniste à son encontre ? N’est-ce pas un complot et des accusations manipulées ? L’entité sioniste a-t-elle une influence mondiale si étendue, sans que personne ne peut l’arrêter ? Est-ce que Adolf Hitler n’était-il pas opposé à l’injustice ? » Comment pouvons-nous faire confiance et croire à l’histoire du passé si l’histoire du présent
est falsifiée et manipulée sous nos yeux aujourd’hui ?
*Journaliste, analyste politique