Le Général Salah Chakbaoui: « La résistance palestinienne s’est beaucoup inspiré de la Révolution algérienne »

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Lors de son intervention à la chaine de télévision d’Essalem TV, le leader palestinien, homme politique, fidaï à 18 ans sur le front de guerre en Palestine, intellectuel et analyste, Salah Chakbaoui est un homme trempé, tout acquis à la cause palestinienne et à l’Algérie, qui, dit-il, « m’a donné plus que ce que la Palestine m’a donné ».

Après avoir longuement encensé la Révolution algérienne, « la meilleure, martèle-t-il, des révolutions internationales depuis 1789 », puisque, précise-t-il, « aucune n’a pu attendre les objectifs aussi nobles et aussi générales », Chakbaoui fait le parallèle avec l’intifada.

« L’intifada palestinienne s’est beaucoup inspiré de la Révolution algérienne : dans ses schémas, ses modus operandi, ses objectifs, ses crédos et mêmes sa littérature, avec « la Révolution pour le peuple et par le peuple », avec « soit la victoire soit la mort », et autres mots d’ordre.

« Abou Ammar venait souvent en Algérie, et parfois, il lui fallait 4 moyens de locomotion pour y parvenir ; et malgré la fatigue, il venait souvent à Alger-centre pour observer les constructions, les bâtiments et les places publiques, et disait que « si la France avait construit tout cela c’était pour y demeurer longtemps, mais finalement, elle a été contrainte à lever le drapeau et à quitter l’Algérie ». Abou Ammar aimait se rappeler tout cela pour se convaincre un peu plus que l’entité sioniste quittera un jour la Palestine, immanquablement.

« La collecte de l’information, la culture de la discrétion, voire du secret, la planification et l’effet surprise ont été des outils algériens utilisés par les fidaï de l’intifada, de même que la guérilla urbaine et les stratégies de guerre en milieu urbain. Beaucoup de choses en commun entre le FLN et les groupes palestiniens.

Pour Chakbaoui, toute cause qui possède ses outils, ses stratégies et ses hommes est destinée à réussir. De ce fait, l’indépendance de la Palestine peut être retardée mais jamais annihilée. « Il a fallu une vingtaine d’années à Sinwar pour réussir le 7 octobre : vingt ans dans les geôles israéliennes, un long apprentissage de l’hébreux, une stratégie appliquée pour marquer les esprits. Le temps, comme durant la guerre de Libération, a été mis à contribution pour mener un projet à terme.

« Aujourd’hui, l’Algérie est libre, la Palestine le sera, car rien ne peut faire changer le cours d’un peuple en marche vers la décolonisation. L’Algérie a été, est et sera toujours l’appui principal des Palestiniens. Je suis venu tout jeune en Algérie, j’ai décroché deux doctorats en Algérie, je suis établi en Algérie, je porte l’Algérie dans mon cœur, je souffre des souffrances de ma partie, mais qui peut me dire comment dissocier ces deux amours-patries de mon cœur ? »

Propos recueillis par Benachour Amira