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vendredi, février 14, 2025

Le chef de la diplomatie saoudienne reçu par le président Tebboune Ligue arabe : Riyad courtise Alger

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier, le ministre des Affaires étrangères du Royaume d’Arabie Saoudite, l’émir Fayçal bin Farhan Al Saud, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. A l’issue de l’entretien qu’il a eu avec le président Tebboune, le chef de la diplomatie saoudienne a souligné que cette visite entre dans le cadre «de la concertation entre les deux pays sur tous les sujets». Il a évoqué également le rôle de l’Algérie en tant que présidente de la Ligue arabe. «Le président Tebboune a démontré la volonté de l’Algérie à aller de l’avant sur tous les sujets», a dit l’émir Fayçal bin Farhan Al Saud, ajoutant que cette rencontre avec le président Tebboune a permis aussi d’évaluer le volume des échanges commerciaux entre les deux pays et la volonté de consolider cette relation bilatérale. «Nous allons poursuivre les efforts pour renforcer ce lien entre nos deux pays», a-t-il encore ajouté, estimant que cette relation «basée sur la concertation permanente» est aussi «bénéfique pour toute la région». Au-delà de cette déclaration «protocolaire» de la part du ministre saoudien qui vient quelques jours seulement après celle du président du Conseil consultatif du même royaume, il y a lieu de rappeler que Riyad ne souhaite surtout pas une réunion de la Ligue arabe «sans tous les pays». Ce ballet diplomatique saoudien à Alger ne vise qu’à convaincre l’Algérie d’y participer, mais aussi à «attirer dans son giron» d’autres pays, surtout que l’Algérie est le seul pays qui s’est battu pour le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Même si, faut-il le rappeler, la Syrie a été informée par les Emirats arabes unis de son inévitable retour au sein de la Ligue arabe. Cela dit, il est important pour Riyad d’associer l’Algérie à ses «préparatifs», lorsque l’on sait que le mois dernier, l’Arabie Saoudite a convié plusieurs pays, notamment les voisins immédiats de la Syrie, à des pourparlers, mais a refusé d’associer l’Algérie, pourtant initiatrice du projet de retour de la Syrie. Alger n’a pas contesté officiellement la décision, tant l’objectif n’était pas l’exclusion de l’Algérie de la décision arabe, mais compris comme «agissements» de Riyad pour «monopoliser» la décision au sein de la Ligue arabe. Toutefois, il est utile de rappeler la position de principe de l’Algérie vis-à-vis d’Israël et le refus de «renégocier» un quelconque nouveau positionnement sur l’affaire palestinienne. Jusqu’à présent, l’Algérie reste le seul pays qui en a fait une question de principe. Plusieurs autres pays arabes ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste. La position de principe de l’Algérie bloque tout compromis sur la question palestinienne au sein de la Ligue arabe. D’où le refus du Maroc de signer le communiqué de la rencontre tenue au Caire, saluant les efforts de l’Algérie pour faire revenir la Syrie au sein de la Ligue. Ce qui s’apparente à des tirs croisés contre l’Algérie de la part de pays membres de la Ligue arabe confirme, si besoin est, la solidité des positions algériennes, surtout qu’Alger a refusé toute immixtion dans le conflit qui l’oppose au Maroc. A rappeler dans ce sens que l’Arabie Saoudite a déjà fait des tentatives pour «régler» le conflit, mais le royaume chérifien n’a jamais respecté ses engagements.      

R.N.

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