L’équipe de campagne à l’Ouest du pays du candidat indépendant à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain, M. Abdelmadjid Tebboune n’a pas fait, hier, dans la dentelle, à l’occasion d’un meeting populaire. Le stade multisports Miloud Hadefi de Bir El Djir, dans la wilaya d’Oran, a accueilli près d’une dizaine de milliers de personnes venues soutenir la candidature du président sortant. Une fois à la tribune, le candidat Abdelmadjid Tebboune a d’emblée engagé son discours sur les réalisations qu’il compte engager «si le peuple me renouvelle sa confiance», dira-t-il. Cette fois-ci, le président-candidat n’a pas évoqué, ou presque, son bilan du premier quinquennat. Il a choisi d’axer son intervention sur les projections futures. Ainsi, hormis un bref et succinct rappel sur la situation du pays avant son élection, Abdelmadjid Tebboune a évoqué plusieurs aspects, notamment économiques. Il a pris l’engagement de créer pas moins de 450000 postes d’emploi durant le prochain mandat, précisant que plus de 8300 projets ont été proposés par des investisseurs nationaux et étrangers. Il a souligné que le prochain mandat «sera celui de l’économie», avec l’entame, a-t-il dit, «de la seconde phase de son programme».
Priorité aux jeunes
Le discours d’hier du président-candidat était destiné principalement à la jeunesse. Rappelant qu’il a «réussi» à placer 34% d’élus jeunes à la chambre basse du Parlement, il a souligné que les «jeunes sont la priorité des hautes autorités». «J’avais promis de promouvoir nos jeunes dans les responsabilités politiques, et j’estime que j’ai tenu ma promesse», a-t-il dit. «L’Algérie ne laissera pas sa jeunesse sans soutien et sans appuis. Nous sommes engagés à les aider», a-t-il dit, annonçant que durant son prochain quinquennat, avec les aides et les facilités accordées par l’Etat aux jeunes, «l’Algérie aura quelque
300000 jeunes entrepreneurs». Sur la même lancée, il a souligné que durant le premier mandat, pas moins de 500000 jeunes ont été recrutés ou confirmés dans leurs postes de travail, notamment les enseignants et les médecins. Le président-candidat a précisé que d’autres ont été recrutés dans le domaine économique ou celui des services. Toujours concernant les jeunes, il a annoncé une revalorisation de l’allocation chômage, dont bénéficient 2 millions de jeunes, et ce, parallèlement à la création d’emplois. Il a également évoqué la hausse prochaine de la bourse des étudiants, des pensions de retraite et les allocations pour handicapés et personnes à besoins spécifiques. «Tous les Algériens, sans exception, ont le droit à leur part des richesses de notre pays», a dit l’hôte d’El Bahia, dont le discours a été souvent entrecoupé par des youyous et des slogans de soutien, tels «Tebboune président !», «Aâmmi Tebboune, rana maâk !», (Tonton Tebboune, on est avec toi). «Toutes ces hausses auront lieu en 2025 si vous décidez de me renouveler votre confiance pour briguer un autre mandat», a-t-il tenu à préciser. Il a indiqué, par ailleurs, que l’Etat s’emploie à réduire l’inflation qu’il compte ramener à moins de 6% afin de renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, avec, en prime, une nouvelle hausse des salaires. Il a également estimé qu’il est temps de revoir à la hausse la valeur du dinar, annonçant quelque 400 milliards de dollars de BIP d’ici 2027. Concernant le logement, il a annoncé la réalisation de 2 millions d’unités durant le prochain mandat et pas moins de 600000 aides à l’habitat rural. «D’ici 2025, il n’y aura plus de zone d’ombre dans le pays», s’est-il engagé, rappelant le maintien du projet du train Alger-Tamanrasset, avant de déclarer que «l’Algérien est fier de son pays et il le sera toujours».
Sécurité alimentaire, hydrique et sanitaire
Toujours concernant le volet économique, le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’il s’est engagé pour son second mandat à parachever à la fois les réformes engagées, mais aussi à finaliser les projets entamés. Ainsi, il a souligné qu’il compte, s’il est réélu, mettre fin à l’importation du blé dur. «Au plus tard, au second semestre de 2026, l’Algérie n’importera plus le blé dur. En 2027, on n’importera plus de maïs et encore moins de l’orge», a-t-il dit sous un tonnerre d’applaudissements de la salle dont les youyous résonnaient jusqu’à l’extérieur, où des centaines de personnes suivaient l’intervention du candidat sur des écrans géants placés à l’occasion. «L’Algérie a les capacités de produire ce qu’elle doit consommer», a-t-il indiqué, ajoutant qu’il suffit juste «de savoir investir et planifier». «Notre huile de table et notre sucre seront algériens dans peu de temps», a-t-il encore annoncé, ajoutant que pour son second mandat, «je m’engage devant vous à réduire les prix des viandes». Plus explicite, il a indiqué que la hausse des prix est provoquée par celle des aliments de bétail. «Nous allons atteindre notre autosuffisance en la matière», a-t-il promis, rappelant, par ailleurs, que l’Algérie s’est engagée avec les Qataris et les Italiens dans deux mégas-projets agricoles au Sud du pays. «Nous allons irriguer 3 millions d’hectares durant les prochaines 5 années», a-t-il encore annoncé. Abordant la situation hydrique, il a rappelé que le pays dispose de 87 barrages, qu’il a qualifiés «d’insuffisants» comptetenu de la demande. Pour mieux répondre à cette même demande, il a souligné que les projets d’usines de dessalement d’eau de mer «restent l’unique solution pour mettre fin au stress hydrique que vivent plusieurs régions du pays». «Les wilayas de l’Ouest sont les plus touchées par la sécheresse et l’Etat a engagé des projets pour y faire face», a-t-il dit, annonçant que la station de dessalement d’eau de mer Cap Blanc d’Oran sera réceptionnée très bientôt. «Elle viendra en appui à 6 autres stations réalisées dans d’autres wilayas du littoral», a-t-il précisé à ce sujet. Concernant le secteur de la santé, le président candidat a annoncé de nouvelles constructions d’hôpitaux et d’unités de soins et le renforcement du système sanitaire national.
Soutien à Ghaza et au Sahara occidental
Abordant la cause palestinienne, l’hôte d’El Bahia a souligné que l’Algérie est «engagée» aux côtés de la Palestine et ne compte pas se dérober à ses responsabilités. «Tant que l’Algérie est debout, la Palestine ne tombera jamais», a-t-il déclaré, précisant que «l’Algérie ne baissera pas les bras jusqu’à ce que tous les pays siégeant à l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien». Il a également plaidé pour le jugement des criminels de guerre contre Ghaza. Concernant le Sahara occidental, le candidat Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé le soutien indéfectible de l’Algérie au peuple sahraoui jusqu’à son indépendance. «Ceux qui s’agitent et tentent même de tricher avec l’histoire n’auront jamais gain de cause devant notre engagement à défendre le droit des Sahraouis à la liberté», a-t-il dit.
M. M.