Pour son premier meeting de campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre prochain, le candidat Abdelmadjid Tebboune s’est rendu, hier, dans la ville de Constantine, où 18 wilayas de l’Est du pays se sont réunies pour réaffirmer leur soutien au président candidat. La salle Le Zénith de la ville des Ponts ne semblait pas contenir la foule nombreuse venue apporter son soutien à la candidature du président sortant. «Constantine est la fille de l’Histoire», a dit le candidat Abdelmadjid Tebboune à l’entame de son discours, plusieurs fois entrecoupé par des applaudissements et des interventions de l’assistance qui le reprenait à chaque déclaration. Il a rendu hommage aux illustres hommes de la ville tels que Bachir El Ibrahimi, Kateb Yacine et Malek Haddad… Abordant le motif de cette rencontre, le président-candidat a souligné que l’Algérie «ne laissera aucun Algérien en rade». «Nous sommes engagés à poursuivre l’œuvre de développement enclenché depuis 2019», a-t-il insisté avant de faire un état des lieux du pays avant son élection pour un premier mandat présidentiel. «Comme vous le savez tous, le pays était au bord du gouffre, et n’était l’engagement des Algériens et de l’Armée nationale populaire, l’Etat algérien serait à genoux». Les rappels faits par l’hôte de Constantine concernent principalement «une gestion chaotique» des affaires de l’Etat, «gangrené, a-t-il dit, par la corruption, les passe-droits et l’injustice».
«Un premier quinquennat difficile»
«Je reviens encore fois devant vous pour solliciter vos suffrages, car je suis convaincu qu’ensemble, nous pourrons poursuivre la marche que nous avions entamée il ya 5 ans», a dit le candidat Abdelmadjid Tebboune, rappelant que le premier quinquennat «était très difficile». «Les institutions de l’Etat étaient telles qu’elles n’avaient presque aucun pouvoir», a-t-il indiqué, ajoutant que la mission de «redresser» les institutions de l’Etat et la reprise de la décision par les autorités publiques a été «stoppée net» par «la pandémie deCovid-19». «Nous ne sommes pas les seules victimes de cette pandémie, mais nous avons fait notre devoir», a-t-il dit, estimant que «l’Etat a fait son possible pour préserver des vies avec la fabrication du vaccin et la prise en charge des malades, et ce, malgré les coups et les sabotages». Le président-candidat a ajouté que la reprise en main par l’Etat de la décision politique n’était pas du goût «de ceux qui voulaient casser le pays». «Ils ont essayé de mettre les bâtons dans les roues», a-t-il précisé, mais c’était sans compter, a-t-il souligné, «sur la sincérité de notre engagement et le soutien de tous les Algériens à notre démarche». «Les ennemis du pays ont mis le feu dans plusieurs régions pour saborder notre démarche», a-t-il encore accusé, rappelant qu’avant son élection, «des Algériennes et des Algériens étaient menacés même dans leurs salaires». Toujours à propos du bilan de son premier mandat, Abdelmadjid Tebboune a expliqué qu’au-delà, les «souhaits» de voir l’Algérie s’endetter auprès d’institutions financières mondiales était presque un vœu émis par plus d’un. «Nous avons décidé de réduire les importations qui servaient auparavant à transférer illégalement des devises grâce à la surfacturation pour éviter tout endettement extérieur au pays», a-t-il dit, estimant que cette «mesure» a pu «sauver le pays» et partant «sa décision politique et économique», et aussi «a permis la valorisation du produit national». «Les attaques étaient multiples et simultanées», a-t-il encore rappelé, indiquant que «les pénuries provoquées, les blocages, les atteintes répétées au moral des citoyens, la haine nourrie par des discours malveillants et d’autres défaitistes ont été notre lot durant le premier mandat, mais grâce à vous, nous avons fait face et nous avons faussé les calculs de leurs auteurs», a encore souligné le candidat Tebboune, sous les applaudissements de l’assistance, dont les appels à «rempiler» pour un second mandat résonnaient dans toute la salle du Zénith.
Une bonne santé financière
Le candidat Abdelmadjid Tebboune a fait le choix de défendre son bilan pour se projeter dans le prochain quinquennat. «J’ai pris des engagements écrits et j’estime que j’ai tenu parole», a-t-il dit, considérant que la suppression de l’IRG pour les faibles salaires, la revalorisation des pensions et des salaires, les allocations chômage…, sont une partie de nos engagements que nous allons consolider si les citoyennes et les citoyens nous renouvellent leur confiance». «Notre pays va bien et nous avons toutes les potentialités pour aller de l’avant et construire davantage notre économie», a dit M. Tebboune, estimant qu’il suffit juste «rationaliser la gestion et de lutter sans relâche contre la corruption», rappelant que durant les années «de prolifération» de la corruption «le baril de pétrole était à 140 dollars», mais «le pays était menacé dans son existence». «La lutte contre la corruption nous a permis de récupérer 51 usines, un hôtel à Madrid et la justice algérienne a émis quelque 755 commissions rogatoires internationales concernant des comptes dans des banques étrangères».
«Un mandat exclusivement économique»
Le prochain quinquennat du candidat Abdelmadjid Tebboune si ce dernier venait à être élu, sera dédié à l’économie. C’est l’un de ses engagements qu’il a énoncé, hier, depuis Constantine. «Le prochain mandat, si je serai toujours président, sera exclusivement économique», a-t-il annoncé, ajoutant que «le pays a réglé ses problèmes et nous allons nous consacrer au volet économique, surtout que nous avons enregistré des performances économiques saluées par tous». «Nous sommes sur la bonne voie et l’Algérie est considérée comme l’une des économies les plus performantes en Afrique», a-t-il dit, estimant que «les prochaines années seront celles de la récolte». «L’essor économique que nous voulons est d’abord celui de tous les citoyens», a encore dit le président-candidat, ajoutant que l’Etat s’emploie d’ores et déjà «à revaloriser le dinar», mais aussi à poursuivre «la lutte contre la spéculation et l’inflation pour renforcer le pouvoir d’achat des citoyens». «Nous avons 113 milliards de dollars de réserves de change», a-t-il annoncé, prévoyant «une hausse importante d’ici la fin de l’année». Sur un autre volet, le candidat Abdelmadjid Tebboune a annoncé que le train Alger-Tamanrasset est maintenu, et que le maillage ferroviaire décidé «est une réalité», surtout avec «le projet de Gara Djebilet» dont «les minerais arriveront d’ici 2026 à Annaba et Oran». «Nous n’allons pas nous focaliser uniquement sur le pétrole et le gaz, le pays a des ressources que nous comptons exploiter», a-t-il insisté, rappelant que plusieurs projets dans le zinc, le phosphate… ont été engagés. Concernant les wilayas de l’Est, le président-candidat a annoncé le maintien de la réalisation du CHU de Constantine, ajoutant que dans le secteur du logement, l’Etat «est engagé à construire 2 millions d’unités lors du prochain mandat, avec, comme priorité, le logement social et rural». «Nos martyrs ont voulu un Etat démocratique et social, et nous sommes disposés à maintenir ce caractère et à le renforcer», a-t-il dit, annonçant «la révision des codes communal et de la wilaya et un nouveau découpage administratif et territorial lors du quinquennat 2024-2029 afin de renforcer les prérogatives des élus locaux». Il a promis de revenir en visite officielle dans la wilaya de Constantine s’il sera élu le 7 septembre prochain. A propos de la situation en Palestine, le candidat a rappelé l’engagement «sans faille» de l’Algérie aux côtés des Palestiniens et également aux côtés des Sahraouis, estimant qu’il est du devoir de l’Algérie de défendre ces deux justes causes. «Défendre ces deux causes est un devoir moral pour l’Algérie», d’où son engagement «à soutenir les Palestiniens et les Sahraouis», a-t-il dit, dénonçant, au passage, les «obstacles» qui font que les aides de l’Algérie n’arrivent toujours pas aux territoires palestiniens.
M. M.