L’avenir de Charfi en suspens

Elections législatives et locales en 2025

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A quelque mois des élections générales (législatives et locales), le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, est sous le feu des critiques. Après la défaillance de la plateforme informatique de l’institution en plein traitement des PV lors de l’élection présidentielle, tout le monde doute aujourd’hui de la bonne gestion des préparatifs des prochaines élections générales qui devront en principe se dérouler durant le premier trimestre de l’année 2025. A commencer par l’ensemble des partis politiques sans exception qui vont certainement récuser sa présence à la tête de cette autorité. Décrié et vilipendé lors de l’élection présidentielle du 7 septembre dernier par les trois candidats suite à la gestion catastrophique du scrutin, le président de cette autorité, Mohamed Charfi, qui se trouve au cœur d’une polémique, a cristallisé toutes les critiques, ne devrait pas poursuivre sa mission. L’ANIE a été critiquée pour avoir donné un taux moyen de participation, calculé en faisant la moyenne des taux des 58 wilayas alors que le taux de participation correspond normalement au nombre de votants divisé par le nombre d’inscrits. Le président de cette autorité, dont le mandat arrive à terme en 2025, est plus que jamais sur la sellette. Pour l’instant, son sort est lié à celui du déroulement des élections législatives et locales de 2025. Va-t-il pour autant continuer sa mission, lui qui a annoncé lors d’une émission diffusée sur la télévision publique qu’un plan de développement stratégique de l’ANIE 2022-2024 a été élaboré pour moderniser la gestion du processus électoral et l’adapter aux développements technologiques ?M. Charfi a souligné que le plan de développement stratégique de l’ANIE 2022-2024 «a été élaboré en vue de moderniser la gestion du processus électoral et l’adapter aux développements technologiques, en tirant profit des avantages qu’offrent ces derniers et à travers la formation du potentiel humain afin de garantir l’intégrité et la transparence des échéances électorales». Il a, en outre, assuré que le suivi des formulaires retirés se faisait grâce à un numéro de série et un code QR, rappelant que l’ANIE était habilitée à notifier à la justice tout dépassement, lui permettant ainsi de prendre les décisions juridiques nécessaires. Dans le cadre de la numérisation du processus électoral, le même responsable a affirmé que «tout électeur peut plébisciter le candidat de son choix dans n’importe quelle wilaya sans condition de résidence». Reste à savoir si les hautes autorités du pays vont devoir compter sur lui pour achever cette réforme et présider cette autorité lors des prochains scrutins. Créée en septembre 2019, après le report de la présidentielle dans la foulée du hirak qui a eu raison de l’ancien régime, le mandat des membres de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) devrait s’achever en 2025.

S.F.