Rect’angle
Par : Mohamed Mouloudj
Il existe des moments où l’attente devient plus qu’une simple suspension du temps. Elle devient un souffle, une force vive, un espoir tenace qui traverse les âmes. Cet espoir est celui d’un changement nécessaire, d’un avenir plus juste, où les promesses sociales, économiques et politiques se concrétisent enfin. C’est une attente légitime, nourrie par le désir profond d’un monde meilleur, où l’égalité et la dignité humaine ne seront plus de simples idéaux mais des réalités vécues. Pour ceux qui attendent, le temps semble parfois suspendu. L’attente n’est pas une passivité. Elle est l’expression d’un espoir solide, fondé sur des réalités concrètes, parfois des inégalités persistantes, des injustices qui se multiplient, des promesses non tenues. Les communautés ne demandent pas plus que des changements réels. Elles espèrent que les luttes menées, les sacrifices consentis, porteront leurs fruits. C’est cette attente qui, au fond, porte les efforts collectifs et les rêves partagés. Cependant, cette attente comporte un danger. C’est celui de l’usure. Plus le temps passe sans que les choses ne bougent, plus l’espoir peut se transformer en frustration. Il n’est pas rare que l’inaction génère des doutes, des questionnements sur la légitimité des espoirs nourris. Lorsque les promesses se font trop longues à se réaliser, l’attente peut devenir un fardeau difficile à porter. Et à force d’être ignorée, l’attente se fait amère, et l’espoir, fragile. Mais cette désillusion ne doit pas être une fin en soi. Car, une fois l’espoir brisé, il devient extrêmement difficile de le raviver. L’attente n’est pas un caprice. C’est une quête. Une quête de sens, de justice, de dignité. Et chaque acte de trahison de cet espoir, chaque faux départ, chaque promesse non tenue, est un risque de rupture, de perte de confiance. Il est donc crucial que ceux qui portent cette attente ne soient pas trahis. Le groupe, dans son ensemble, doit sentir que ses efforts et ses espoirs sont respectés, que les actions suivent les paroles. Il ne s’agit pas d’une attente passive, mais d’un appel à l’engagement. L’espoir de changement ne se nourrit pas uniquement de mots mais d’actions concrètes, d’une mobilisation collective. Ce processus prend du temps, certes, mais il doit être nourri par des décisions courageuses et des initiatives tangibles. C’est ainsi que l’attente se transforme en moteur, qu’elle devient un catalyseur du changement. L’attente, c’est aussi un appel à la solidarité, à la responsabilité partagée. Chaque membre du groupe doit participer à l’effort commun pour que l’espoir ne se réduise pas à une simple illusion. C’est dans cette attente nourrie d’engagement et de patience que réside la possibilité de voir émerger un avenir meilleur. Il est donc impératif de ne pas trahir cet espoir. L’attente est un bien précieux qu’il faut honorer, car c’est en elle que se cache la promesse d’un renouveau, d’un monde plus équitable. Ne jamais laisser cette flamme s’éteindre, c’est garantir que le changement, qu’il soit individuel ou collectif, soit possible et durable.