Le secteur agricole algérien s’apprête à connaître une transformation significative avec le lancement du projet «Baladna», dédié à la production de lait en poudre. Annoncé par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, ce projet algéro-qatari marque une étape significative dans la stratégie nationale de sécurité alimentaire et d’autosuffisance. Prévu pour débuter avec des travaux de forage dès mardi prochain,«Baladna» pourrait redéfinir le paysage laitier en Algérie. Le projet «Baladna» découle d’un accord-cadre signé fin avril entre le ministère de l’Agriculture et la société qatarie éponyme. Ce partenariat stratégique vise à créer un réseau de fermes d’élevage intégrées, comprenant des vaches laitières, ainsi qu’une usine dédiée à la production de lait en poudre. L’État algérien, représenté par le Fonds national d’investissement (FNI), joue un rôle clé dans le financement de ce projet ambitieux.
Projet intégré
Le projet s’étendra sur une superficie impressionnante de 117 000 hectares, répartis en trois pôles. Chaque pôle comprendra :
- Une ferme de production de céréales et de fourrage.
- Une ferme d’élevage de vaches pour la production de lait et de viande.
- Une usine de production de lait en poudre.
Cette approche intégrée vise à assurer une synergie entre la production alimentaire et l’élevage, répondant ainsi aux besoins croissants du marché local.
Autosuffisance laitière
Une fois opérationnel,«Baladna» devrait permettre à l’Algérie de produire localement 50% de ses besoins en lait en poudre. Actuellement, le pays dépend largement des importations pour satisfaire la demande croissante de produits laitiers. Cette initiative pourrait donc réduire cette dépendance et renforcer l’autonomie alimentaire.En plus de la production de lait, le projet contribuera à l’approvisionnement du marché local en viande rouge. Cela s’inscrit dans une volonté plus large d’augmenter le cheptel bovin national, participant ainsi à la sécurité alimentaire globale.
Création d’emplois
Avec un investissement total de 3,5 milliards de dollars, le projet «Baladna» est également prometteur en termes d’impact socio-économique. Il est prévu qu’il génère 5000 postes d’emploi directs, offrant des opportunités aux jeunes et contribuant au développement des compétences dans le secteur agricole.Le projet sera réalisé en quatre étapes. La première phase, qui inclut le forage pour la prospection de l’eau, est essentielle pour garantir l’approvisionnement en ressources hydriques nécessaires à l’élevage et à la production. Il est prévu que cette première phase se termine avec l’entrée en production effective à l’horizon 2026. La gestion de l’eau est un enjeu crucial dans le contexte saharien de l’Algérie. Les travaux de forage, prévus pour commencer mardi prochain, seront déterminants pour assurer un approvisionnement adéquat en eau, condition sine qua non à la réussite du projet.Le lancement du projet«Baladna» symbolise une avancée majeure dans la stratégie agricole algérienne. En mettant l’accent sur la production locale de lait et de viande, ce partenariat algéro-qatari pourrait transformer le secteur laitier, réduire la dépendance aux importations et stimuler l’économie locale. Avec des objectifs ambitieux et une vision à long terme,«Baladna» est un projet phare qui pourrait bien redéfinir l’avenir de l’agriculture en Algérie, tout en offrant des perspectives d’emploi et de développement durable. La communauté attend avec impatience le démarrage des travaux et les bénéfices qu’ils apporteront.
S.T.