Les défis imposés par les stratégies de recomposition géopolitique mondiale et notamment au Moyen-Orient exigeaient davantage de coordination et d’action collective. C’est ce qui fait courir les Etats-Unis dans tous les sens et multiplier les initiatives tous azimuts dans la région.
Les Etats-Unis ont ouvert depuis plusieurs mois un canal de communication avec la Syrie à Mascate (Oman), où le sultan omanais Haitham ben Tariq joue un rôle de médiateur régional discret, avait appris le journal libanais «l’Orient-Le Jour» auprès de deux diplomates arabes ayant requis l’anonymat en raison de la sensibilité du sujet.
Une course contre la montre
Plusieurs rencontres ont eu lieu à Mascate entre les représentants américains et syriens en pleine négociations entre Damas et des pays arabes, le gouvernement d’al-Assad se montre inflexible face aux Etats-Unis qui espèrent notamment obtenir la libération d’otages américains encore en Syrie et normaliser les canaux diplomatiques en prélude au rétablissement des relations politiques entre les deux capitales.
Selon «L’Orient-Le Jour», les Etats-Unis ont négocié avec la Syrie en février-mars à Oman. Le président Bachar Al Assad s’était rendu à Oman le 23 février. C’était le branle-bas animé par les Américains pour tenter de glaner des points sur tout ce qui se fait, sans eux, dans la région à la lumière des dernières évolutions orchestrées par le Président chinois.
Mais, les négociations ont échoué, selon ce qu’a rapporté «L’Orient-Le-Jour». Et pour cause : Washington refusant de retirer ses troupes qui occupent le Nord-Est du pays. Les Etats-Unis justifient, selon la même source, leur présence en Syrie par le fait qu’ils combattent Daesh, ce dont les Syriens seraient «incapables». Or, les armées syriennes et russes sont les seules à avoir repoussé victorieusement Daesh, tandis que les armées américaines se contentaient de le contenir dans le «sunnistan» qui lui avait été alloué par le Pentagone (selon le plan Robin Wright).
En perte de vitesse depuis la conclusion d’un Traité de paix entre Iraniens et Saoudiens à Pékin, les Etats-Unis ont opéré un revirement espérant une convergence de visions avec la Syrie pour mater le pion à Erdogan… et par ricochet ses nouveaux alliés de l’Est asiatique.
S.B.