L’Algérie s’apprête à produire localement ses stylos à insuline

L'industrie pharmaceutique en marche

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Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a annoncé mardi à Constantine le lancement imminent de la commercialisation des stylos à insuline produits localement par le groupe Saïdal, un pas majeur vers la réduction de la dépendance aux importations. « Ces produits seront disponibles avant la fin du Ramadhan », a-t-il déclaré lors d’une visite des installations de l’entreprise dans la zone industrielle Palma, soulignant une avancée stratégique pour la sécurité sanitaire nationale.
Une rupture technologique dans la pharmacie locale
L’annonce intervient alors que l’Algérie atteint un taux de couverture médicamenteuse de 76,8 % par la production nationale, selon le ministre. Les laboratoires Saïdal, acteurs clés de ce progrès, passeront désormais d’une coopération avec des partenaires étrangers à une production intégrale des stylos à insuline, avec une commercialisation locale avant la fin de 2025. Cette transition marque une rupture technologique, permettant de maîtriser un segment jusqu’alors dominé par l’importation.
Objectif : autosuffisance et exportation
« Le groupe Saïdal est un pilier de notre sécurité sanitaire », a insisté M. Kouidri, évoquant un projet plus vaste : l’autosuffisance totale dans les médicaments d’ici quelques années, suivi d’exportations vers le continent africain et au-delà. Une ambition soutenue par l’obtention prévue en septembre 2025 de la certification OMS niveau 3 , condition indispensable pour commercialiser des produits sur les marchés internationaux. Cette certification, a-t-il expliqué, simplifiera l’enregistrement des médicaments algériens dans les pays africains, premier horizon des exportations.
Un soutien renforcé pour les industriels
Le ministre a également encouragé les opérateurs privés à investir dans la production de l’insuline, promettant un accompagnement de l’État. « Les importations représentent encore un coût élevé pour nos finances publiques », a-t-il souligné, appelant à une « nouvelle dynamique » pour réduire cette dépendance.
Visites et ambitions concrètes
Lors de sa tournée, M. Kouidri a inspecté plusieurs sites industriels de Constantine, notamment l’usine Biogalenic et l’Union pharmaceutique de production. Il a insisté sur l’importance de respecter les normes internationales de fabrication et d’augmenter les capacités de production. Ces visites illustrent une volonté d’accélérer la modernisation de l’industrie pharmaceutique, une priorité nationale depuis les réformes initiées en 2019.
Vers une médecine algérienne compétitive
Cette annonce s’inscrit dans un plan plus large visant à transformer l’Algérie en pôle pharmaceutique régional. La certification OMS et la maîtrise de technologies complexes comme les stylos à insuline renforcent cette ambition. « Notre objectif est de concurrencer sur les marchés internationaux en garantissant qualité et prix compétitifs », a affirmé le ministre, soulignant que la réduction de la facture
import constitue un enjeu économique majeur. Cette avancée, bien que sectorielle, symbolise une rupture dans la stratégie industrielle du pays, où les secteurs traditionnels comme les hydrocarbures cèdent progressivement la place à une diversification axée sur la valeur ajoutée. L’usine Palma, emblème de cette transition, devrait bientôt exporter ses produits vers l’Afrique subsaharienne, un marché en pleine croissance.
(Smail M.)