Le gouvernement algérien accélère sa transition vers une économie numérique en inaugurant trois nouvelles plateformes au sein du centre de recherche sur l’information scientifique et technique (CERIST) à Alger. Supervisée par Kamel Baddari, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette initiative vise à consolider la souveraineté numérique du pays tout en stimulant l’innovation et l’entrepreneuriat technologique.
La plateforme de cloud computing constitue l’une des avancées majeures de ce projet. Elle permettra l’hébergement sécurisé des données à l’échelle nationale et offrira des services avancés de stockage et de traitement à haute vitesse, réduisant ainsi la dépendance aux infrastructures étrangères. Cette solution technologique de quatrième génération vise à optimiser les coûts en évitant le recours à des centres de données privés tout en répondant aux exigences des entreprises et des administrations publiques.
Selon Mohamed Amine Bouabid, directeur du département des réseaux et des systèmes distribués au CERIST, « cette plateforme offre aux entrepreneurs et aux startups la possibilité d’héberger leurs informations, leurs données et leurs applications directement sur le territoire national ».
Outre la plateforme cloud, le gouvernement a également lancé un système de conception et de pilotage de drones, destiné à la recherche et aux applications industrielles, notamment dans l’agriculture et la surveillance. Par ailleurs, un incubateur d’entreprises a été inauguré afin d’accompagner les porteurs de projets technologiques. L’objectif est d’accueillir 20 startups d’ici la fin de l’année et d’atteindre 100 nouvelles entreprises par an à partir de 2027.
Le ministre Kamel Baddari a souligné l’importance de ces réalisations en déclarant : « Ces nouvelles infrastructures viennent renforcer la société de l’information et l’économie numérique tout en consolidant notre souveraineté numérique. »
Ces initiatives s’inscrivent dans la stratégie gouvernementale de modernisation et d’optimisation des services numériques en Algérie. Elles rejoignent d’autres projets déjà mis en place, tels que les plateformes numériques dédiées à la publication des recherches scientifiques dans le domaine médical et à la gestion des incubateurs universitaires.
L’entrepreneur Mazen Rebeka illustre parfaitement l’impact de ces nouvelles infrastructures. Il a développé une application mobile connectée à une caméra via Bluetooth et intégrée aux lunettes intelligentes. Son projet vise à permettre aux personnes malvoyantes de voir, de capturer des vidéos et des photos, ainsi que de détecter et décrire les obstacles devant elles. « Ces nouvelles ressources technologiques vont nous permettre d’innover davantage et de proposer des solutions adaptées aux besoins des citoyens », affirme-t-il.
Avec l’appui du CERIST et des avancées technologiques comme Linux, OpenStack et Kubernetes, l’Algérie mise sur des solutions open source pour bâtir un écosystème numérique performant et autonome. Ces plateformes devraient favoriser la création d’emplois, stimuler la recherche scientifique et offrir aux startups algériennes des outils leur permettant de rivaliser sur le marché international.
Sonia.H