Vingt compagnies internationales accèdent désormais aux « Data rooms » dans le cadre de l’appel d’offres « Algeria Bid Round 2024 ». Cette annonce faite jeudi par le ministre Mohamed Arkab marque une nouvelle étape dans la stratégie d’ouverture du secteur des hydrocarbures aux investissements étrangers.
Le processus, lancé officiellement le 14 octobre à Oran, s’inscrit dans la continuité historique de la politique pétrolière algérienne. Depuis la découverte du gisement d’Hassi Messaoud en 1956, le pays n’a cessé de développer son potentiel d’hydrocarbures tout en adaptant son cadre législatif pour attirer les investisseurs internationaux.
L’ouverture de ces « Data rooms », véritables bibliothèques numériques du sous-sol algérien, permet aux entreprises présélectionnées d’accéder à des données techniques détaillées sur six zones d’exploration. Cette transparence dans le partage d’informations représente un changement significatif dans l’approche algérienne des appels d’offres internationaux.
Les zones proposées couvrent un territoire stratégique. « El M’zaid El Kebir », s’étendant sur plus de 12.700 km² entre les mythiques champs de Hassi R’Mel et Hassi Messaoud, illustre le potentiel considérable offert aux investisseurs. Les autres périmètres – « Ahara » à Illizi, « Reggane » à Adrar, « Zerafa » entre Adrar et In Salah, « Toual » entre Ouargla et Illizi, et « Guern El Guessa » couvrant Béchar, Béni Abbès, El Bayadh et Timimoun – complètent cette carte des opportunités.
Le calendrier est précis : les entreprises ont jusqu’au 1er avril 2025 pour analyser les données, avant une date limite de soumission fixée au 15 avril. Cette période permettra aux candidats d’élaborer des programmes techniques détaillés, conformes aux exigences de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) et de Sonatrach.
La modernité de l’approche se traduit par la mise en place de plateformes physiques et virtuelles, garantissant une accessibilité maximale aux données. Cette digitalisation rappelle l’évolution du secteur depuis les premiers forages à Hassi Messaoud, où les géologues travaillaient avec des cartes papier et des échantillons de roche.
L’appel aux investisseurs s’appuie sur des atouts concrets : des conditions contractuelles et fiscales attractives, des infrastructures existantes comprenant installations de traitement et réseaux d’exportation, et la position stratégique de l’Algérie aux portes de l’Europe. Le ministre insiste sur les « hautes compétences » disponibles, fruit de soixante ans d’expertise dans l’industrie pétrolière et gazière.
L’objectif est double : renouveler les réserves nationales et augmenter la production à court et moyen terme. Cette stratégie vise à consolider la position de l’Algérie comme fournisseur fiable sur les marchés énergétiques mondiaux, un rôle qu’elle assume depuis les années 1960 avec la construction des premiers méthaniers au monde.
S.T