L’Algérie ouvre la voie à l’émission de sukuk souverains

Pour diversifier son investissement productif

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Avec le projet de loi de finances 2025, l’Algérie s’ouvre désormais aux sukuk souverains pour financer les grands projets structurants en plus des emprunts extérieurs dont la responsabilité incombe au FNI. Aussi, l’Algérie s’apprête à franchir une étape décisive dans la diversification de ses instruments financiers. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, le Trésor public obtiendra l’autorisation d’émettre des sukuk souverains, marquant une innovation majeure dans le financement des infrastructures et des équipements publics marchands de l’État. Ces titres, qui respectent les principes de la finance islamique, représenteront des droits de jouissance sur des actifs appartenant à l’État. Destinés tant aux particuliers, qu’aux entreprises et aux États, ces sukuk offrent une opportunité sans précédent de participation directe au développement économique du pays, dont les modalités seront précisées par arrêté ministériel. Des pays comme l’Arabie saoudite, le Qatar qui ont déjà commencé à investir dans le pays dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire semblent intéressés par ce système bancaire. Pour accompagner cette initiative, le gouvernement propose une série d’exonérations fiscales visant à encourager l’émission et l’acquisition de sukuk souverains. L’intérêt croissant pour les instruments de la finance islamique en Algérie se traduit également par des partenariats avec des investisseurs étrangers. Récemment, un accord-cadre a été signé avec la société qatarie Baladna pour un projet de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar. De même, un partenariat algéro-saoudien à Meniaa été établi pour le développement des cultures céréalières et fourragères, renforçant les capacités agricoles du pays. Fruit d’un partenariat fructueux via une société à responsabilité limitée (SARL) entre Abdelkrim Bounâama (partie algérienne) et l’Émir Mechaal Ben Saoud Ben Abdelaziz (partie saoudienne), le projet d’envergure, spécialisé dans le développement des cultures céréalière, fourragère et phoenicicole, revêt une valeur économique ajoutée à même de renforcer les capacités productrices agricoles de l’Algérie. Parmi les segments agricoles développés figurent les céréales (semences de blé dur) sur une superficie de 800 ha, les cultures fourragères (maïs grains et fourrage, foin et luzerne) sur 500 ha, en sus de la production de dattes (variétés Deglet-Nour et Ghars) et de l’élevage, a-t-on expliqué à la DSA. S’étendant sur une superficie globale de 5.000 ha au niveau du périmètre agricole dit Mechkardel, sur le territoire de la commune de Hassi El-Gara, cet ambitieux projet d’investissement, accordé au titre de la concession agricole, a vu le jour en 2018 avec le lancement des travaux d’aménagement et de terrassement, après avoir rempli les conditions et procédures administratives.nCes dernières consistaient en l’établissement d’un titre de concession, l’octroi de 30 autorisations de forages d’irrigation, dont 20 forages déjà réalisés et les dix (10) restant devant l’être l’année prochaine, selon la fiche technique du projet. Le projet est doté des équipements nécessaires, dont la mise en place de 20 pivots d’irrigation couvrant 40 ha chacun, d’un système d’irrigation par goutte-à-goutte sur une superficie de 20 ha peuplés d’arbres fruitiers et de palmiers dattiers, en sus d’un entrepôt de 1.600 m2 et d’une base de vie de 1.000 m2 dotée des commodités nécessaires. Le programme de partenariat ambitionne également de diversifier les cultures stratégiques par la délimitation des superficies dédiées à la culture des légumineuses, lentilles et pois-chiche notamment, et la mise en place de 80 pivots d’irrigation, ainsi que la réalisation d’étables d’élevage bovin, pour un cheptel de 500 vaches laitières, la réservation de 200 ha pour la culture du maïs-grains et plus de 3.000 ha pour les céréales. L’investissement dans les cultures stratégiques a connu ces dernières années un développement notable dans la wilaya d’El-Meniaa, à la faveur d’une batterie de mesures incitatives prévues par la loi sur l’investissement permettant l’encouragement de l’investissement étranger et les opportunités de partenariat agricole dans la wilaya qui lui a consacré une superficie de 6.811 ha. Pour sa part, le groupe malaisien Lion envisage d’investir 8 milliards de dollars dans un mégaprojet axé sur la métallurgie, la sidérurgie et l’aluminium en Algérie. Ces initiatives témoignent de l’importance croissante de la finance islamique dans le paysage économique algérien et de son potentiel pour attirer des investissements étrangers. Le groupe malaisien Lion envisage d’investir 8 milliards de dollars dans un mégaprojet axé sur la métallurgie, la sidérurgie et l’aluminium en Algérie. Ces initiatives témoignent de l’importance croissante de la finance islamique dans le paysage économique algérien et de son potentiel pour attirer des investissements étrangers. De son côté, le Fonds national pour l’investissement (FNI) devrait à partir de l’année prochaine négocier des prêts à l’étranger en vue du financement des grands projets structurants. Suspendu en 2006, le recours à des prêts de l’étranger s’avère aujourd’hui nécessaire pour venir en appoint aux investissements publics trop sollicités.

 Sonia.H