C’est dernières années, l’Algérie fait face à une hausse notable des prix des produits alimentaires de large consommation. Cette situation est attribuée à divers facteurs, notamment les fluctuations des marchés internationaux, les tensions sur l’approvisionnement et les pratiques spéculatives. Des produits essentiels tels que les légumes secs, les céréales, les viandes rouges importées et le café ont vu leurs prix augmenter, affectant directement le pouvoir d’achat des citoyens.
En réponse à cette inflation, le gouvernement algérien a mis en œuvre des réformes visant à encadrer les marges bénéficiaires des produits de large consommation. À partir du 1er octobre 2024, plusieurs décrets exécutifs ont été appliqués pour plafonner les marges lors du conditionnement, de l’importation et de la distribution des légumineuses sèches, du riz, des viandes bovines et ovines fraîches réfrigérées, ainsi que du café. Ces mesures visent à éviter des hausses de prix non justifiées et à protéger les consommateurs.
En 2021, le gouvernement algérien a adopté la loi 21-15, criminalisant la spéculation illicite et prévoyant des peines sévères, allant jusqu’à 30 ans de prison, voire la réclusion à perpétuité en cas de crise.
Cependant, l’application de cette loi a rencontré des défis, notamment en raison des difficultés à identifier et sanctionner efficacement les responsables des hausses artificielles des prix.
En décembre 2024, le ministre du commerce intérieur et de la régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a présenté un plan sectoriel visant à réguler le marché et améliorer son approvisionnement.
Ce plan comprend la modernisation du système législatif et réglementaire, avec la préparation de nouvelles lois adaptées aux évolutions en cours, notamment une loi sur l’approvisionnement, la régulation du marché et la protection du pouvoir d’achat des citoyens.
La loi de Finances (PLF) pour 2025, quant à lui, traduit la volonté du gouvernement de soutenir les prix des produits de large consommation en allouant un budget total de 659 milliards de dinars, réparti entre plusieurs secteurs clés : 348 milliards de dinars pour l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC), 100 milliards de dinars pour le lait, 88 milliards de dinars pour le dessalement de l’eau, 23 milliards de dinars pour le soutien énergétique et 100 milliards de dinars pour la stabilisation des prix du sucre et de l’huile.
Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a annoncé qu’en 2025, une révision globale du cadre législatif et réglementaire de la pratique commerciale sera entreprise. Cette initiative comprend l’élaboration d’une loi sur l’approvisionnement, la régulation du marché et la protection du pouvoir d’achat des citoyens, l’actualisation des lois existantes concernant les pratiques commerciales, le commerce électronique, les espaces commerciaux et les réseaux de distribution, la mise en place d’un plan national d’urbanisme commercial et l’élargissement de l’investissement dans les grandes surfaces commerciales, et la relance de la Société de réalisation et de gestion des marchés de gros (MAGROS), visant à renforcer son rôle dans l’approvisionnement et la régulation du marché national Bien que les réformes visent à garantir des prix plus justes et à protéger le pouvoir d’achat des
Algériens, leur succès dépendra de leur mise en œuvre effective et de la coopération entre les différents acteurs économiques. Une régulation très stricte pourrait également dissuader certains opérateurs de poursuivre leurs activités, potentiellement provoquant des pénuries et des tensions sur le marché.
L’avenir du système de contrôle des prix en Algérie repose donc sur une approche équilibrée : une régulation stricte pour éviter les abus, mais suffisamment flexible pour ne pas freiner l’activité économique. Les mois à venir seront décisifs pour évaluer l’impact des nouvelles mesures et leur efficacité face aux défis persistants du marché alimentaire algérien.
Sonia.H