L’Algérie lance son pari technologique

Un programme de 1 000 projets innovants d'ici 2029

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Une convention tripartite signée dimanche à Alger entre le Fonds algérien des start-up, le CERIST et l’entreprise Deep Minds dessine les contours d’une ambition technologique nationale sans précédent. Ce partenariat vise la réalisation de 1 000 projets technologiques
répartis sur l’ensemble des wilayas du pays d’ici 2029. L’ampleur financière de cette initiative témoigne de la détermination algérienne à investir massivement dans l’économie numérique. Plus de 600 millions de dollars américains seront mobilisés conjointement par les secteurs public et privé pour alimenter cette dynamique entrepreneuriale. Cette enveloppe budgétaire place l’Algérie parmi les pays africains les plus ambitieux en matière d’investissement technologique.
La cérémonie de signature, qui s’est déroulée au siège du CERIST, a réuni les trois protagonistes de cette alliance stratégique. Anis Rahabi, directeur général de l’ASF, Zoheir Mokhtari, directeur général du CERIST, et Abdenour Haddou, président du conseil
d’administration de Deep Minds, ont paraphé cet accord aux implications considérables pour l’écosystème algérien de l’innovation. Le CERIST apporte à ce partenariat un arsenal technologique complet. Ses infrastructures comprennent un incubateur, un accélérateur de projets, des espaces de coworking, un laboratoire de recherche et une infrastructure cloud avancée. Cette plateforme intégrée permettra d’accompagner les porteurs de projets depuis la conception jusqu’à la commercialisation de leurs innovations. Zoheir Mokhtari a souligné le caractère « audacieux » de ce projet qui conjugue recherche scientifique, financement et expertise entrepreneuriale. Cette approche tripartite répond à une logique d’optimisation des compétences disponibles, chaque partenaire apportant sa spécialité au service d’un objectif commun. L’inscription de ce programme dans la stratégie nationale plus large de création de 20 000 start-up d’ici 2029 lui confère une dimension structurante. Cette ambition quantitative s’accompagne d’une recherche qualitative visant à positionner l’Algérie comme hub régional de la « deep tech » et des industries du futur.
Anis Rahabi a exprimé sa satisfaction quant à la poursuite de la mission du Fonds algérien des start-up. Cette structure publique assume la responsabilité du financement en capital risque, élément déterminant pour la transformation d’idées innovantes en entreprises viables. Son engagement dans ce programme illustre la volonté étatique de soutenir l’entrepreneuriat technologique.
La dimension souveraine occupe une place particulière dans cette stratégie. Abdenour Haddou a insisté sur l’hébergement exclusivement algérien de toutes les données et informations générées par le programme. Cette exigence de souveraineté numérique s’inscrit dans une approche géopolitique de maîtrise des technologies critiques. Deep Minds apporte son expertise dans l’accompagnement des projets émergents à travers toutes leurs phases de développement. Cette société spécialisée complète l’écosystème en fournissant les compétences entrepreneuriales nécessaires à la transformation de prototypes en produits commercialisables. La répartition géographique du programme sur l’ensemble des wilayas traduit une volonté de décentralisation de l’innovation. Cette approche territorialisée vise à créer des pôles technologiques locaux, évitant la concentration excessive dans la capitale et favorisant un développement équilibré du pays. Les secteurs prioritaires identifiés incluent la deep tech et les innovations futures, domaines à forte valeur ajoutée nécessitant des investissements conséquents en recherche et développement. Cette orientation stratégique positionne l’Algérie sur les marchés technologiques les plus prometteurs à l’échelle mondiale.
La compétitivité internationale constitue l’horizon de cette démarche. Abdenour Haddou a affirmé que l’Algérie disposait de toutes les capacités nécessaires au lancement de projets technologiques compétitifs au niveau mondial. Cette confiance dans le potentiel national
sous-tend l’ensemble de la démarche entrepreneuriale. L’ouverture à d’autres domaines technologiques, au-delà des priorités nationales, maintient une flexibilité nécessaire à l’innovation. Cette approche pragmatique permet de saisir les opportunités émergentes sans s’enfermer dans une vision trop restrictive des secteurs porteurs. Ce programme s’inscrit dans une dynamique continentale de développement technologique. L’Afrique connaît une accélération de ses investissements dans l’économie numérique, et l’Algérie entend occuper une position de leader dans cette transformation continentale.
A.D