Le président Abdelmadjid Tebboune a présenté hier, lors de la Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité à Nouakchott, la vision algérienne en matière d’éducation et de formation, tout en soulignant l’engagement historique du pays envers le développement du capital humain africain.
Dans son discours devant ses homologues africains, le chef de l’État a dressé un panorama détaillé des progrès réalisés par l’Algérie dans le domaine éducatif depuis son indépendance. Les chiffres qu’il a présentés témoignent d’une évolution spectaculaire : le nombre d’élèves est passé de 900.000 en 1962 à près de 12 millions en 2024, tandis que le taux de scolarisation des enfants de 6 ans a bondi de 43,42% en 1966 à 99,89% aujourd’hui.
L’effort national en matière d’encadrement est tout aussi remarquable, avec un corps enseignant qui est passé de 23.000 membres en 1962 à plus de 600.000 actuellement, permettant d’atteindre un taux d’encadrement optimal de 19 à 28 élèves par enseignant. Un fait notable souligné par le président : plus de 75% des enseignants sont aujourd’hui des femmes diplômées des instituts algériens de
formation.
La modernisation du système éducatif algérien se manifeste également par l’intégration des nouvelles technologies, comme en témoigne la généralisation progressive des tablettes numériques dans les premiers cycles. L’introduction de l’anglais dans les programmes scolaires et la création d’Écoles nationales supérieures spécialisées en mathématiques, intelligence artificielle et
nanotechnologie illustrent cette volonté d’adaptation aux exigences du XXIe siècle.
Au-delà de ses frontières, l’Algérie joue un rôle moteur dans la formation des élites africaines. Le pays accueille actuellement 5.998 étudiants africains et offre chaque année 2.000 bourses d’études supérieures et 500 bourses de formation professionnelle. Depuis son indépendance, ce sont 65.000 jeunes africains qui ont bénéficié d’une formation dans les instituts et universités algériens.
Cette politique de solidarité continentale se manifeste également par la construction et la mise à niveau d’établissements scolaires dans plusieurs pays africains. L’Algérie abrite par ailleurs l’Institut de l’Union africaine des sciences de l’eau, de l’énergie et du changement climatique, confirmant son engagement dans le développement des infrastructures éducatives à l’échelle du continent.
Le président Tebboune a souligné que ces initiatives s’inscrivent dans la droite ligne des idéaux des pères fondateurs de l’Union africaine et de la vision 2063 pour une Afrique unie et prospère. Face aux défis actuels que connaît l’éducation sur le continent – notamment la hausse du nombre d’enfants non scolarisés et le manque de ressources pour la formation des encadreurs – l’Algérie réaffirme sa
détermination à œuvrer aux côtés de ses partenaires africains pour construire des systèmes éducatifs résilients et adaptés aux exigences du siècle.
Cette conférence de Nouakchott, organisée sous l’égide du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine, marque ainsi une étape importante dans la réflexion collective sur l’avenir de l’éducation en Afrique et le renforcement de la coopération continentale dans ce domaine crucial.