L’appui algérien au processus de sortie de crise en Libye repose sur deux fondamentaux et qui ont fait que Tripoli, ainsi que tout le peuple libyen, fait confiance à son grand voisin de l’Ouest : il s’agit du dialogue inclusif inter-Libyens et son corollaire, la non-ingérence de parties étrangères.
Cette approche algérienne procède d’une connaissance approfondie des tenants et des aboutissants de la crise libyenne. On l’a vu en 2011, lorsque, avec la mort de Kadhafi et la chute de Tripoli, la Libye s’est effondrée : pillage des casernes, surmultiplication des milices armées, chaos des « djamaate », débordements sur les pays voisins, notamment le Mali, etc.
Ne perdons pas de vue l’immensité et la richesse du pays, qui en avaient fait une des forces motrices du continent sous Kadhafi : elle se trouve au cœur de plusieurs pays, dont des zones-crises, telles que le Soudan au sud-est, le Tchad au sud et le Niger au sud-ouest.
La Libye est un puissant voisin et un acteur majeur du Grand Maghreb ; il a été inclus dans le nouveau format du Maghreb uni, avec l’Algérie et la Tunisie, en attendant l’intégration attendue de la Mauritanie. Avec une superficie de près de 1,8 million de km2, c’est le 4eplus grand pays d’Afrique et du monde arabe et le 16e plus grand du monde. De même, économiquement, la Libye dispose des plus grandes réserves de pétrole en Afrique et contribue de manière importante à l’approvisionnement mondial en hydrocarbures.
Lors de la chute de Tripoli en 2011, ce sont les débordements sécuritaires sur le voisin du sud, le Mali, qui ont conduit à la proclamation du Mali par le MNLA, problème grave et dangereux vite réglé par l’Algérie avec la médiation qui a conduit aux accords dit Plan de paix de réconciliation d’Alger de 2014.
L’importance de la Libye pour l’Algérie est sans limites, et les crises qui la secouent retentissentsur toute la région. En somme, à surveiller comme le lait sur le feu. A aider, surtout.
Oukaci Fayçal