Amar Bendjama, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, exhorte à la retenue et au dialogue pour éviter une escalade en Syrie, tout en dénonçant une crise humanitaire alarmante.L’Algérie a réaffirmé son engagement en faveur d’une résolution pacifique et durable de la crise syrienne, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. Amar Bendjama a insisté sur la nécessité de concentrer les efforts sur un processus politique crédible, soulignant les graves dangers d’une escalade dans la région du Moyen-Orient.Lors de son intervention, M. Bendjama a exprimé sa vive inquiétude quant à la situation en Syrie, où la violence continue de compromettre la stabilité. «Nous nous réunissons aujourd’hui face à une situation qui menace de déstabiliser davantage le Moyen-Orient, une région qui souffre déjà d’instabilité. C’est pourquoi nous mettons en garde contre une escalade supplémentaire», a déclaré l’ambassadeur. Il a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue, à respecter la souveraineté syrienne et à éviter toute action susceptible d’exacerber la crise.L’Algérie s’inquiète particulièrement du retour de la violence dans plusieurs régions syriennes et réitère son appel à un cessez-le-feu national. «La situation sécuritaire en Syrie jette la population dans le désarroi», a-t-il déploré, appelant à un soutien collectif et constructif aux efforts de l’Envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen.M. Bendjama a réaffirmé l’engagement de l’Algérie pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie. Il a exhorté les Syriens à surmonter leurs divergences internes et à s’engager dans un processus politique dirigé par les Syriens eux-mêmes. «Depuis plus de 13 ans, cette crise affecte leur pays. Il est impératif de trouver une solution politique durable qui respecte la volonté du peuple syrien», a-t-il insisté.L’ambassadeur a également souligné l’importance d’une participation inclusive de tous les Syriens dans la définition de l’avenir de leur nation, tout en rappelant l’ampleur de la crise humanitaire qui sévit dans le pays.Les chiffres présentés par M. Bendjama sont alarmants : plus de 12,9 millions de Syriens souffrent d’insécurité alimentaire, dont 3,1 millions sont en situation critique. De plus, 7,5 millions d’enfants nécessitent une aide humanitaire, et 2,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, dont un million vivant dans des camps. Par ailleurs, 2,4 millions d’enfants syriens ne sont pas scolarisés, ce qui constitue une menace pour leur avenir et pour la stabilité à long terme de la Syrie.M. Bendjama a souligné que l’absence de financements adéquats contraint les efforts humanitaires à se concentrer sur des aides d’urgence, au détriment des projets de reconstruction. «Nous devons nous assurer que les engagements des donateurs sont respectés pour permettre un investissement suffisant dans le plan de réponse humanitaire et les projets de redressement», a-t-il déclaré.L’ambassadeur algérien a plaidé pour une stratégie de redressement précoce et globale, visant à renforcer les moyens de subsistance des Syriens et à assurer le retour sûr et digne des déplacés. Selon lui, sans un soutien financier durable, les perspectives de relèvement du pays resteront limitées, exacerbant les souffrances des Syriens, notamment des enfants privés d’éducation.Alors que les enfants du monde entier ont retrouvé les bancs de l’école en cette rentrée, des millions d’enfants syriens risquent d’abandonner définitivement le système éducatif, a averti M. Bendjama. A la fin de son allocution, l’ambassadeur a rappelé la responsabilité de la communauté internationale dans la création d’un environnement propice à une résolution pacifique de la crise syrienne. Il a exhorté les acteurs mondiaux à intensifier leurs efforts pour soutenir les initiatives politiques et humanitaires en Syrie. «Il est de notre devoir collectif de trouver une issue à cette crise, qui dure depuis trop longtemps et qui continue de dévaster des millions de vies», a-t-il affirmé.Le Conseil de sécurité continue de suivre de près la situation en Syrie, alors que les efforts diplomatiques se poursuivent pour mettre fin à l’une des crises les plus longues et les plus dévastatrices de l’histoire contemporaine.
S.H.