Le 15 février dernier, l’Union africaine (UA) a adopté une résolution, présentée par le Ghana et appuyée par l’Algérie, intitulée “Justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine à travers les réparations”, cette dernière a été retenue comme thème de l’année 2025 pour l’Afrique.
Cette initiative souligne l’engagement de l’UA à lutter contre les injustices historiques, notamment la traite transatlantique des esclaves, le colonialisme, l’apartheid et le génocide. Elle s’appuie sur des décennies de plaidoyer et de collaboration, visant à favoriser l’unité et à établir des mécanismes de justice réparatrice à l’échelle mondiale. C’est dans ce cadre que le membre de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Parlement panafricain (PAP), Fateh Boutbig, a participé à la réunion conjointe entre la Commission de
l’économie rurale, de l’agriculture, de l’environnement et des ressources naturelles, la Commission du genre, de la famille, de la jeunesse et des personnes handicapées et la Commission de la justice et des droits de l’homme du Parlement africain, qui s’est tenue le 25 février 2025 à Midrand, en Afrique du Sud. Cette rencontre a été consacrée à une présentation du « Projet de vision pour le Sommet Parlementaire sur le Changement Climatique et à l’examen du Plan d’Action et de la Feuille de route pour l’élaboration du Projet de Loi Modèle sur le Changement Climatique », en plus d’une présentation de la Stratégie et du Plan d’Action du Programme détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine pour la période 2026-2035 sur l’élaboration de Systèmes agricoles et alimentaires résilients en Afrique. Dans la poursuite continue de la justice et de l’équité, le débat sur les réparations est apparu comme un dialogue critique et transformateur qui nécessite l’attention et l’action collectives des Africains et de toutes les personnes d’ascendance africaine. La portée de cette conversation va au-delà des injustices historiques et s’étend au tissu social actuel du monde entier. La complexité de remédier aux torts passés, qu’ils proviennent du colonialisme, de l’esclavage transatlantique, de l’apartheid ou de la discrimination systémique, nécessite un examen approfondi et une approche stratégique.
L’Algérie est un modèle dans la stratégie de lutte contre le changement climatique
Dans son intervention sur le thème du changement climatique, M. Boutbig a mis en relief le grand lien qui existe entre celui-ci et le thème de l’Union africaine pour l’année 2025 : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais de réparations », qui s’inscrit directement au centre du thème de la justice climatique, tout en notant que tous deux cherchent à
corriger les injustices historiques commises contre les peuples et les pays africains par les puissances coloniales. Aussi, le député algérien a également fait savoir que les sociétés les plus affectées par le changement climatique sont souvent celles qui en sont historiquement les moins responsables, ce qui est le cas de l’Afrique et de ses peuples qui se retrouvent à payer le prix de catastrophes
auxquelles ils n’ont nullement as contribué. Ainsi, « Les industries extractives et minières imposées par les pays et puissances coloniales aux pays africains sont à l’origine de la déforestation, de la pollution des eaux et de l’augmentation de la désertification, problèmes qui sont aujourd’hui exacerbés par le changement climatique, a indiqué l’orateur. Par ailleurs, Boutbik a évoqué les
résultats insatisfaisants de la Conférence des Nations Unies sur le climat tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre dernier, qui a appelé les pays développés à engager 300 milliards de dollars par an aux pays en développement d’ici 2035 pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, ce qui est un montant dérisoire par rapport à ce que les pays en développement ont demandé, soit 1,3 billion de dollars. La nécessité d’adopter une stratégie africaine ainsi que des politiques nationales efficaces pour faire face aux changements climatiques
Cependant, Boutbik a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une stratégie africaine ainsi que des politiques nationales efficaces pour faire face aux changements climatiques, évoquant au passage la stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques que l’Algérie a commencé à élaborer et qui regroupe des représentants de 22 secteurs ministériels, soulignant que cette stratégie est
venue en réponse aux besoins urgents actuels et pour faire face aux défis du changement climatique dans le futur. En outre, l’Algérie a adopté une législation forte qui permet d’indemniser les agriculteurs touchés par les conséquences du changement climatique et qui ont perdu leurs récoltes à cause des inondations et des incendies. En guise de clôture de son intervention, le représentant algérien n’a pas manqué de rappeler les nombreux défis et problèmes financiers et climatiques auxquels sont confrontés les pays africains, tout en se posant la question de savoir, si l’aide que les pays développés comptent apporter se fera sous forme de dons inconditionnels ou de prêts qui alourdissent le fardeau de la dette africaine ? Toutefois, il a appelé à l’unification de la voix et des rangs africains à travers un réseau ou une plateforme africaine dont la mission est de faire pression sur les pays développés pour se procurer des financements destinés aux projets de développement, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
Rabah Karali
L’Algérie appelle à l’unification des rangs africains
Justice pour les Africains à travers les réparations