Dans un contexte marqué par la nécessité de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, l’Algérie multiplie les initiatives pour stimuler ses exportations hors secteur énergétique. Face aux défis du commerce international et à la concurrence accrue sur les marchés étrangers, le gouvernement algérien met en place une stratégie ambitieuse visant à renforcer la
présence des produits algériens à l’international.
Le 18 février 2025, une série de contrats de coopération et de partenariat ont été signés à Alger entre des opérateurs économiques algériens et leurs homologues d’Arabie saoudite et de Mauritanie. La cérémonie, organisée à l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), a été supervisée par plusieurs hauts responsables, ainsi que les ambassadeurs d’Algérie en Mauritanie, de Mauritanie en Algérie et d’Arabie saoudite en Algérie.
Neuf contrats ont été conclus avec des partenaires mauritaniens, couvrant l’exportation de produits agricoles, de matériaux de construction, d’appareils électroménagers, de détergents, d’équipements électriques, ainsi que de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. Un autre contrat a été signé pour l’exportation de produits agricoles vers l’Arabie saoudite, marquant une nouvelle étape dans les relations commerciales entre les deux pays. Cette initiative a été renforcée par l’ouverture d’une nouvelle ligne aérienne dédiée à l’exportation de marchandises vers le royaume saoudien.
Lors de son allocution, le ministre Boukhari a souligné que ces accords s’inscrivent dans la stratégie nationale visant à diversifier l’économie et à augmenter les exportations hors hydrocarbures. Il a rappelé que, durant les sept premiers mois de 2024, les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Arabie saoudite ont atteint 536 millions de dollars, tandis qu’avec la Mauritanie, ils s’élevaient à
environ 135 millions de dollars. Ces chiffres, selon le ministre, ne reflètent pas pleinement le potentiel des relations économiques entre ces nations, d’où l’appel aux opérateurs économiques à s’engager activement pour accroître le volume des échanges.
Parallèlement, le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025, actuellement examiné par la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), propose plusieurs mesures pour soutenir l’investissement et promouvoir l’économie nationale. Parmi ces mesures figurent l’autorisation pour le Trésor public d’émettre des « sukuk souverains », des instruments
financiers conformes à la finance islamique, destinés à financer des infrastructures publiques. Ces sukuk seraient exemptés de l’impôt sur le revenu global (IRG) et de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) pendant cinq ans. Le PLF 2025 prévoit également une reconduction pour cinq ans de l’abattement de 50 % en matière d’IRG et d’IBS au profit des revenus réalisés dans certaines wilayas
du sud du pays. De plus, des exonérations de TVA sont envisagées pour les biens amortissables acquis par des sociétés opérant dans les secteurs de l’électricité et du gaz, afin de stimuler les investissements dans ces domaines.
L’Algérie a une grande volonté de renforcer sa présence sur les marchés internationaux et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, en misant sur une diversification économique soutenue par des réformes structurelles et des partenariats prometteurs.
Sonia H.